Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

 » Il n’y a pas de bonheur sans liberté « 

Emilie Rey
18 mars 2014
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
 » Il n’y a pas de bonheur sans liberté « 
Saja, 23 ans habite Hébron

Saja a 23 ans, elle est palestinienne et actuellement avocate "junior". Elle espère dans quelques années ouvrir son cabinet. Elle réside à Hébron, la ville des patriarches. Hébron avec ses 200 000 habitants, est une ville traversée par le conflit israélo-palestinien. Avoir 20 ans à Hébron, portrait.


Saja a 23 ans, elle est palestinienne et actuellement avocate « junior ». Elle espère dans quelques années ouvrir son cabinet. Elle réside à Hébron, la ville des patriarches. Hébron avec ses 200 000 habitants, est une ville traversée par le conflit israélo-palestinien. Avoir 20 ans à Hébron, portrait.

 

Saja, qu’aimes-tu faire pendant ton temps libre ?

Quand je le peux, je dors et je lis car mes journées sont épuisantes ! Mais ce que je préfère c’est sortir de ma ville et aller en explorer de nouvelles. Je suis aussi volontaire dans une association qui promeut le développement et l’éducation de la Femme dans nos sociétés arabo-musulmanes. Depuis 2010, je suis également membre du comité de pilotage d’un projet suédois d’apprentissage par l’action (action learning).

Qui sont tes amis ?

J’ai des amis dans toute la Palestine, ils sont originaires de Naplouse, Béthléem ou encore Hébron, filles comme garçons, croyants ou non. Ce n’est pas la religion qui fait l’amitié mais la personne et ses qualités. J’ai des amis aussi en Europe car j’ai eu l’opportunité de voyager, ma meilleure amie est d’ailleurs Française, professeur à l’université d’Hébron. Nous passons presque tout notre temps ensemble et partageons beaucoup d’idées.

T’intéresses-tu à l’actualité ?

Je lis beaucoup et sur tous les sujets car plus j’apprends plus je me rends compte combien est immense le champ du savoir ! Je  m’intéresse à la politique par période, je me tiens avant tout informée des nouvelles. Politiquement je m’intéresse aux victimes du conflit de 1948 et aux problèmes actuels de la jeunesse palestinienne. Comme je suis avocate, j’étudie les conventions internationales qui protègent l’enfant et la jeunesse de l’emprisonnement arbitraire. J’étudie aussi le droit des mineurs en Israel et j’ai commencé la rédaction d’un petit manuel qui fait état de la situation actuelle. Malheureusement l’association qui me soutenait dans cette démarche vient de me refuser le financement de la finalisation, mise en page et impression de ce document.

Parle-nous de ta famille !

Ma mère est poétesse, elle a étudié les lettres et l’arabe classique. Aujourd’hui elle est très investie dans une association hébronite qui s’appelle Hébron-France (www.hebron-france.org/fr). Grâce à cette association, elle a reçu une formation et fait maintenant visiter la ville d’Hébron et notre réalité à des groupes de touristes français. C’est elle qui m’a transmis son esprit d’ouverture et de curiosité ! Depuis plusieurs années j’ai quitté la maison pour mes études, j’ai appris à être indépendante mais nous sommes tous très proches, nous partageons les vacances, les grandes fêtes…j’ai plusieurs frères et soeurs, mon père travaille à Hébron également.

Quelle place prend la religion dans ta vie quotidienne ?

Je suis musulmane et à l’inverse de bien des gens ici, la religion est pour moi quelque chose de simple : il y a un Dieu qui nous protège et il me demande de ne blesser personne et respecter tout ce qui est différent de moi, c’est tout (et c’est déjà pas mal) !

Quels sont tes projets, sur le plan personnel et professionnel ?

J’espère être dans le futur une bonne avocate et pourquoi pas faire un doctorat. Mais ce dont j’aurai le plus besoin dans le futur c’est de la Force pour affronter chaque jour la vie et les multiples défis. J’espère aussi être heureuse avec l’homme qui partagera ma vie et que j’ai déjà choisi, il est jeune avocat lui aussi. « Inchallah », nous nous marierons bientôt !

Pour finir et en quelques mots, que souhaites-tu à ton pays ?

Ce que je désire le plus c’est que le monde sache combien nous souffrons tous ici, sur tous les plans à cause de ce conflit. Ce que je souhaite à mon pays c’est la liberté car il n’y a pas de bonheur sans liberté.

Le numéro en cours

Site officiel de la Custodie

Achetez ce numéro