Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Noël à Bethléem : « Le bien est déjà au milieu de nous »

Noël à Bethléem : « Le bien est déjà au milieu de nous »
27 décembre 2021
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable

Les célébrations de Noël se sont succédées à Bethléem. Malgré l'absence des pèlerins, "l'autre poumon de la ville", les chrétiens locaux et de nombreux musulmans ont trouvé les ressources de joie pour ce temps de trêve.


Les cloches et le chant du Gloria annoncent le retour de Noël, surtout à Bethléem.

Un Noël qui doit encore faire face aux restrictions dues à la pandémie : pas de touristes ni de pèlerins, mais cette année, quelques chrétiens de Gaza ont à nouveau pu venir.

B. Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem des Latins

« C’est déjà la deuxième année que Bethléem respire Noël avec un seul poumon, avec les chrétiens locaux et sans les pèlerins… on peut vivre avec un seul poumon mais on ne vit pas bien.
Nous voulons regarder les aspects positifs, parce que Noël est aussi le moment où nous devons regarder, dans l’Enfant, l’espérance qui vient parmi nous. La présence des chrétiens de Gaza, d’une partie d’entre eux, est un signe positif. »

HANI SABA, Gaza
« Nous sommes si heureux, mes filles n’étaient jamais sorties de Gaza, elles n’avaient jamais vu Bethléem, enfin nous sommes là… »

Une lumière d’espoir au milieu des difficultés.

B. Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem des Latins

« J’ai reçu de nombreux cadeaux, mais le plus beau a été la visite à Gaza. Le regard dans les yeux des enfants, la joie de ces enfants, simples mais pleins de vie ! C’était le meilleur cadeau, le meilleur réconfort de cette année. »

Le jour de Noël à Bethléem a commencé par l’entrée solennelle du patriarche de Jérusalem des Latins, S.B. Pierbattista Pizzaballa, dans la matinée du 24 décembre.SAMER AL ARAJ, Beit Sahour
« Pour Noël, tous les ans, nous nous retrouvons sur la place de la Nativité pour l’entrée du Patriarche, tous ensemble, pour nous réjouir en cette fête de l’amour et de la paix. »

L’accueil au tombeau de Rachel, la promenade dans la vieille ville accompagnée par les scouts, jusqu’à la place de la Nativité, où une petite foule de fidèles s’était rassemblée depuis le matin. L’envie de faire la fête est grande, tout comme la joie de se retrouver dans cette ville où tout a commencé.

NOUR GHRAIEB, Nazareth
« Bethléem… parce que c’est la ville où Jésus est né, ici je sens mon appartenance religieuse, ici quelque chose de grand est arrivé. »

MUKHARRAM KHAMIS, Jérusalem
« Je suis venue ici pour Noël, pour le fêter avec mes frères chrétiens. Nous venons voir la basilique de la Nativité, nous voyons des choses que nous ne connaissons pas : nous sommes entrés dans l’église de la Nativité et avons vu où l’Enfant est né. Nous célébrons ensemble avec nos frères chrétiens. »

Après avoir salué les fidèles dans les rues de Bethléem, le patriarche Pizzaballa a salué les autorités et les frères franciscains de la Custodie de Terre Sainte devant la basilique de la Nativité, puis est entré dans la basilique pour un moment de prière communautaire.

B. Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem des Latins

« Le message que j’ai envie de dire, celui que j’ai dans le cœur, est celui que j’ai dit à ma communauté : regardons l’avenir avec confiance. Nous avons désespérément besoin d’entendre de la bouche de Ses témoins, en particulier de l’Église, que la parole de Dieu s’accomplit, que Jésus est toujours présent, que l’espérance n’est pas seulement la pensée que tout ira bien, mais la certitude que le bien est déjà au milieu de nous. »

Nous sommes réunis pour la messe de la nuit, la messe de l’annonce que Dieu s’est fait homme.

Le patriarche a présidé la messe dans l’église Sainte-Catherine, à côté de la basilique de la Nativité. Les autorités palestiniennes étaient également présentes, dont le Premier ministre, Mohammad Shtayyeh. Le président de l’Autorité palestinienne, Maḥmūd ʿAbbās, n’y a pas assisté. Non loin de là, dans le « Champ des Bergers », a lieu la célébration du Délégué Apostolique pour Jérusalem et la Palestine, Mgr Adolfo Tito Yllana.

Au cours de son homélie, le patriarche a passé en revue les lumières et les ombres de cette année, appelant à la justice et à la liberté pour un peuple « fatigué d’attendre qu’on lui permette de vivre librement et dignement sur sa propre terre et dans sa propre maison ».

B. Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem des Latins

« Ce qu’il faut, ce ne sont pas des concessions, mais des droits, et la fin d’années d’occupation et de violence, avec toutes leurs conséquences dramatiques sur la vie de chaque individu et de la communauté dans son ensemble, en créant de nouvelles relations dans lesquelles règne la confiance mutuelle, plutôt que la méfiance. »
Une coexistence possible à la lumière de Noël.

B. Pierbattista Pizzaballa, Patriarche de Jérusalem des Latins

« Certes, le mal ne cesse de sévir contre la vie des plus faibles et des sans défense, mais le chemin de la paix est tracé, et c’est encore notre chemin aujourd’hui. Dans cet enfant se trouve l’Amour qui entre dans le monde, qui reste dans chaque moment de l’histoire, qui est une aventure sans fin et qui peut vraiment tout changer. L’Église nous invite aujourd’hui encore à reconnaître ce mystère qui continue à se manifester parmi nous. »

 

Sur le même sujet