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A l’ONU, Mahmoud Abbas fustige une « guerre de génocide »

Terresainte.net
27 septembre 2014
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Vendredi 26 septembre, le Président de l’Autorité Palestinienne a eu des mots très durs à l’encontre d’Israël, condamnant notamment les frappes abusives de la guerre qui s’est déroulée cet été.


(Jérusalem/n.k.) – Le ton promettait d’être dur. La communauté internationale, réunie à l’Assemblée générale des Nations Unies n’a pas été déçue. Mahmoud Abbas, présent à New-York depuis une semaine avait déjà esquissé les contours de son intervention lundi dernier, face à un parterre de jeunes étudiants. Il avait alors exhorté le Premier ministre israélien à mettre fin à la situation actuelle : « Cessez l’occupation, faites la paix ! ». De même avait-il promis d’établir un nouveau calendrier pour des négociations de paix. L’objectif était d’arriver, en trois ans, à un retrait d’Israël des Territoires occupés, pour fixer l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967.

Cependant l’intervention de Mahmoud Abbas devant l’Assemblée Générale des Nations Unies a été plus virulente qu’on ne pouvait l’imaginer. Il n’a pas mâché ses mots pour condamner l’attitude d’Israël, dans sa politique de colonisation comme dans son intervention à Gaza au cours de l’été. L’opération Bordure Protectrice (qui a fait 2145 morts palestiniens dont 80% de civils et 70 israéliens) a été qualifiée de « guerre de génocide » par Mahmoud Abbas. La suite de son intervention empruntait le même ton : « Au nom de la Palestine et de son peuple, j’affirme que nous n’oublierons pas et que nous ne pardonnerons pas et que nous ne laisserons pas des criminels de guerre échapper au châtiment ». « L’heure de l’indépendance de la Palestine a sonné » a conclu le Président de l’Autorité Palestinienne.

Comme annoncé, Mahmoud Abbas a présenté à l’ONU une résolution afin de parvenir à une solution rapide à deux Etats. Il n’a cependant pas évoqué le calendrier de trois ans au cours de son intervention.

Ces déclarations ont été assez fraîchement accueillies, notamment par les Etats- Unis (qui avaient déjà déclaré s’opposer à la résolution de  la Palestine). Le porte-parole du département d’Etat, Jennifer Psaki, a regretté des «  descriptions offensantes qui sont profondément décevantes ». « Ces déclarations », a-t-elle noté, « sont contre-productives, et minent les effort pour créer une atmosphère positive pour restaurer un climat de confiance. » Si le soutien des Etats-Unis n’est pas acquis, la Palestine sait pouvoir compter sur l’appui de la France, manifesté lors de la récente visite de Mahmoud Abbas à François Hollande. Ce dernier avait promis une résolution en faveur d’un Etat Palestinien : « Nous aurons à dire très clairement dans une résolution, qui sera présentée au Conseil de sécurité, ce que nous attendons maintenant du processus et ce que doit être la solution du conflit ». Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères avait quant à lui déclaré qu’ « il faudra bien, à un moment, reconnaître l’Etat palestinien ». 

Si la résolution de Mahmoud Abbas a très peu de chance d’aboutir, il lui reste encore la possibilité de saisir la Cour Pénale Internationale, afin de poursuivre ce qu’il qualifie être des « crimes de guerre ».

La veille de son intervention à l’ONU, le parti politique de Mahmoud Abbas avait annoncé être parvenu à un accord avec le Hamas, ennemi historique du Fatah. Un rapprochement avait déjà été annoncé en avril dernier mais l’opération Bordure Protectrice avait mis en lumière la faiblesse de cette coalition. La situation n’est pas évidente : le Hamas règne sur la bande de Gaza depuis 2006. Le Fatah, parti historique de Yasser Arafat, plus modéré, administre la Cisjordanie, refusant de reconnaître la légitimité du Hamas. Mahmoud Abbas avait à plusieurs reprises condamné le « gouvernement parallèle » exercé par le Hamas à Gaza.

Les deux partis palestiniens semblent donc avoir trouvé un terrain d’entente. Un des membres présent aux négociations au Caire a ainsi déclaré : « Fatah et Hamas sont parvenus à un accord complet pour un retour du gouvernement d’union dans la bande de Gaza ».

Pour couronner cette semaine diplomatiquement chargée, négociateurs israéliens et palestiniens avaient prévu de se retrouver au Caire pour consolider le cessez-le-feu signé le 26 août dernier. Un calendrier de négociations élargies devait être fixé pour le mois d’octobre, après les fêtes juives d’automne. Les questions à aborder sont cruciales : la fin du blocus de Gaza et la construction d’un port, la lutte contre le terrorisme islamiste, ou encore la question des prisonniers.

Mais tout laisse à penser que ces négociations ne verront jamais le jour. Le Président Abbas a en effet déclaré à la tribune des Nations Unies : « Il est impossible de reprendre une ronde de négociations qui n’est pas parvenue à aborder le fond du problème et les questions fondamentales.  Il n’y a aucune crédibilité ni sérieux dans des négociations dans lesquelles les résultats sont prédéterminés par les activités de colonisation et la brutalité de l’occupation d’Israël ».

L’espoir laissé en début de semaine par l’annonce de ces négociations semble s’être vite évanoui. 

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