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Israël : accord conclu pour un nouveau gouvernement

Terrasanta.net
22 avril 2020
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Israël : accord conclu pour un nouveau gouvernement
Signature de l'accord Gantz-Netanyahu pour la formation du nouveau gouvernement, le 20 avril 2020 au soir, dans la résidence du Premier ministre d'Israël.©Terrasanta.net

Le 20 avril à Jérusalem, Benjamin Netanyahu et Benny Gantz ont conclu un accord pour former un nouveau gouvernement. Le Premier ministre sortant reste en place pour 18 mois.


(G.S.) – A Jérusalem, un accord pour la formation d’un gouvernement d’urgence et d’union nationale a été signé le 20 avril en soirée, par le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, et son principal opposant politique Benny Gantz.

Afin d’éviter un quatrième retour aux urnes en un an, tout s’est joué sur la scène politique israélienne dans les semaines qui ont suivi les élections législatives du 2 mars dernier.

L’après-élection

Le 3 mars, le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu semblait être le vainqueur. Le Likoud, parti dont il est le leader, avait obtenu près de 30% des voix (plus de sept électeurs sur 10 s’étant rendus aux urnes). Bien que le Likoud et ses alliés de droite aient gagné quatre députés de plus que lors des élections de septembre 2019, ils n’ont obtenu que 58 sièges à la Knesset, soit trois de moins qu’il n’en faut pour obtenir une majorité parlementaire de 61 sièges sur 120.

Et c’est finalement le leader du parti Bleu et Blanc, Benny Gantz, qui avait bâti toute sa campagne électorale comme une alternative à Netanyahu, qui a été désigné comme premier candidat (pour former un gouvernement – ndlr) par les 40 députés de centre-gauche, par les 15 de la Liste arabe unie (qui s’est imposé à l’issue des élections comme troisième parti, un résultat jamais obtenu jusque-là) et par les sept du parti d’Avigdor Lieberman, Israel Beitenu (Israël notre maison). Ainsi, le 16 mars, le chef de l’Etat Reuven Rivlin a donné à Gantz (comme c’était déjà le cas après les élections d’automne) 28 jours pour tenter de former un nouveau gouvernement.

Entre-temps, le 24 février, l’état d’urgence dû au coronavirus avait également été déclenché en Israël, ce qui a donné à Netanyahu de nouvelles cartes à jouer. Tout d’abord, le procès pénal contre lui (pour corruption, fraude et abus de pouvoir), prévu le 17 mars, a été reporté (il s’ouvrira le 24 mai), puis l’idée de former un exécutif d’unité nationale pour faire face à la crise a fait son chemin. Prétendant ne voir aucune alternative, Gantz a adopté la même position. Le 26 mars, il a accepté d’être élu à la présidence de la Knesset et, pendant ce temps, il a continué à négocier avec Netanyahu.

La « trahison » de Gantz a fait voler en éclats son parti et a plongé dans le désespoir les électeurs qui espéraient se débarrasser de Netanyahu. Une fois de plus, le préjugé anti-arabe a prévalu. Comme à l’automne dernier, personne n’a voulu créer un gouvernement de coalition soutenu par des députés de l’importante minorité arabo-israélienne.

Le pacte du 20 avril

L’accord signé le 20 avril, après que le mandat exploratoire de Gantz est maintenant expiré, prévoit la formation d’un gouvernement qui restera en fonction pendant 36 mois et sera présidé pendant les 18 premiers mois par Netanyahu, puis par Gantz.

Dans un premier temps, M. Gantz occupera le poste de vice-premier ministre et de ministre de la Défense. Son parti politique comprendra également les ministères des Affaires étrangères et de la Justice (mais lors des nominations aux plus hauts niveaux du système judiciaire, Netanyahu se verra accorder un droit de veto). L’alternance à la tête de l’exécutif sera sanctionnée par une nouvelle loi approuvée par la Knesset, qui sera à nouveau présidée par un représentant du Likoud.

L’accord prévoit de réduire l’influence de la droite religieuse sur le gouvernement. Il prévoit également à Netanyahu d’acter l’annexion d’une partie des Territoires palestiniens de Cisjordanie d’ici le 1er juillet s’il obtient le feu vert du gouvernement américain. Voulant faire vite au cas où Donald Trump serait battu aux élections de novembre prochain et qu’un président moins coopératif entrerait en fonction à la Maison Blanche.

Avec le pacte du 20 avril, les deux antagonistes, qui s’imaginent désormais être des « condominiums » au gouvernement, ont adopté toute une série de clauses de garantie mutuelle. Si, par exemple, la Haute Cour de justice devait décider que Netanyahu ne pouvait pas occuper le poste de Premier ministre parce qu’il était accusé d’infractions pénales, Gantz ne le remplacerait pas automatiquement, mais se rendrait aux urnes.

Si Netanyahu décidait de démissionner et d’organiser des élections dans l’espoir de gagner du terrain, il ne resterait pas Premier ministre mais Gantz prendrait en charge les affaires courantes jusqu’à l’entrée en fonction d’un nouvel exécutif.

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