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2000 étudiants en Terre Sainte pour faire grandir l’Église

Terresainte.net
2 janvier 2014
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Après le succès du pèlerinage d’étudiants français, qui avait réuni en juillet 2009 près de 2 000 jeunes français en Terre Sainte, une nouvelle édition s’organise pour l’été 2014. Entretien avec Sr Nathalie Becquart, xavière, directrice du service national pour l’évangélisation des jeunes pour les vocations et coordinatrice nationale du pélé étudiants Terre Sainte 2014.


Après le succès du pèlerinage d’étudiants français, qui avait réuni en juillet 2009 près de 2 000 jeunes français en Terre Sainte, une nouvelle édition s’organise pour l’été 2014. Entretien avec Sr Nathalie Becquart, xavière, directrice du service national pour l’évangélisation des jeunes pour les vocations et coordinatrice nationale du pélé étudiants Terre Sainte 2014.

Comment est née l’idée d’un nouveau pèlerinage étudiant ?

Le premier pèlerinage étudiant, qui avait rassemblé, à l’initiative de la conférence épiscopale, quelque 1 700 étudiants en 2009, donna lieu à un bilan. Et ce bilan, tant au niveau des participants que des aumôniers et des évêques se révéla extrêmement positif au point que déjà germait l’idée de recommencer. Il avait été initialement prévu un nouveau pèlerinage en 2013. C’était avant de savoir que les JMJ de Rio se dérouleraient non pas trois ans après celles de Madrid, mais deux ans soit en 2013. Aussi a-t-on choisi de le proposer en 2014. Cette idée a été validée à l’unanimité par l’Assemblée plénière des évêques en novembre 2012.

Qu’est-ce qui permet aux évêques de tirer un bilan positif d’un pèlerinage étudiant de ce genre ?

Pour commencer, vingt-quatre d’entre eux ont accompagné le pèlerinage en 2009, ils l’ont donc vécu de l’intérieur. Avec les étudiants, au milieu d’eux, ils ont participé à cette expérience. Au retour du pèlerinage, les organisateurs ont fait le bilan avec les jeunes eux-mêmes, avec les responsables de groupes et on a pu constater déjà que le pèlerinage portait des fruits. Il se trouve qu’il a aussi marqué un tournant pour les aumôneries étudiantes qui ont depuis connu un vrai renouveau. Leurs effectifs n’ont cessé d’augmenter et continuent de le faire. On le note aussi lors des messes de rentrée. Depuis le pèlerinage “Aux sources” (son nom en 2009, NDLR), dans la Pastorale étudiante en France nous sommes vraiment sur une dynamique très positive de renouveau et de développement.

Pour la plupart des participants, le pélé a été l’occasion de vivre un grand projet, construit pour eux, qui a mobilisé du monde. Et ils ont dit avoir été marqués par les découvertes des réalités du terrain, par les rencontres qu’ils ont faites, à Bethléem notamment. Un des moments qui les a les plus touché fut l’accueil en Galilée dans les familles et les paroisses. De mêmes, les grandes célébrations les ont beaucoup marqués.

Pour beaucoup de jeunes, le pélé fut une expérience d’enracinement dans la foi, dans le Christ. Des expériences, qui plus est, durables. Lors des réunions de préparation du pèlerinage 2014, nous avons entendu le témoignage d’une étudiante, et d’un prêtre responsable de groupes, tous deux participants du pélé 2009. C’était impressionnant de voir les fruits qu’ils partageaient, quelques années après, de ce qu’ils avaient vécu. Ces retours nous encouragent à penser qu’un tel pèlerinage est décisif dans la foi des jeunes et les motivent souvent à s’engager davantage dans l’Église.

Y a-t-il une demande de la part des étudiants eux-mêmes ?

Plus ou moins. L’enthousiasme des participants de 2009 se transmet dans la mémoire d’aumôneries ici ou là. Les partages en aumônerie rendent présente l’idée de la Terre Sainte. Mais spontanément ce n’est pas forcément ce que demandent les étudiants. En revanche, quand on leur propose ce genre de projet, ils sont vite partants.

Qui va organiser ce pèlerinage ?

C’est organisé par le Réseau Ecclesia Campus, la pastorale étudiante donc, qui regroupe toutes les aumôneries étudiantes et les acteurs d’Église qui sont présents auprès des étudiants. Ce réseau dépend du service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations.

Mais c’est un pèlerinage à double dimension parce que c’est à la fois une initiative nationale, sous l’égide de la conférence des évêques de France, et à la fois il s’organise localement, au niveau des diocèses, avec des organisateurs locaux qui vont monter un groupe pour faire un, deux ou trois cars. Certains diocèses travailleront ensemble, soit au niveau de ce que l’on appelle une province ecclésiastique soit de plusieurs diocèses voisins et qui vont mutualiser leur force. Cette année ce qui est nouveau par rapport à 2009, c’est qu’on donne aussi la possibilité aux communautés ou aux mouvements qui sont aussi bien présents dans le monde étudiant de faire un groupe. Par exemple on aura un groupe d’étudiants de la communauté de l’Emmanuel, de la communauté du chemin neuf, de Notre-Dame de vie etc. En plus des groupes diocésains, alors qu’en 2009 il n’y avait que des groupes diocésains.

Comment ça se vit un pèlerinage à 2000, parce qu’un pèlerinage à 50 n’est pas toujours facile, alors à 2000…?

À vrai dire, l’essentiel du pèlerinage se vit à 50, par bus en fait. On vit le pèlerinage avec son groupe local, et avec son diocèse. Mais, sur les dix jours de pèlerinage, il y aura quatre grands rendez-vous : des célébrations qui rassembleront l’ensemble des participants. Si bien que le pèlerinage se vit à trois niveaux : les grands rassemblements qui auront lieu au bord du Lac de Tibériade, à Bethléem, puis à Jérusalem. Ces rassemblements sont une belle expérience d’Église, de communion avec toute cette diversité d’étudiants qui viennent de partout. Et le reste du temps, les jeunes seront dans leur groupe, le groupe de leur diocèse ou de la communauté, et là le pèlerinage se vit à dimension humaine avec aussi des temps en petites équipes de partage de 6 à 10.

Envisagez-vous des rencontres avec les chrétiens locaux et éventuellement avec des juifs ou des musulmans ?

Effectivement. C’est un des axes du pèlerinage – qui existait déjà en 2009 – mais qu’on va accentuer et c’est aussi une demande des évêques : mettre l’accent sur la rencontre des habitants aujourd’hui. L’objectif du pèlerinage est double : proposer aux jeunes de lire la Bible sur le terrain, de découvrir la Lectio Divina, d’apprendre à prier et mieux connaître la Bible dans les lieux mêmes, marcher sur les pas du Christ.  Ce qui constitue un premier aspect. Le second, tout aussi important et qui n’est pas sans lien avec le premier, est de découvrir que cette terre n’est pas que le pays où le Christ a vécu y a 2 000 ans, mais une terre toujours habitée, parcourue de réalités multiples, parfois complexes. Aller à la rencontre des chrétiens de Terre Sainte, dans leur diversité, comme du monde juif et du monde musulman sont un objectif fort. De ce point de vue, cette année c’est non pas une mais deux nuits que les jeunes passeront dans les paroisses de Samarie et de Galilée par ailleurs, à Bethléem et à Jérusalem, seront proposées un certain nombre de rencontres y compris avec des juifs et des musulmans.

Où trouvez-vous le financement d’un tel pèlerinage ?

Le coût par jeune est estimé à 1 200 euros. Diverses actions sont possibles pour financer le pèlerinage. 1 200 euros pour des étudiants c’est une grosse somme. Comme pour les JMJ ou sur d’autres types d’actions similaires, les jeunes ont des activités de financement. Ça peut être la vente de calendriers, de gâteaux à la sortie de la messe, l’organisation un repas, vendre des produits. Nous allons lancer la vente de bougies avec le logo du pèlerinage. Les jeunes vont se mobiliser pour trouver de l’argent. Certains diocèses pourront subventionner une partie ou aider des jeunes à partir. Donc l’effort est personnel mais ce sont surtout des actions communes intégrées à la préparation du pèlerinage.

 

Article paru dans Terre Sainte Magazine de Novembre Décembre 2013

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