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« Ce pays a grand besoin de s’ouvrir au dialogue »

Terresainte.net
21 mars 2014
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« Ce pays a grand besoin de s’ouvrir au dialogue »

Filip et Bozo sont est originaires de Virovitica, en Croatie, mais vivent à Jérusalem. Amis depuis l’enfance, ils partagent l’amour de la spiritualité. A 25 et 23 ans, ils sont séminaristes au Séminaire Théologique de Jérusalem, le séminaire de la Custodie qui accueille des jeunes franciscains du monde entier. Les connaissances qu’ils ont accumulées durant leurs études leur permettent de porter un regard spécifique sur ce pays dans lequel ils résident.


Quels sont vos hobbies ? Comment occupez-vous votre temps libre ?

F : Je joue de l’orgue. Ici j’ai la chance d’en avoir un à ma disposition dans l’église. Donc quand j’ai un peu de temps, je vais m’exercer et improviser. Mais la musique que je préfère écouter n’est pas la musique d’Église mais plutôt la musique orientale et ethnique, je trouve cela beau et relaxant.

B : Pour ma part je n’ai pas la chance de savoir jouer d’un instrument. Mais j’écoute aussi beaucoup de musique d’Église. Je trouve cela intéressant car on se rend compte qu’elle change selon les traditions de chaque pays. Mais j’aime aussi beaucoup la musique Country. En fait, j’adore tout ce qui se rapporte à la culture américaine étant donné que j’ai vécu en Australie pour mes études. Sinon, lorsque que j’ai du temps, j’aime lire des romans ou approfondir des sujets qui m’ont intéressé dans mes études. Par exemple, en ce moment, je lis un livre scientifique sur les premiers temps de la Bible.

F : Moi, durant mes temps libres, j’adore regarder des films Fantasy ! Et je profite également d’être en Terre Sainte pour la parcourir. J’aime beaucoup me rendre dans le désert.

D’où viennent vos amis ? Vous ressemblent-ils ?

B : Je suis ouvert à tous les types de personnes et j’ai donc beaucoup d’amis que ne me ressemblent pas. Ici, je me suis fait beaucoup d’amis avec qui j’ai pour point commun de faire partie de l’Ordre des franciscains. Mais cela ne signifie pas que nous nous ressemblons, loin de là. Ils viennent de partout dans le monde et ont beaucoup de choses à m’apporter.

F : Naturellement, ici, j’ai moi aussi beaucoup d’amis parmi les franciscains. Il y a une bonne ambiance dans la fraternité du couvent. Sinon j’ai de nombreux amis non-religieux en Croatie. Mais la plupart d’entre eux s’intéressent tout de même aux mêmes choses que moi. Par exemple, je parle très souvent avec mes amis que j’ai rencontrés lorsque j’étais à l’université, et nous partageons donc notre passion pour la théologie, la philosophie ou l’histoire…

Vous intéressez vous à l’actualité ? Y a-t-il des sujets qui vous préoccupent plus que d’autres en ce moment ?

F : Je passe beaucoup de temps à étudier l’histoire et la théologie, surtout depuis que je suis ici. Mais chaque jour je prends un peu de temps pour m’informer de l’actualité de la Terre Sainte, de l’actualité internationale, et bien sûr de celle de mon pays, la Croatie. Un sujet qui me préoccupe beaucoup en ce moment est le dialogue interreligieux. Ici, j’ai eu plusieurs fois la chance de rencontrer des personnes très investies dans ce sujet. C’est très intéressant de comparer les points de vue de chacun. Et je pense que c’est quelque chose de fondamental pour comprendre l’actualité du pays où j’habite.

B : Oui, c’est vrai qu’ici, à Jérusalem, nous avons la chance de rencontrer plein de gens d’origines différentes qui sont les mieux placés pour nous parler de l’actualité de leur pays. Mais personnellement, lorsque je vais sur internet, je regarde essentiellement l’actualité des États-Unis. J’ai déjà dit que j’étais passionné par la culture américaine, mais je pense que c’est également de là que partent beaucoup de décisions, d’actions… Sinon je me renseigne également chaque jour sur les nouveautés scientifiques et culturelles dans le monde.

Vous êtes tous les deux séminaristes, la religion a donc une place importante dans votre vie quotidienne ?

F : J’étudie la théologie et je consacre toute une partie de ma vie à la religion. Mais c’est une partie que je mets de côté chaque jour lorsque je fais autre chose. La religion m’apporte beaucoup mais je ne suis pas un fanatique, je n’y pense pas à chaque instant de ma vie quotidienne. Je fais la part des choses.

B : Mon rapport à la religion est à peu près le même que celui de Filip. C’est quelque chose de très présent dans ma vie. Rien que dans mon vêtement ou dans mes études qui se rapportent sans arrêt à ce sujet. Mais lorsque je fais mes courses ou que je regarde un film je ne suis pas en train de penser à Dieu.

Parlez-nous des membres de vos familles, que partagez-vous avec eux ?

B : Je suis né en Bosnie, puis j’ai vécu à Vienne, et je suis ensuite venu en Croatie avec mes parents et mes 3 frères qui y sont encore. Mon plus jeune frère est également franciscain, c’est quelque chose que nous partageons et dont nous parlons souvent. Ma famille n’est jamais venue me rendre visite en ici mais j’espère les accueillir un jour…

F : Les membres de ma famille vivent également en Croatie. Moi non plus je n’ai jamais eu la chance de les accueillir à Jérusalem pour leur faire découvrir mon univers, mais nous nous contactons sur Skype plusieurs fois par semaine. La plupart du temps, ils me parlent de nourriture !

Quels sont tes projets sur le plan personnel et professionnel ?

F : Le fait de faire partie de l’Ordre franciscain va me permettre de me rendre dans de nombreux endroits autour du monde. Je vais pouvoir comparer et savoir où je me sens réellement bien et où j’ai envie de rester plus longtemps. Sinon, dans un avenir proche, je projette d’entreprendre des études sur le monde oriental, et d’apprendre le turc ancien !

B : Moi, c’est la langue française que je prévois d’apprendre. Et je compte m’y mettre dès l’année prochaine.

Pour finir, et en quelques mots, que souhaitez-vous à ce pays qui vous accueille ?

F : De ce que je connais de ce pays, je déduis qu’il faut changer et ouvrir les mentalités. C’est le seul moyen de faire évoluer la situation et de résoudre les problèmes. Selon moi, cela ne peut passer que par le dialogue, et c’est pourquoi je m’intéresse autant au dialogue interreligieux.

B : Je vis ici depuis moins longtemps que Filip, mais je pense également que ce pays a grand besoin de s’ouvrir au dialogue. Et cela ne vaut pas que pour Israël, mais également pour bon nombre de pays du Moyen-Orient à commencer par la Syrie. Les gens ont besoin d’apprendre à se connaître et à se respecter. Il ne faut pas oublier que nous sommes tous avant tout des êtres humains !
(MMLV)

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