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Violence et religion. Réflexion entre juifs et catholiques

Terrasanta.net
4 décembre 2016
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Violence et religion. Réflexion entre juifs et catholiques
Un temps de session de la Commission bilatérale à la fin novembre 2016.

Une délégation du Grand Rabbinat d’Israël et le clergé catholique se sont rencontrés autour du thème de l'engagement des religions contre la violence.


(D.S.) – Est-il possible de construire un nouvel ordre mondial inspiré par la paix et la justice tout en prenant soin de la Création ? Quel rôle peuvent jouer les religions dans cette entreprise ? Ces questions ont été posées à Rome, du 28 au 30 novembre, au cours de la quatorzième réunion de la Commission bilatérale des délégations du Grand Rabbinat d’Israël et de la Commission du Saint-Siège en charge des relations religieuses avec les Juifs. Cette rencontre portait pour thème principal :  promouvoir la paix face à la violence au nom de la religion.

Le travail, co-présidé par le Cardinal Peter Turkson et le rabbin Rasson Arussi, se fondait sur la reconnaissance « des tragiques péchés du passé perpétrés au nom de la religion et le terrible abus blasphématoire de la religion, qui désacralise la vie humaine, niant la liberté et la diversité humaine et présentant des défis critiques à nos traditions respectives»  comme le mentionne le communiqué officiel publié en fin de cet article.

Les délégués catholiques ont souligné la sainteté divine qui, dans la vision juive et chrétienne, se répercute sur la vie humaine et exige le respect de l’identité de chaque personne. D’où cette nécessité de promouvoir les droits et les libertés de tous, y compris et plus que jamais, ceux des réfugiés et des migrants.

Les rabbins ont également réfléchi sur la « valeur de la sainteté de la personne humaine, le principe du libre arbitre et le respect de la diversité comme reflet de la Présence et volonté Divine ».

La réflexion commune a mis en évidence « l’importance que les guides religieux donnent des exemples de tolérance et de respect. En outre, les participants se sont engagés à persuader le plus efficacement possible leurs propres autorités à agir de la manière la plus tolérante et humaine à l’égard des « autres » et des faibles ». 

Doivent être rejetées les voies sans issue de l’opposition et de la fermeture afin qu’il n’arrive plus que les religions, à cause du comportement de quelques-uns de leurs fidèles, transmettent un message dissonant, discordant avec celui de la miséricorde. Aucune violence ne peut être tolérée, aucun conflit, aucun viol, aucune attaque terroriste ou destruction ne peuvent être justifiés par le nom de Dieu.

Une fois de plus, a été réitéré l’importance de l’éducation des jeunes générations – juives et catholiques – notamment le respect mutuel. Les participants se sont également félicités de la conférence des 25-27 janvier 2016 ayant abouti à la Déclaration de Marrakech sur les droits des minorités religieuses dans les communautés à prédominance musulmane.

Enfin, la Commission bilatérale s’est exprimée – sans citer la récente prise de position de l’UNESCO, mais par une implicite référence – contre les « tentatives de nier l’attachement historique du peuple juif à son lieu le plus saint » qui est le Mur occidental ou mur des Lamentations, espace où se trouvait autrefois le Temple juif maintenant remplacé par la mosquée al-Aqsa et le sanctuaire du Dôme du Rocher à Jérusalem.

Enfin, « la commission bilatérale a pris position avec force contre la négation politique et polémique de l’histoire biblique, exhortant toutes les nations et les religions à respecter ce lien historique et religieux ».

Pour lire le texte intégral du communiqué officiel de cette rencontre, publié sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem, cliquez ici