Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Mes amis, c’est ma famille

Andréa Krogmann
10 mars 2014
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Mes amis, c’est ma famille

Oula a 29 ans et mère de cinq enfants. Bien qu'étant bédouine elle suit l'actualité politique, ces jours elle est très préocupée par la situation en Syrie et plus spécialement au camp de réfugiés de Yarmouk. Elle craint que le conflit arrive jusqu'en Palestine.


Oula a 29 ans et mère de cinq enfants. Bien qu’étant bédouine elle suit l’actualité politique, ces jours elle est très préocupée par la situation en Syrie et plus spécialement au camp de réfugiés de Yarmouk. Elle craint que le conflit arrive jusqu’en Palestine.

Oula, raconte-nous une journée type !

Je me lève tôt le matin. Je fais du pain et je m’occupe de la maison. J’ai cinq enfants. Les deux grands vont à l’école, les trois petits restent avec moi à la maison et je prends soin d’eux. Je ne travaille pas car même si je trouve du travail, qu’est-ce que je fais avec mes enfants – je ne peux pas les laisser seuls à la maison. Notre vie est très difficile : Mon mari travaille chaque jours du cinq heures du matin jusqu’à sept heures le soir, il est berger. Nous n’avons pas de revenu, nous vivons de ce que nous donnent nos troupeaux. Si nous avions une maison avec une clôture, je laisserais les enfants à la maison pour aller travailler.

Est-ce que tu as des amis ? Vous vous voyez ?

Mes amis, ce sont les membres de ma famille. Heureusement, nous n’avons pas de problèmes entre nous. Nous avons tous des bonnes relations et nous nous aimons. Le seul conflit qui existe parfois, c’est entre mon mari et moi, quand j’exprime mon désir de posséder un bout de terrain pour y vivre.

T’intéresses-tu à l’actualité ? Y a-t-il des sujets qui te préoccupent plus que d’autres en ce moment ?

Je suis l’actualité à la télévision. C’est notre seul moyen d’avoir des informations sur ce qui se passe au monde. Le sujet qui me préoccupe le plus en ce moment ce sont les réfugiés du camp Yarmouk en Syrie. Nous sommes réfugiés comme eux et ce qui se passe actuellement à Yarmouk va nous arriver aussi dans peu de temps. Nous allons être dans la même situation et ça sera la fin.

Quelle place prend la religion dans ta vie quotidienne ?

Nous prions, nous jeûnons, nous lisons dans le Qur’an. Allah est notre espoir et nous lui demandons toujours de rendre notre vie plus facile et de donner de la terre à nos enfants.

Quels sont tes projets, sur le plan personnel et professionnel ?

Je souhaite un futur meilleur à mes enfants, qu’ils aient un jour de la terre pour construire et pour y vivre. Tous les jours je suis à l’affût de leur éducation. Je leur dis tous les jours de lire des livres car s’ils apprennent à lire et écrire, ils peuvent un jour accéder à des possessions. Je ne veux pas qu’ils finissent comme leur père : comme un berger sans terrain et sans possession.

Je rêve de recevoir des gens chez moi, mais nous n’avons même pas de cuisine, pas de salle de bain. J’ai honte de cette situation, surtout parce que ma fille est une adolescente maintenant. Où est-ce qu’elle peut aller sans que tout le monde la voit ?

Pour finir, en quelques mots, que souhaites-tu à ton pays ?

Je souhaite à mon pays qu’il se développe, qu’il grandisse. Et je souhaite que mon pays me permette le même. J’attends qu’Abu Mazen (le président palestinien) vienne et voie notre situation pour qu’il comprenne et prenne soin des enfants qui vivent sur cette terre. Ces enfants sont des héros.

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