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Les Palestiniens se révoltent contre les maltraitances dont ils sont victimes dans les prisons israéliennes

Terrasanta.net
1 mars 2013
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Les Territoires Palestiniens vivent ces derniers jours dans le climat de violence des années des Intifada, avec des jets de pierre contre l’armée israélienne et des manifestations dans la rue. L’élément déclencheur des protestations a été la mort de Arafat Jaradat, un palestinien de 30 ans détenu dans une prison israélienne.


(Milan/c.g.) – Les Territoires Palestiniens occupés vivent ces derniers jours dans le climat de violence des années des Intifada : jets de pierre contre l’armée israélienne (qui réplique avec des grenades lacrymogènes) et manifestations dans la rue durant lesquelles ont entend des slogans célèbrant le martyr.

La goute d’eau qui a fait déborder le vase est la mort d’Arafat Jaradat, un Palestinien de 30, pompiste dans une station d’essence et père de deux enfants. Il est décédé samedi dernier, 23 février dans une prison israélienne. Jaradat avait été arrêté le 18 février. Il avait été dénoncé par des habitants de son village pour avoir jeté des cailloux sur six voitures israéliennes. Faits qu’il a reconnus. Emmené en prison et soumis à des interrogatoires par le Shin Bet – les services israéliens de sécurité intérieure – il en est sorti cinq jours après, dans un cercueil. Selon les autorités palestiniennes, Jaradat est mort à cause des actes de torture qui lui ont été infligée en prison ; comme le prouveraient les fractures de différentes parties de son corps (cou, colonne vertébrale, bras et jambes). Selon les autorités israéliennes, le détenu a fait un arrêt cardiaque et les côtes cassées du jeune homme ont été brisées lors d’une tentative désespérée de réanimation.

Le jour de son enterrement dans le village de Saeer, où a vécu Jaradat, la tension était très forte. L’armée israélienne a pris position à distance des habitations, à une distance suffisante pour entendre les coups de feu qui ont éclaté lors de la cérémonie ; tirés par une demi-douzaine de Palestiniens, armés pour faire la guerre, le visage couvert. Pendant ce temps la foule de milliers de personnes a scandé le nom du martyr. Le même jour, des dizaines de Palestiniens ont jeté des pierres sur des soldats israéliens dans différentes parties de la Cisjordanie. Ceux-ci ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des grenades. A partir de la bande de Gaza, mardi, un missile a été tiré sur Israël, apparemment pour protester contre la mort de Jaradat.

Malgré l’explosion de violence et la tension palpable des deux côtés, personne ne semble vraiment vouloir en Palestine le déclenchement d’une troisième Intifada (après la première qui a éclatée entre 1987 et 1993, et la seconde, entre 2000 et 2004). L’envoyé des Nations Unies pour la paix au Moyen-Orient, Robert Serry, après avoir parlé avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, a immédiatement demandé une autopsie sur le corps de Jaradat, pour arriver à plus de transparence et d’indépendance dans la connaissance des causes réelles de la mort.

« Les Israéliens veulent tenir les Palestiniens dans un état de chaos – a commenté le président palestinien, Mahmoud Abbas. Mais nous ne lui permettrons pas de mettre en danger la vie de nos enfants et de nos jeunes.  » « Le missile tiré depuis la bande de Gaza mardi doit être compris comme un avertissement et non pas comme une escalade contre l’occupation israélienne », a déclaré à l’agence, Maan Talal UKAL, un analyste politique qui vit à Gaza.

« Le Hamas n’a pas l’intention de lancer un soulèvement armé ou civil, a ajouté Shakir Shubat, un analyste qui vit en Cisjordanie, parce qu’en ce moment ils essaient de parvenir à un règlement pacifique dans la bande de Gaza et ne veulent pas retourner à un état de guerre. « 

Selon le ministre israélien du Front intérieur de Défense, Avi Dichter, les Palestiniens cherchent plutôt à jouer le rôle de victimes, à la veille de la visite du président américain Barack Obama dans la région, prévue pour le mois prochain. « Ils exagèrent la situation – a dit Dichter – pour se faire passer pour un enfant victime d’affrontements. »

La question des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes reste l’un des nœuds du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. Selon l’association pacifiste israélienne B’Tselem, il y aurait en janvier 2013 environ 4600 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 3200 avec une condamnation définitive et environ un millier en attente de procès (plus 160 autres prisonniers en détention administrative, c’est à dire sans accusation formelle ni procès).

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