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Israël vers la dépénalisation du cannabis?

Terresainte.net
26 janvier 2017
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Israël vers la dépénalisation du cannabis?
En Galilée, près de Safed, culture de Cannabis à des fins thérapeutiques Photo © Abir Sultan/Flash 90

Toute la presse en parle : le ministre de la Sécurité publique a déclaré jeudi qu'il appuierait la dépénalisation de la consommation de cannabis.


(Jérusalem/n.h.) – Adoptant les conclusions d’un groupe d’experts chargés d’examiner la question, Gilad Erdan, Ministre de la Sécurité publique, a recommandé de passer de la poursuite pénale des consommateurs de cannabis aux amendes administratives et aux campagnes d’éducation. « Les poursuites pénales, a-t-il dit, ne devraient être utilisées qu’en dernier recours.»

« La nouvelle politique exigerait encore l’approbation du Cabinet (du Premier ministre), car elle devrait être coordonnée avec d’autres ministères », a déclaré le ministre.

Le groupe d’experts a recommandé de donner une amende de 1000 shekel (soit 246 euros) à quiconque serait arrêté pour la première fois en possession de cannabis, l’infraction n’étant pas inscrite au casier judiciaire. « Il y a là une nouveauté mais un accord définitif avec le ministère des Finances est encore nécessaire. Les amendes seront versées au profit d’une fondation pour l’information et l’éducation.»

L’amende serait doublée à la deuxième infraction, et si le contrevenant est pris une troisième fois, le dossier serait  soumis au jugement des policiers. A la quatrième fois, le délinquant pourrait être poursuivi pénalement. Le ministre souligne que cela s’appliquerait aux cas de consommation en public.

La politique de pénalisation du  cannabis en Israël a été réexaminée en raison des évolutions de la légalisation dans le monde, a indiqué le ministre. « Je ne prends pas cette question à la légère. » a-t-affirmé. « J’ai vu de mes propres yeux les dommages causés par la consommation de drogue, le cannabis inclus. J’ai personnellement rencontré de nombreux jeunes dont le futur a été gravement touché ainsi que leur santé […]»

Shelly Yacimovich, du parti Union sioniste, a accueilli positivement l’annonce d’Erdan. « La consommation de cannabis tombe dans le domaine des libertés individuelles où l’État n’a aucune raison d’intervenir, car il ne cause pas de dommages », a-t-elle dit. « Ce qui est absurde, c’est que l’alcool, qui est nocif et qui génère de la violence, est autorisé.»

Tamar Zandberg (Meretz), qui préside le Comité de la Knesset sur l’abus des drogues et de l’alcool, a déclaré que la décision d’Erdan était « juste et courageuse ». L’annonce d’Erdan, qui était dans le passé opposé à la dépénalisation, « prouve qu’une dissuasion d’une campagne publique juste prévaut.» Zandberg a salué la nouvelle politique la qualifiant d’un « grand pas en avant.»

Plus tôt cette semaine, le ministère de la Justice a recommandé que l’usage du cannabis ne soit pas poursuivi pénalement, mais plutôt puni par des sanctions administratives. « On craint que le message de dépénalisation ne puisse être interprété à tort comme un encouragement à la consommation de la drogue », a déclaré l’opinion juridique de 120 pages. « Cette préoccupation doit être traitée au moyen d’activités d’information appropriées. Cependant, cela ne justifie pas de laisser en place la politique de criminalisation, qui est problématique»

Les recommandations préconisaient de modifier l’approche juridique du cannabis en Israël pour une approche axée sur la santé, en particulier dans les cas d’utilisation personnelle. Un tel modèle existe déjà au Portugal pour les stupéfiants.

Quant à Israël, le pays est déjà tenu pour être un pionner dans  un pionner dans la consommation du cannabis fins thérapeutiques. Plus de 23 000 personnes sont autorisées pour raison médicales à absorber la substance.

Mardi, la police a présenté des statistiques aux législateurs montrant une forte baisse des arrestations de consommateurs de cannabis au cours des cinq dernières années. Lors d’une audition des experts devant la Knesset, le responsable de l’unité de recherche sur les drogues de la police israélienne, Keren Lerner, a déclaré qu’entre 2010 et 2015, le nombre de dossiers ouverts pour l’usage personnel de cannabis était passé de 4 967 en 2010 à 3 425 en 2015.