Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Le coup de canon du Ramadan à Jérusalem

Terresainte.net
9 juillet 2015
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable
Le coup de canon du Ramadan à Jérusalem
Nir Barkat, maire de Jérusalem procède à l'allumage électrique du système - Juillet 2013 © Yonatan Sindel/Flash90

Le canon de Ramadan est utilisé pour annoncer le moment de la rupture du jeûne durant le mois de Ramadan. Une tradition adoptée par de nombreux pays islamiques où l'armée du pays fait donner le canon au moment du coucher du soleil et pour le repas de l'aube (le suhur).


(Jérusalem/n.h) – Le canon de Ramadan est utilisé pour annoncer le moment de la rupture du jeûne durant le mois de Ramadan. Une tradition adoptée par de nombreux pays islamiques où l’armée du pays fait donner le canon au moment du coucher du soleil et pour le repas de l’aube (le suhur).

Avec l’accroissement du nombre des musulmans, et avant l’arrivée de la technologie, l’on cherchait à côté de la voix du muézin, des moyens pour annoncer la rupture du jeûne au plus grand nombre.

Il semblerait que c’est au Caire que fut déclenché le premier canon de Ramadan. En 865, lors du premier jour de Ramadan le sultan mamlouk Zahir Sayf al-Din Khashqadam a voulu essayer un nouveau canon qu’il venait tout juste d’acquérir. La mise à feu du canon a coïncidé exactement avec le temps du coucher du soleil. Les habitants associant le son à la rupture du jeûne, ont pensé que le Sultan voulait informer les jeûneurs qu’ils pouvaient à présent rompre leur effort. Ils l’ont remercié de ce bienfait, et voyant l’expression de gratitude, il décida de le faire chaque jour de Ramadan. Ainsi cette tradition vient d’une erreur fortuite.

L’idée commença à se propager dans les grandes villes en commençant par Jérusalem, Damas, et les autres villes du Levant, en passant par les pays du Golf, certains pays d’Afrique et jusqu’en Asie du l’Est. Par exemple l’Indonésie adopta le canon de Ramadan en 1944.

Cette tradition fut donc aussi adoptée durant la période ottomane, en dehors des murs de la vieille ville de Jérusalem, sur la colline du cimetière des Moujahidine, rue Salah el-Din.

Raja’i Sandouqa, comme son père et grand-père avant lui,  est depuis 1992 responsable du canon de Ramadan à Jérusalem. Comme beaucoup de tradition Jérusalémites "c’est une tâche que nous héritons de père en fils, depuis 120 dans notre famille" aime-t-il rappeler.  "Le canon de l’ère ottomane qu’utilisait mon grand-père se trouve aujourd’hui au musée islamique d’Al-Aqsa. À l’époque jordanienne, il a été remplacé par ce lui que nous avons aujourd’hui."

Dans le passé, le canon utilisait la poudre qui était fourrée dans la chambre grâce à un bout de tissu, scellée par une pièce métallique et un bout bois qui servait de bourre. "L’Occupation nous a interdit, après la seconde Intifada, l’utilisation du baroud. Celui-ci a été remplacé suite à de longues discorde, par une bombe sonore. Personnellement, c’est le fond qui m’importe et non la forme ."  Ce qui compte le plus pour Sandouqa est la perpétuation de cette tradition quotidienne durant le mois de Ramadan, "tant que je suis en vie, souligne-t-il, le canon ne se taira pas.  Je veux conserver la tradition que nous a transmise notre ville chérie."

Le numéro en cours

La Newsletter

Abonnez-vous à la newsletter hebdomadaire

Cliquez ici