Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Maggie, mère des pauvres

Giuseppe Caffulli
24 avril 2019
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Maggie, mère des pauvres
Gros plan de Mama Maggie (© Youtube / Global Leadership Network)

Née et élevée dans un environnement social aisé, cette chrétienne copte du Caire - épouse et mère - a choisi de se consacrer aux pauvres de la banlieue égyptienne. Reconnaissance du monde entier.


Il n’est pas rare de la voir marcher dans les rues boueuses du Mokattam, la colline des zabaleen (les chiffonniers) au Caire. Sandales usées et robe blanche, une croix en bois autour du cou. Très souvent, autour d’elle, un essaim d’enfants, de petits ramasseurs de déchets, dans cet immense dépotoir à ciel ouvert qu’est le Mokattam.

Mama Maggie, alias Madga Gobran, est une copte égyptienne, mère de deux enfants, professeur d’informatique à l’université américaine du Caire. À un moment de sa vie, elle a quitté le confort de la vie bourgeoise pour se consacrer aux plus pauvres dans les banlieues égyptiennes. En 1985, elle a fondé l’organisation à but non lucratif Stephen’s Children, une organisation qui est maintenant répandue dans de nombreuses régions du pays et qui aide plus de 30 000 enfants et leurs familles, sans distinction de croyance religieuse.

Souvent désignée comme la Mère Teresa du Caire, Mama Meggie, nominée en 2012 pour le prix Nobel de la paix, est aujourd’hui reconnue dans le monde entier pour ses services. Elle est souvent invitée à témoigner de sa foi lors de célébrations œcuméniques. « Le secret de mon service ? Silence et prière. Dans le silence, j’ai trouvé mon chemin, comme les Pères du désert. Dans le désert de la pauvreté, j’ai écouté les battements de mon cœur et j’ai entendu la voix qui m’appelait à rejoindre le Seigneur ».

Récompenses internationales

Le 7 mars, à la veille de la Journée internationale de la femme, Mama Maggie a reçu le prix international de la femme de courage (Iwoc) au Département d’État américain, un prix destiné à rendre hommage chaque année à 10 femmes extraordinaires originaires du monde entier, qui se sont distinguées dans la promotion de la paix, de la justice, des droits de l’Homme, de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Depuis le lancement de ce prix en mars 2007, le Département d’État américain a reconnu plus de 120 femmes originaires de plus de 65 pays.

En mars dernier, outre Mama Maggie, le prix a été remis à Razia Sultana du Bangladesh, Naw K’nyaw Paw de Myanmar, Moumina Houssein Darar de Djibouti, Khalida Khalaf Hanna al-Twal de Jordanie, Sœur Orla Treacy d’Irlande, Olivera Lakić du Monténégro, Flor de María Vega Zapata du Pérou, Marini de Livera du Sri Lanka et Anna Aloys Henga de Tanzanie.

Ce n’est pas le premier prix reçu par Mama Maggie. Lors d’une célébration de la fête des mères au Caire, en mars 2018, le président Abdel Fattah al-Sissi l’a honorée avec 42 autres mères « héroïques » égyptiennes. Et en novembre 2018, au Koweït, Mama Maggie a reçu le prix de l’association Takreem pour son engagement dans le domaine de l’assistance humanitaire et de l’aide au développement en faveur des pauvres et des nécessiteux. En 2017, elle a reçu le prix Arab Hope Makers de l’émir de Dubaï, le Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum.

Aujourd’hui, Stephen’s Children est solidement établie et regroupe des centaines d’acteurs bénévoles, des médecins, des éducateurs, des donateurs et bénéficie de soutiens au niveau international, notamment aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et en Australie. Parmi les principaux engagements en faveur des enfants, priorité est donnée aux soins de santé, à l’éducation scolaire et à la formation professionnelle. Parce que pour sortir de la pauvreté, il faut avant tout pouvoir imaginer un avenir.