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Mgr George Masri, nouvel archevêque grec-melkite à Alep

Christophe Lafontaine
20 septembre 2021
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Mgr George Masri, nouvel archevêque grec-melkite à Alep
Mgr George Masri, nouvel archevêque métropolitain d'Alep en Syrie © Melkite Greek Catholic Patriarchate

Le synode des évêques de l'Eglise grecque-melkite catholique a élu Mgr Georges Masri, 53 ans et d’origine syrienne, comme archevêque métropolitain d'Alep en Syrie. Il succède à Mgr Jean-Clément Jeanbart.


C’est lui qui désormais incarnera l’Eglise grecque-melkite catholique d’Alep en Syrie. L’archimandrite Georges Masri a été élu archevêque grec-melkite à Alep par le Synode des évêques de l’Eglise patriarcale d’Antioche des grecs-melkites.

Le Pape a donné son consentement le 17 septembre, a fait savoir le Saint-Siège dans un communiqué. C’est la procédure habituelle qui s’applique à toutes les Eglises orientales unies à Rome. L’Eglise grecque-melkite catholique qui a son siège à Damas en Syrie a été rattachée à Rome en 1724. Elle suit le rite byzantin et utilise le grec et l’arabe comme langues liturgiques.

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Mgr Georges Masri est né le 26 mai 1968 à Alep. Il est entré en 1987 au séminaire patriarcal de Raboueh, au Liban. En raison de l’instabilité politique, il a dû interrompre ses études et les a poursuivies à compter de 1995 pour la philosophie et la théologie à Harissa, au Liban.

Ordonné prêtre en 1999 pour l’archiéparchie d’Alep, il a exercé différents ministères. Il a notamment été curé de la paroisse Saint Dimitrios-Jabrie de 2000 à 2013 et été directeur spirituel de divers mouvements caritatifs, de formation et de jeunesse. Il a été élevé au rang d’archimandrite le 15 août 2013.

Intérieur de la cathédrale grecque-melkite de la Vierge Marie à Alep, siège de l’archiéparchie d’Alep © Preacher lad / Wikimedia Commons

De 2013 à aujourd’hui, il a été pour l’archéparchie d’Alep, syncelle – c’est-à-dire vicaire général. Ainsi il a secondé Mgr Jean-Clément Jeanbart, 78 ans, à qui il succède et qui fut lui-même archevêque d’Alep de 1995 à 2021.

Un fin connaisseur de la situation d’Alep

Ce dernier, dès le début de la guerre civile syrienne en 2011, s’est démené pour protéger les chrétiens d’Alep et de Syrie, faire entendre leur voix sur la scène internationale, et les aider à rester dans le pays notamment à travers le programme « bâtir pour rester ». 

Mgr Masri qui parle arabe et français a donc été à la bonne école pour connaître les dossiers et a tout en main pour poursuivre l’œuvre de son prédécesseur. Le Patriarcat grec-melkite catholique l’a félicité via son compte Facebook et a invité chacun « à prier pour qu’il obtienne les grâces correspondant à son service épiscopal et pour qu’il soit un fidèle serviteur de son diocèse ».

Selon catholic-hierarchy.org qui présente les diocèses de l’Eglise catholique romaine et des Eglises orientales rattachées à Rome, l’éparchie comptait en 2018, 18 000 fidèles et 21 prêtres pour 12 paroisses. Cependant, selon le Patriarcat, cité par l’AED-Canada, ils n’étaient plus que 12 000 en 2015.

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Alep, l’ancienne capitale économique et deuxième ville de Syrie, a été de fait le lieu d’une bataille importante entre les forces gouvernementales et les rebelles entre 2012 et 2016. La cathédrale de la Vierge Marie qui est le siège de l’archiéparchie à Alep, a été gravement endommagée pendant la guerre. Elle a depuis été réhabilitée et a été reconsacrée en avril 2019.

L’éparchie de Bérée (ancien nom d’Alep) trouve son origine au premier concile de Nicée (325). Elle est l’une des plus anciennes éparchies du Patriarcat melkite d’Antioche, qui est lui-même l’une des cinq Eglises (catholiques et orthodoxes) qui s’inscrivent dans la lignée du siège d’Antioche initial, remontant à l’apôtre saint Pierre. L’éparchie a été élevée au rang d’archiéparchie au VIe siècle.

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