Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Profanation du cimetière militaire britannique à Haïfa

Christophe Lafontaine
15 octobre 2019
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
Profanation du cimetière militaire britannique à Haïfa
Des tombes vandalisées dans un cimetière militaire britannique de Haïfa, le 11 octobre 2019 © Commonwealth War Graves Commission

Le 11 octobre 2019, des dizaines de stèles ont été retrouvées taguées, certaines de croix gammées dans un cimetière de Haïfa (Israël) où reposent des soldats du Commonwealth tombés pendant les deux guerres mondiales.


Dans un communiqué, la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth (CWGC) s’est dite « consternée » par un acte de vandalisme perpétré vendredi dernier contre le cimetière militaire britannique de la rue de Jaffa, à Haïfa dans le nord d’Israël. Des croix gammées ont été taguées en rouge sur certaines stèles et des graffitis, rouges également, ont été pulvérisés sur de nombreuses autres pierres tombales du cimetière qui compte des tombes chrétiennes, juives, musulmanes et hindoues.

En tout, une cinquantaine de tombes ont été profanées, certaines renversées et trois stèles ont été complètement détruites, a rapporté la presse israélienne. Un monument de pierre représentant une grande croix, situé au centre du cimetière, a aussi été recouvert de plusieurs croix nazies.

L’ambassadeur du Royaume-Uni en Israël, Neil Wigan, a twitté sur son compte qu’il était  « horrifié » et qu’il espérait que la police trouve les responsables.

Selon la CWGC, le cimetière accueille les tombes de 341 soldats dont 305 du Commonwealth ayant combattu dans la région pendant la Première guerre mondiale (parmi lesquelles 86 ne sont pas identifiées) et 36 autres tombes où reposent des victimes de la Seconde Guerre mondiale. L’Empire britannique, à l’époque des deux guerres mondiales, a choisi d’enterrer ses morts sur les champs de bataille près des lieux où ils étaient tombés, et de ne pas les rapatrier dans leur pays d’origine. Chacune des stèles, blanche et de forme simple, comporte le nom (quand il était su), le rang et le symbole de l’unité du défunt ainsi qu’un symbole religieux si on connaissait la religion du soldat.

La CWGC, dont le personnel sur place s’est employé à nettoyer les graffitis, a exprimé sa reconnaissance « pour tous les messages de soutien » et a déclaré qu’elle ne permettrait « jamais que des actes aussi honteux [l’]empêchent de commémorer les morts de la guerre. »

De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réagi samedi via son compte Twitter en déclarant que « la profanation des tombes de ces héros de la Première guerre mondiale à Haïfa [était] un crime ignominieux. » Avant d’ajouter : « Nous avons à l’égard de ces soldats une dette historique, celle à payer pour la libération de la terre d’Israël de la gouvernance ottomane ». Les cimetières britanniques, principalement militaires, sont disséminés aussi bien à Jérusalem qu’à Gaza, à travers Israël et les Territoires palestiniens.

La police enquête sur l’incident, qualifié comme un crime de haine par le Ministère israélien des Affaires étrangères, qui s’est dit dans un communiqué de presse, littéralement       « dégoûté » par les actes de vandalisme.
Plusieurs pierres tombales, appartenant à la Société des Templiers (un courant religieux protestant d’Allemagne dont les membres prônent le retour aux sources du christianisme et la création d’implantations urbaines et agricoles en Terre Sainte), ont également été vandalisées dans le cimetière voisin.

Le Times of Israel a également fait savoir que « dans un incident séparé, environ 35 stèles ont été endommagées, vendredi, dans un acte apparent de vandalisme dans un cimetière de la ville de NofHagalil, dans le nord d’Israël – connue dans le passé sous le nom de Nazareth Illit». Certaines des pierres tombales se trouvaient dans la section non juive du cimetière, alors que la plupart se trouvait dans la section juive. Une enquête est également en cours.

Sur le même sujet
Le numéro en cours

La Newsletter

Abonnez-vous à la newsletter hebdomadaire

Cliquez ici