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Une collecte pour aider les communautés religieuses de Terre Sainte

Cécile Lemoine
28 mai 2021
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Une collecte pour aider les communautés religieuses de Terre Sainte
La communauté des Béatitudes et ses produits artisanaux ©Emmaus Nicopolis

Les communautés religieuses de Terre Sainte ont souffert du Covid-19. Un groupe de laïcs vivant à Jérusalem se mobilise et organise une collecte de fonds en ligne pour les soutenir.


Charles Raudot De Chatenay travaille pour la Commission européenne à Jérusalem où il vit depuis un an et demi. À l’initiative d’une collecte de fonds en ligne et d’une journée d’amitié et de soutien aux communautés religieuses de Terre Sainte – qui aura lieu le samedi 5 juin à Abu Gosh  -, il revient sur ce qui a motivé ce projet et sur la manière dont chacun pourra venir en aide à ces moines et moniales, durement touchés par les conséquences du Covid-19.

Comment l’idée de la collecte de soutien est-elle née ?

La Une du magazine n°673 (mai-juin 2021), dédiée aux conséquences du Covid-19 en Terre Sainte

L’année 2020 a été douloureuse pour les communautés religieuses de Terre sainte. L’arrêt total des pèlerinages en Terre Sainte a entrainé de lourdes pertes financières pour celles vivant de l’hôtellerie et du contact avec les pèlerins. Alors que leur vocation de prière ou de service s’intensifiait et se transformait pendant ces mois de confinement, la situation matérielle de certaines communautés s’est beaucoup dégradée. Avec d’autres couples d’expatriés proches de ces religieux.ses, nous avons souhaité leur venir en aide. C’est le sens de cette journée du 5 juin, qui permettra de lever des fonds à travers un évènement culturel et artistique pendant lequel se tiendra un marché de produits monastiques. Le but : renflouer les caisses des communautés qui n’ont pas pu vendre leur production l’année passée et reverser une partie des bénéfices aux communautés de Gaza ou de Cisjordanie.

Comment les pèlerins dans l’impossibilité de se rendre en Israël pourront se joindre à ce mouvement de solidarité ?

En parallèle de cette journée, dont une partie sera retransmise sur Facebook, nous avons lancé une collecte en ligne. Nous voulons impliquer les pèlerins passés et à venir autour de ces communautés qui les accueillent d’ordinaire lors de leur passage en Terre Sainte. Cette levée de fond est d’ores et déjà soutenue notamment par le Patriarcat Latin de Jérusalem et le Consulat Général de France à Jérusalem. Chacun pourra donc faire un don, via l’Ordre du Saint-Sépulcre, ou le Secours Catholique et aider les communautés les plus dans le besoin.

« Après un an d’isolement, après la période de violence qui vient d’agiter le pays, le temps des retrouvailles est venu. »

Qui sont les communautés qui recevront ces dons ?

On retrouve par exemple les petites sœur de Jésus de Jérusalem, Bethléem et Nazareth, les Bénédictines du mont des Oliviers, les sœurs de l’Emmanuel à Bethléem, ou encore les Carmélites de Haïfa et du mont des Oliviers… Beaucoup de communautés féminines donc, car elles sont peu adossées à de grosses congrégations comme peuvent l’être les Franciscains ou les Dominicains. Elles ont été sélectionnées sur la base de leurs ressources et besoins, en accord avec le Patriarcat Latin. Chacune recevra une part égale des fonds collectés.

Au delà de l’aspect financier, qu’attendent les communautés religieuses de cette journée à Abu Gosh ?

À mesure que l’idée prenait corps, on a réalisé que les communautés avaient surtout besoin de se retrouver entre elles. Après un an d’isolement, après la période de violence qui vient d’agiter le pays, le temps des retrouvailles est venu. Cette journée de solidarité n’est finalement qu’un prétexte. Les gens qui se déplaceront à Abu Gosh pourront bien sûr acheter des confitures, des savons, du miel, et bien d’autres produits artisanaux des 15 communautés exposantes, mais l’essentiel sera ce moment de fraternité, de partage et de rencontres qu’il créera. Nous avons d’ailleurs ouvert cette journée à tous : des communautés orthodoxes seront aussi présentes.

« Nous sommes partis en amateurs et nous réalisons que les soutiens institutionnels sont de plus en plus importants »

Vous êtes-vous fixés un objectif en matière de dons ?

Nous sommes partis en amateurs et nous réalisons que les soutiens institutionnels sont de plus en plus importants. C’est merveilleux car plus nous réunirons d’argent, plus les sœurs en bénéficieront et leur quotidien sera amélioré. Il nous faudrait des millions (rires), mais si nous récoltions 50 000 euros, nous serions déjà heureux.

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