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Où sont les femmes ?

Terresainte.net
29 août 2012
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Où sont les femmes ?
Avant et après ou comment gommer la femme

Elle avait tout de la ménagère des années 60, taille de guêpe, tablier et elle cuisinait ! Exactement elle saupoudrait le blanc de ce sac de sel dont elle était l’emblème, la matière même du logo. Une femme de plus a disparu en Israël.


(Jérusalem / mab) – Elle avait tout de la ménagère des années 60, taille de guêpe, tablier et elle cuisinait ! Exactement elle saupoudrait le blanc de ce sac de sel dont elle était l’emblème, la matière même du logo.

Quelques féministes anglo-saxonnes ont vu dans sa disparition une victoire. Enfin la femme n’est plus réduite au rôle de ménagère potiche, saleuse compulsive pour ce mari qui l’abandonnait aux viles tâches domestiques… Les féministes vont être déçues, très déçues.

Est-ce son minois souriant ? Sont-ce ses hanches généreuses ? La ménagère guillerette dessinée au trait bleu – parce que ce n’était pas une photo ni même un dessin réaliste à la Hergé – a fait long feu.

Son péché ? Être une femme ! Représenter la femme et donc potentiellement faire tomber les bénéfices de la marque Salit qui, sous la pression de la population ultra-orthodoxe grandissante, ne veut plus voir nulle part de représentation féminine.

À Jérusalem, une nouvelle bataille fait rage en silence (ou presque). Il y a quelques mois déjà, la compagnie de transport en commun Egged, renonçait à afficher sur ses bus des publicités mettant en scène des femmes portant des chemises à manches courtes. En accord avec l’annonceur avec lequel elle travaille, Canaan. Et tant pis si la Cour suprême leur interdit cette censure. La compagnie est passée outre. Rappelée à l’ordre, elle a tranché en début de semaine : il n’y aura plus aucune représentation humaine sur les bus de Jérusalem. C’est que dans certains quartiers dans le meilleur des cas, les affiches publicitaires montrant une femme sont déchirées ou couvertes de peinture noire, ou bien quelques fanatiques s’en prennent au matériel de la compagnie, en représailles. Egged dit avoir peur que ses bus ne soient détruits.

Officiellement, la discrimination est interdite en Israël. Reste que dans certains magasins pour vendre certains produits, soit on fait un emballage différent, soit on recouvre ce qui peut choquer. Ainsi ce magasin qui pour vendre du matériel de piscine avait couvert d’autocollants les photos compromettantes. Une photo de femme en maillot de bain. Ira-t-on jusqu’à comprendre ? Admettre ? Accepter que cela puisse choquer ? (Mais de quel choc parle-t-on ?)

Mais un dessin, un simple dessin ? Vraiment cette femme était-elle immodeste ? Contrevenait-elle à la « tsniout », la pudeur ? Il faut croire que oui puisque la marque a déclaré qu’il s’agissait d’obtenir le certificat de cashrout – qui rend un produit cosher – pour les fêtes de Pâques.

Il faut croire aussi que les religieux ultra orthodoxes sont de plus en plus sensibles. Puissent-ils méditer aussi ce que la prière du matin leur fait dire chaque jour : « Merci mon Dieu de ne pas m’avoir fait femme ». Merci mon Dieu, qu’on ne veuille pas m’effacer du domaine public ?