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Les derniers chrétiens de Homs prennent la fuite

Terrasanta.net
22 juin 2012
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Les derniers chrétiens de Homs prennent la fuite
Colonne de fumée suite aux bombardement de la ville syrienne de Homs (Photo Onu/David Manyua)

90 chrétiens étaient encore piégés dans Homs au milieu des affrontements entre l'armée syrienne et les rebelles. D’après l'agence gouvernementale SANA, le Croissant-Rouge syrien a annoncé qu’il pourrait ouvrir un corridor humanitaire afin d’exfiltrer au moins blessés, les malades, les femmes et des enfants.


(Milan / CG) – Les 90 derniers chrétiens de Homs en Syrie, pris au piège dans les combats entre l’armée de Bachar al-Assad et les rebelles, verront peut-être s’ouvrir une fenêtre sur leur avenir. En effet, l’agence gouvernementale SANA, le Croissant-Rouge syrien, qui collabore avec la Croix-Rouge internationale, a annoncé le 21 juin, que, les blessés et les malades pourraient être conduits hors de la ville martyre de Homs, grâce à un accord entre les parties, un accord qui faisait défaut depuis plusieurs jours.

Mardi 19, le gouvernement syrien avait annoncé être prêt, sur la recommandation de l’ONU, à laisser partir les civils pris au piège dans la ville depuis plus d’une semaine, mais en même temps il avait accusé les rebelles d’entraver l’opération. Le chef des observateurs de l’ONU en Syrie, le général norvégien Robert Mood, avait explicitement demandé à l’armée et aux rebelles de permettre le transit sçurifié des femmes, des enfants et des malades. Il semble qu’enfin l’accord ait été conclu.

« Ce qui se passe à Homs nous attriste profondément », a déclaré à l’agence Associated Press (AP) Maximos Al-Jamal, prêtre orthodoxe vivant encore à Homs. Selon le religieux, sur les milliers de chrétiens qui vivaient à Homs et dans ses environs avant le soulèvement, il ne resterait aujourd’hui que 90 civils. Parmi lesquels quatre enfants de moins de dix ans. Les conditions de vie sont très dures à Homs: l’électricité et l’eau courante sont à la limite des besoins vitaux, les lignes téléphoniques sont déficientes et pendant les bombardements il faut rejoindre les abris. Les images de leur quartier que les chrétiens mettent en ligne montrent des rues désertes, jonchées de détritus, les immeubles et les façades des églises sont criblées de balles, murs et fenêtre sont éventrés. Le père Maximos dit que l’église orthodoxe et le temple protestant ont été détruits.

«Avevamo deciso di rimanere in città per salvare le nostre case; ma oggi la situazione è insostenibile», ha dichiarato un anonimo residente cristiano di Homs ad AP. Il timore, aggiunge l’anonimo, è che i ribelli costringano i cristiani a rimanere in città sotto i bombardamenti, come ricatto nei confronti del governo, considerando la lealtà dei cristiani a Bashar al-Assad.

« Nous avions décidé de rester en ville pour garder nos maisons, mais aujourd’hui la situation est devenue insoutenable», déclarait un résident anonyme chrétien de Homs à l’AP. Notre crainte, ajoute ce témoin, c’est que les rebelles forcent les chrétiens de quitter la ville sous les bombardements, en faisant un moyen de chantage contre le gouvernement, du fait de la fidélité des chrétiens à Bachar al-Assad. »

Depuis le début du mois de février, les rebelles contrôlent les districts de Hamidiyeh et Bustan Diwan. Après les premiers affrontements entre les rebelles et les troupes gouvernementales, des milliers de chrétiens ont décidé de quitter la ville. Mais les chrétiens qui sont resté ont déclaré à l’AP que les trois dernières tentatives pour quitter la ville se sont soldées par un échec malgré le soutien de dignitaires religieux sunnites et de chefs tribaux. Un chrétien de Homs a affirmé que ce mois-ci, deux de ses proches avaient été tués par projectiles. Le père Al Jamal a déclaré les chrétiens de Homs étaient nombreux à venir dans son bureau retirer les certificats de naissance ou de mariage nécessaires à l’obtention d’un visa en vue de quitter le pays. « Si les chrétiens de Syrie pouvaient obtenir ces visas, je vous assure que plus de 70% d’entre s’en iraient, » a-t-il affirmé.