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Le Liban tente de faire taire les armes

7 octobre 2013
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Ces derniers jours, le gouvernement libanais a demandé aux bandes armées qui sévissent à Tripoli de déposer les armes. Certains de ces groupes armés ont refusé, tandis que d’autres semblent être favorables à la demande du gouvernement. Au même moment, le président Suleiman essaie d’obtenir du Hezbollah la fin de son intervention armée en Syrie.


(Milan / c.g.) – Depuis quelques jours, le Liban est en train de mettre en œuvre un plan de sécurité considérable dans les zones sous tension. Le 4 octobre, les forces armées libanaises ont été déployées à Tripoli, ville qui plus que toute autre a subi la contagion de la guerre civile de Syrie voisine, et qui a vu sa population divisée – exactement comme en Syrie – entre la majorité sunnite et la minorité alaouite. Les militaires ont établi de nombreux points de contrôle à l’entrée de certains quartiers de la majorité sunnite. D’autres ont été mis en place à Haykalieh, sur la route de Tripoli à Koura, et à Majdlaya, sur la route de Tripoli à Zghorta. Selon Marwan Charbel, ministre de l’Intérieur, le but de cette importante opération militaire, est d’éviter de nouveaux attentats à la voiture piégée (après deux voitures remplies d’explosifs aient provoqué, le 23 août dernier, 47 morts et plus de 500 blessés) et pour diminuer la présence de milices armées dans la ville.

Ces derniers jours, le gouvernement libanais a demandé aux bandes armées qui sévissent à Tripoli de déposer les armes. Certains de ces groupes armés ont refusé, tandis que d’autres semblent être favorables à la demande du gouvernement. Selon le quotidien libanais L’Orient- Le Jour, le 26 septembre dernier, Ziad Allouki, l’un des leaders de la guérilla sunnite du quartier de Ba Bel-Tabbaneh, aurait déclaré que 500 militants de sa région accepteraient de déposer les armes en échange d’un emploi de la part de l’État, et de la suspension du mandat d’arrêt établi contre eux. Le Premier ministre libanais démissionnaire, Nagib Mikati, a déclaré « avoir suggéré au ministre de l’Intérieur Marwan Charbel, d’intégrer les milices dans les forces de sécurité intérieures libanaises ». «Le travail par L’État en échange des armes » n’est pas un concept nouveau au Liban. A la fin de la guerre civile en 1990, le gouvernement a tenté de désarmer – et avec beaucoup de succès – les milices armées exactement de la même manière, et des milliers de miliciens ont été «absorbé», dans l’administration de l’État, en déposant les armes,

Le plan de Tripoli vient après un plan analogue réalisé par l’armée dans le quartier général du Hezbollah à Beyrouth, où entre juillet et août deux bombes ont fait 30 morts et plus de 300 blessés. Selon des sources citées par le journal libanais en ligne Naharnet, le Hezbollah pourrait se retirer de Syrie – où il a souffert de centaines de morts dans les rangs de ses combattants – si les raisons qui ont conduit le mouvement à intervenir cet automne tombaient. Selon le journal, les dirigeants du Hezbollah auraient discuté de leur retrait avec le président libanais Michel Suleiman, qui s’est déjà prononcé contre la présence armée du groupe armé en Syrie. Selon Suleiman, l’intervention armée du Hezbollah est contraire aux principes de la Déclaration de Baadba, document signé en Juin 2012 par l’ensemble des forces libanaises. Les signataires de la déclaration de Baadba ont convenu de la nécessité d’assurer la sécurité du Liban, et de dissocier le pays des crises et des conflits régionaux.