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Le synode chaldéen élira un nouveau patriarche en janvier

Terrasanta.net
4 janvier 2013
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Le synode chaldéen élira un nouveau patriarche en janvier
Le cardinal Emmanuel III Dely

Le pape Benoît XVI a convoqué le 28 janvier prochain un synode des évêques chaldéens en vue d’élire un successeur au cardinal Emmauel III Delly, patriarche de l'Église (catholique) chaldéenne. La démission du cardinal, 85 ans, a officiellement été accepté il y a quelques jours.


(Milan / ep) – Le pape Benoît XVI a convoqué pour le 28 janvier un synode d’évêques chaldéens pour l’élection du successeur du cardinal Emmanuel III Dely comme patriarche de l’Église (catholique) chaldéenne. La démission du prélat a été acceptée il y a quelques jours ; elle a pour raison le grand âge du cardinal : 85 ans.

C’est le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, qui présidera le synode qui se réunira le 28 janvier. Jusqu’à ce que le successeur du cardinal Dely soit nommé, l’archevêque Jacques Ishak assurera l’intérim du Patriarcat chaldéen.

Le Cardinal Dely, élu patriarche en 2003, a guidé l’Église chaldéenne au cours d’une des périodes les plus dramatiques de l’histoire de l’Irak. Suite à l’invasion militaire de la coalition multinationale dirigée par les États-Unis et le renversement de Saddam Hussein, les chrétiens ont payé de leur sang la confrontation entre les chiites et les sunnites extrémistes musulmans.

Les attaques contre les églises, les enlèvements et les assassinats sont devenus le pain quotidien des chrétiens dans tout le pays, mais surtout dans la capitale, Bagdad, Kirkouk et Mossoul. Il y a eu aussi d’autres formes de persécution, comme le chantage envers les familles chrétiennes pour qu’elles ne soient ni tuées ni chassées de leurs foyers. Beaucoup de chaldéens ont décidé de fuir vers la Syrie, la Jordanie, le Liban et l’Occident. La violence et la persécution ont provoqué la quasi-extinction de l’une des plus anciennes communautés chrétiennes.
Le nouveau patriarche devra faire face à la persistance des actes de violence contre les chrétiens, à la pauvreté de ses fidèles et à un flux migratoire constant.

Il y avait environ 800 000 chrétiens en Irak avant la dernière guerre, mais aujourd’hui ils ne sont plus que 100 000. À travers le monde, l’Église chaldéenne compte environ 500 000 fidèles, dont la plupart vivent au Moyen-Orient ; les autres vivent en France et aux États-Unis.

Le Cardinal Sandri vient de rentrer d’un voyage en Irak au cours duquel il s’est rendu à Bagdad, à Kirkouk et à Erbil. Le 14 décembre, il a présidé la messe en la cathédrale syro-catholique Notre-Dame du Perpétuel Secours, qui avait été détruite lors de l’attaque terroriste du 13 novembre 2010, tuant 50 fidèles et deux prêtres.
Selon Radio Vatican, au cours de son homélie, le cardinal a rappelé «le témoignage offert par un grand nombre de nos frères et sœurs» qui «précédés par deux jeunes prêtres et héroïques» ont unis pour toujours « leur vie à celle de Jésus-Christ. »

Le cardinal, qui transmettait les salutations du pape Benoît XVI, a demandé à Dieu que «les larmes versées dans ce lieu saint soient des graines de communion et de témoignage et qu’elles portent du fruit. »
Mgr Sandri, qui en juin dernier a été nommé de nouveau pour cinq ans préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, s’est également rendu à la Grande Mosquée de Kirkouk, invité par les dirigeants musulmans locaux ; il accompagnait l’archevêque de la ville, Monseigneur Luis Sako, qui, avec d’autres chefs religieux, a lancé un appel pour que les chrétiens et les musulmans travaillent ensemble pour la paix, sans laquelle «il n’y a ni civilisation ni progrès. »