
L’une travaille en indépendante, l’autre dirige un centre dont la vocation est le dialogue judéo-chrétien. Toutes les deux, juives israéliennes, se sont fixé pour tâche de faire connaître le christianisme à leurs compatriotes. Rencontre avec Yisca Harani et Hana Bendcowsky.
De son index tendu, Yisca Harani désigne le carré de la fenêtre, derrière notre dos. Carré gris, le ciel d’hiver est maussade aujourd’hui sur Jérusalem, mais depuis cette petite salle de classe d’un bâtiment du Jerusalem University College, perché sur le mont Sion, les nuages et le mauvais temps ne suffisent pas à masquer la tour du YMCA (Young Men Christian Association).
Elle se découpe au loin, pierre blonde sur ciel palombe, son sommet arrondi reconnaissable entre tous. « La voilà, expose Yisca Harani, la première explication de mon intérêt envers le christianisme. Je suis née en 1961, à Jérusalem, dans une famille juive, et à l’époque, il y avait une seule piscine digne de ce nom ici. Celle du YMCA. Ma mère m’y conduisait trois fois par semaine. Là, vous trouviez des arabes, des arméniens, des juifs… ; j’ai grandi de façon très naïve, en pensant que la coexistence des communautés allait de soi. J’ai retenu de cette époque que Jérusalem était une partition pour plusieurs instruments. »
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Sur les fondations de cette enfance, parvenue à l’âge adulte, Yisca Harani va peu à peu s’édifier en pont entre les deux religions, judaïsme et christianisme. Cela commence par des visites guidées à Nazareth, cela se poursuit, en dehors de toute attache universitaire fixe – « Je suis indépendante, j’y tiens ! » – avec des séminaires, des conférences, des prises de parole désormais suivies par plusieurs centaines de personnes, parfois plus d’un millier.
Retrouvez l’article entier dans le numéro 684 de Terre Sainte Magazine (Mars-Avril 2023).