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Dans la région du Sinaï, touristes et pèlerins sont menacés par le terrorisme

Terrasanta.net
22 février 2014
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Dans la région du Sinaï, touristes et pèlerins sont menacés par le terrorisme
La carcasse du bus touché par l'attaque du 16 février, dans la péninsule du Sinaï, en Égypte.

L'ultimatum lancé par le groupe islamiste Ansar Bayt al-Maqdis, aux touristes et aux pèlerins visitant l'Égypte, a expiré le 20 février. Proche d’Al-Qaïda, le mouvement qui sévit de manière endémique dans la région du Sinaï a revendiqué la responsabilité de l’attentat sanglant de dimanche dernier, 16 février, qui coûta la vie à trois pèlerins sud-coréens ainsi qu’à leur chauffeur de bus.


(Milan / c.g.) – L’ultimatum lancé par le du groupe islamiste Ansar Bayt al-Maqdis (nom qui pourrait être traduit par «défenseurs du sanctuaire », en référence au Dôme du Rocher, l’un des lieux saints musulmans les plus vénérés à Jérusalem) a expiré jeudi 20 février. Proche d’Al-Qaïda, le mouvement qui sévit de manière endémique dans la région du Sinaï. « Nous conseillons aux touristes de s’en aller au plus vite avant l’expiration de notre ultimatum », avait menacé le groupe islamiste armé via Twitter. Une mise en garde à ne pas négliger, le groupe ayant revendiqué la responsabilité de l’attentat sanglant de dimanche dernier, dans lequel sont morts trois pèlerins chrétiens d’origine sud-coréenne, ainsi que le chauffeur de bus égyptien qui les accompagnait, non loin de frontière entre Israël et l’Égypte.

Une vingtaine d’autres pèlerins ont été blessés lors de l’explosion. Le mouvement avait déjà revendiqué la responsabilité de l’attentat mené au Caire en septembre dernier contre Mohammed Ibrahim, ministre égyptien de l’Intérieur, ainsi que celle de l’attaque d’un hélicoptère militaire, le 25 janvier dernier, causant ainsi la mort de cinq militaires. Selon les médias locaux, l’attentat d’’Ansar Bayt al-Maqdis aurait été mené en réaction à la décision d’un tribunal égyptien de poursuivre l’ancien président Mohammed Morsi pour trahison.

Depuis juillet dernier, lorsque le président Morsi fut destitué et arrêté par l’armée égyptienne, divers groupes de militants islamistes ont pris les armes dans le Sinaï : en quelques mois, des centaines de victimes se sont accumulées, tant du côté des forces de armées que du côté des terroristes, transformant ainsi le Sinaï en une région des plus dangereuses du Moyen-Orient. Cependant, avec l’attentat de dimanche dernier, les terroristes ont atteint leur objectif : en s’attaquant à des touristes, ils ont directement frappé le cœur de l’économie égyptienne (le tourisme représentait plus de 10 % du PIB national avant 2011), un secteur déjà crise depuis les débuts de la révolution. En réaction au dernier attentat, lundi dernier, les autorités allemandes ont officiellement appelés leurs compatriotes à ne plus se rendre en Égypte.

Les pèlerins victimes de l’attaque du 16 février, membres de l’Église presbytérienne, venaient tous de la ville sud-coréenne de Jincheon, et accomplissaient un pèlerinage de deux semaines entre la Turquie, Israël et l’Égypte. Au moment de l’explosion, ils se trouvaient à proximité de l’hôtel Hilton Taba Hôtel, un grand hôtel de la station balnéaire de Taba, au bord de la Mer Rouge, célèbre pour avoir été le théâtre d’un autre attentat, perpétré il y a dix ans. 34 touristes israéliens et égyptiens y avaient perdu la vie. Le groupe sud-coréen revenait du monastère de Sainte-Catherine, sur le mont Sinaï, et se dirigeait vers la côte.

Déjà en février 2012 un autre groupe de touristes sud-coréens avait été pris en otage pendant toute une journée dans la région du Sinaï. Cet incident avait conduit les autorités sud-coréennes à déclarer le niveau de danger de l’Égypte « niveau 3 » (sur une échelle de 4). Ainsi, les touristes étaient prévenus des dangers extrêmes mais restaient néanmoins libres d’entreprendre leur voyage. Aujourd’hui, après l’attaque de ce dimanche, il se pourrait que la décision soit prise d’interdire l’accès à l’Égypte à tout citoyen sud-coréen.