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Huit siècles en Terre Sainte dans l’esprit de saint François

Giuseppe Caffulli
17 octobre 2017
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Huit siècles en Terre Sainte dans l’esprit de saint François
Le 16 Octobre, l'église Saint-Sauveur à Jérusalem, est bondée pour la célébration avec le ministre général des frères mineurs.

Le ministre général des frères mineurs, Frère Michael Perry, a conclu aujourd'hui à Jérusalem la première des trois journées de célébrations du 800ème anniversaire de la présence franciscaine en Terre Sainte.


La première de trois journées dédiées aux célébrations pour les 800 ans de présence franciscaine en Terre Sainte a pris fin avec la rencontre entre le ministre général des frères mineurs, Frère Michael Perry, et les frères de la Custodie de Terre Sainte. Il s’agissait d’une réunion réservée aux membres de l’Ordre, dont l’objectif était de réfléchir ensemble sur le sens de la mission aujourd’hui en Terre Sainte et dans les pays où œuvre la Custodie ; dans certains cas – comme la Syrie – où les peuples sont éprouvés par une guerre sanglante et par le drame humain des personnes déplacées et réfugiés (pensons à la Jordanie, au Liban et à Rhodes).

L’après-midi a commencé à 16h avec la cérémonie liturgique d’ouverture, dans l’église de Saint Sauveur remplie de frères et de fidèles. Après le message d’accueil de Fr. Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, qui a remercié le ministre général, « cent vingtième successeur de saint François, d’avoir voulu être présent à cet anniversaire», Fr. Michael a offert une réflexion sur le sens de la présence et de la mission franciscaine. Au cours de la liturgie, ont été lus quelques passages de la Règle bollata (la Régle des frères (1223), dans laquelle est bien exprimée l’intuition de François d’Assise : « aller dans le monde », en témoignant de l’Evangile parmi les gens et en marchant avec eux comme des frères.

« Un geste courageux – a expliqué Fr. Michael – à une époque où la stabilité était érigée en valeur principale, même dans la vie religieuse. François a désiré pour lui et ses premiers compagnons une vie itinérante, « en sortie ». J’aime rappeler les paroles du pape François, qui nous appelle à être « une Eglise en sortie ». D’une certaine manière, les Frères mineurs ont pour ainsi dire anticipé cette indication du Pape. »

Ce sont l’écoute et la fidélité à l’Evangile qui sont les motifs fondamentaux pour « aller dans le monde », à la recherche de ceux qui ont soif de la Bonne Nouvelle. « Dans la première règle (non bullata), puis dans la règle suivante approuvée par le Pape, François nous invite à aller parmi les Sarrasins, autrement dit, les non-chrétiens ; parmi tous ceux qui ne connaissent pas l’Evangile et qui n’ont pas rencontré le Christ. Il nous invite à le faire d’une manière bien précise : sans procès ni disputes. Annoncer l’Evangile seulement quand « ils verront que telle est la volonté du Seigneur ». C’est-à-dire, lorsque les conditions adéquates sont là. »

La mission que François transmet à ses enfants n’est pas un fait individuel. Né du cœur de la fraternité, il se nourrit du style propre de qui se met au service « de toute créature humaine par amour de Dieu. »

« Aujourd’hui encore, cette mission nous interroge et nous interpelle – conclut le ministre général. Aujourd’hui comme hier, nous sommes appelés à aller dans le monde sans rien posséder, pauvres, comme des frères mineurs. Aujourd’hui encore, nous sommes invités à aller au milieu des non chrétiens et de ceux qui ne croient pas. Parmi ceux qui vivent dans les périphéries géographiques et existentielles. Parmi les pauvres et les marginalisés, fidèles à notre identité chrétienne, mais capables de dialoguer avec des hommes de toute religion et de toute culture.