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Vibrant discours du Pape à l’Assemblée de la Roaco

Terrasanta.net
14 juin 2019
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Vibrant discours du Pape à l’Assemblée de la Roaco

Le pape François a reçu les participants de l'assemblée de la Réunion des œuvres d'aide aux Eglises orientales (Roaco) le 10 juin au Vatican. Le Pape a de nouveau condamné les hypocrites qui parlent de paix et vendent des armes, et a annoncé son intention de se rendre en Irak l'année prochaine.


(g.s.) – La 92e assemblée plénière de la Réunion des œuvres d’aide aux Eglises orientales (Roaco), convoquée périodiquement par le Saint-Siège, s’est ouverte le 10 juin au matin, au Vatican. La conclusion des travaux – auxquels participe entre autres le Custode de Terre Sainte, frère Francesco Patton – était prévue pour le mercredi 12 juin.

Au cours de l’audience papale accordée aux participants, le pape François a rappelé certaines des zones de crise actuelles. En ce qui concerne le Moyen-Orient, il a mentionné la Syrie, « avec des nuages denses qui semblent à nouveau s’amonceler sur elle, dans certaines zones encore instables et où le risque d’une crise humanitaire encore plus grande reste élevé ».

« Ceux qui n’ont pas de nourriture, a déclaré le Pape avec tristesse, ceux qui n’ont pas de soins médicaux, qui n’ont pas d’école, les orphelins, les blessés et les veuves élèvent vers le ciel leur voix. Si les cœurs des hommes sont insensibles, celui de Dieu ne l’est pas, [il est] blessé par la haine et par la violence qui peuvent se déchaîner entre ses créatures, [il est] toujours capable de s’émouvoir et de prendre son d’elles avec la tendresse et la force d’un père qui protège et qui conduit ». À ce moment-là, le Pape est sorti de son discours écrit et a improvisé : « Mais je pense aussi parfois à la colère de Dieu qui se déchaînera contre ces responsables des pays qui parlent de paix et vendent les armes pour faire ces guerres. Cette hypocrisie est un péché ».

L’année prochaine à Bagdad

Le pape Bergoglio a annoncé sa volonté d’aller en Irak l’année prochaine et a souhaité que le pays « puisse regarder vers l’avant grâce à la participation pacifique et partagée à la construction du bien commun de toutes les composantes – y compris religieuses – de la société, et ne retombe pas dans les tensions venant des conflits jamais éteints des puissances régionale ».

En ce qui concerne la Terre Sainte, le Pape a salué le récent accord entre les communautés responsables de la basilique du Saint-Sépulcre sur le début de la deuxième phase de travaux de restauration extraordinaires, dans l’espoir que le chantier de la paix puisse également compter sur les « efforts sincères de tous les acteurs locaux et internationaux pour qu’une coexistence pacifique puisse bientôt advenir dans le respect de tous ceux qui habitent cette Terre, signe pour tous de la bénédiction du Seigneur ».

Le pape François est revenu sur le thème des migrants, qui lui est cher, avec ces mots : « Les personnes en fuite massées sur les bateaux crient, en quête d’espoir, ne sachant pas quels ports pourront les accueillir, en Europe qui ouvre toutefois ses portes aux embarcations qui doivent charger des armements sophistiqués et coûteux, capables de produire des dégâts qui n’épargnent pas même les enfants. C’est l’hypocrisie dont j’ai parlée. Nous sommes conscients ici que le cri d’Abel monte vers Dieu, comme nous le rappelions justement à Bari il y a un an, en priant ensemble pour nos fidèles du Moyen-Orient ».

Les actes d’espoir

Le discours s’est conclu sur des accents d’espérance et de consolation, en considérant divers aspects : la charité que l’Église sait manifester au milieu de tous ces drames ; le désir de bien faire pour les jeunes générations qui ont le droit d’entendre l’Évangile annoncé par des témoins crédibles et authentiques ; la paix réalisée entre l’Éthiopie et l’Érythrée ; la soif de fraternité « sincère et respectueuse que nous avons rappelée avec le Document signé à Abou Dhabi (le 4 février dernier – ndlr) avec le Grand Imam d’Al-Ahzar ». « Aidez-moi à faire connaître – a demandé le Pape – et à diffuser cette bonne alliance pour l’avenir de l’humanité qu’elle contient. Et engageons-nous tous à préserver les réalités qui en animent le message depuis déjà des années, en accordant une attention particulière aux institutions de formation, écoles et universités, si précieuses, en particulier au Liban et dans tout le Moyen-Orient, authentiques laboratoires de coexistence et gymnases d’humanité auxquels tout le monde peut facilement avoir accès ».