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Des évêques américains demandent à John Kerry de venir en aide à la vallée de Crémisan

Terrasanta.net
2 février 2014
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Le Président du Comité pour la paix et la justice de la conférence des Evêques des Etats-Unis, a adressé une lettre au secrétaire d’Etat John Kerry. Il lui a demandé de persuader le gouvernement israélien de ne pas confisquer les terres palestiniennes de Crémisan. Le message est arrivé aux mains de Kerry la veille de la décision finale de la Cour Suprême israélienne ; après 8 ans de lutte contre la construction d’une barrière de séparation dans la zone située au Nord-Ouest de Bethléem, connue sous la nom de « Vallée de Crémisan ».


(Milan/e.p) – Le Président du Comité pour la paix et la justice de la conférence américaine des Evêques, a adressé une lettre au secrétaire d’Etat John Kerry. Il lui a demandé de persuader le gouvernement israélien de ne pas confisquer les terres palestiniennes de Crémisan.

Dans cette lettre en date du 29 janvier, l’Evêque Richard E. Pates de Des Moines dans l’Ohio, a demandé à John Kerry d’encourager Israël à « réduire ses efforts pour confisquer inutilement des terres palestiniennes dans la zone occupée ».

Le message est parvenu au secrétaire d’Etat à la veille du verdict final de la Cour Suprême israélienne, après 8 ans de lutte contre la construction d’une barrière de séparation dans la zone Nord-ouest de Bethléem, connue sous le nom de « vallée de Crémisan ». Le cas doit une nouvelle fois être examiné et le prochain verdict est attendu dans les prochains mois.

Si cette décision de construire d’un mur de sécurité est approuvée, 58 familles perdront leurs terres. Le monastère Salésien de Crémisan se retrouvera également en territoire israélien et donc séparé de son couvent voisin qui lui sera du côté palestinien.

L’Evêque Pates, qui vient tout juste de rentrer de la visite annuelle de la coordination des Evêques en Terre Sainte ; a déclaré avoir réalisé une « visite de solidarité », dans la vallée de Crémisan.

« Alors que je me trouvais au milieu de la beauté de cette vallée agricole, j’ai entendu les témoignages des familles chrétiennes dont les terres et les traditions se retrouvent menacées. J’ai simplement été atterré par tant d’injustice ! ». a-t-il déclaré.

Le Président du comité international pour la paix et la justice, de la conférence des Evêques, a fait remarquer dans sa lettre que la vallée de Crémisan était une sorte de « microcosme de modèles qui à long terme, ont de sérieuses implications dans la résolution du conflit israélo-palestinien, mais également dans efforts actuels des Etats-Unis pour parvenir à un accord de paix ».

L’Evêque a également recommandé à John Kerry de se pencher sur « l’injustice perpétrée » dans la vallée de Crémisan. Mgr Pates a joint à sa lettre, un communiqué rédigé le 28 janvier par les Evêques de la Coordination de Terre Sainte ; dans lequel ces derniers expriment leur « profonde préoccupation quant au fait que le mur de sécurité semble avant tout prévu pour consolider les zones de peuplement ».

Les Evêques ont appelé Israël à renoncer à ses plans et se sont souvenus de leurs précédentes rencontres avec des familles de Beit Jala. « Nous avons entendu de la douleur et de l’angoisse dans leurs voix. Ils sont confrontés à la menace de perdre leurs terres, leurs moyens de subsistance. Le mur détruira vignobles, oliveraies et vergers. Sans compter qu’il séparera des terres et des familles. »

Le Evêques disent reconnaître à Israël le droit d’assurer sa sécurité et de contrôler ses frontières. Mais ils ont tenu à souligner que le tracé prévu pour ce mur de sécurité « s’écartait fortement de la ligne verte, ligne qui définit les frontières de 1967 ».

« Plus des trois-quarts du tracé du mur s’écartent des frontières. Ce qui est absolument illégal au regard de la Cour de justice internationale. C’est une violation de la Convention internationale de Genève et de la déclaration universelle des Droits de l’Homme ».

Les Evêques ont appelé leurs gouvernements respectifs à œuvrer pour que soit respecté le droit international. Ils ont conclu en exprimant leur « profonde préoccupation quant aux divers projets de consolidation des zones de peuplement par les autorités israéliennes ; et sur l’étouffement progressif des zones occupées de Bethléem et de Jérusalem ».