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Jérusalem: trois jours de célébrations pour les 800 ans

Beatrice Guarrera
13 octobre 2017
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Jérusalem: trois jours de célébrations pour les 800 ans
Père Narcyz Klimas à Jérusalem devant l'un des panneaux pour les festivités. ©B. Guarrera

Art, culture, archéologie et musique sont au programme pour commémorer cet anniversaire bien particulier. Entretien avec le père Narcyz Klimas, membre du comité organisateur de l'événement.


La Custodie de Terre Sainte se prépare à célébrer un anniversaire important : les 800 ans de présence franciscaine en Terre Sainte. Sont donc prévus trois jours de conférences et de célébrations à Jérusalem les 16, 17 et 18 octobre. Frère Narcyz Klimas, conservateur archiviste adjoint, professeur et directeur du comité d’organisation des célébrations, explique ce qui est prévu.

Quand a été créé le comité d’organisation des célébrations et qu’a-t-il été décidé ?

En décembre, le Custode de Terre Sainte a décidé de mettre sur pied un comité de frères pour organiser les festivités liées aux 800 ans de présence franciscaine en Terre Sainte. Le 9 janvier 2017, nous nous sommes rencontrés pour la première fois et avons réuni toutes les idées. La mienne était d’organiser des conférences dans le couvent de Saint Sauveur à Jérusalem. Frère Eugenio Alliata, archéologue, a proposé d’exposer la pierre retrouvée au Cénacle lors des travaux de restauration. D’autres ont pensé à inviter des personnalités importantes pour se joindre à nos célébrations. Nous avons ainsi invité frère Michael Perry, Ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs, et le cardinal Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Nous avons également eu l’idée d’exposer dans le salon de l’Immaculée, où se tiendront quelques-unes des conférences, la bulle la plus ancienne que nous avons, datant de 1230 : le pape Grégoire IX écrivit à l’évêque de Jérusalem et d’Antioche, lui demandant d’aider les franciscains. C’est une preuve que les franciscains étaient déjà présents en ces années-là.

Comment se dérouleront les célébrations ? Que prévoient les premiers jours ?

Le premier jour, le Custode, l’économe de la Custodie et le ministre général de l’Ordre rencontreront nos donateurs : ils parleront des projets dans lesquels la Custodie est engagée et leur expliqueront comment ils y contribuent et y contribueront. Après quelques rafraîchissements, le Ministre Général présidera dans l’après-midi une célébration liturgique qui sera suivie d’une rencontre avec les frères. Le deuxième jour, le 17 octobre, sera le cœur des festivités. Une messe sera présidée par le cardinal Sandri, qui tiendra ensuite une conférence sur un beau thème qu’il a lui-même choisi « ‘Prêchez toujours l’Evangile, et si c’est nécessaire, même avec des paroles !’ La présence franciscaine en Terre Sainte et au Moyen-Orient. » Ensuite, un exposé sera donnée  sur Frère Elia, le premier frère de la Province du Moyen-Orient. Tandis que dans l’après-midi, une conférence racontera comment était Acre quand les premiers frères ont débarqué. La journée s’achèvera par une conférence sur le travail de catalogage de photos de la Syrie présentées par le professeur Emmanuelle Main. Nous allons donc montrer les débuts de la Custodie et la situation actuelle, comme un fil continu qui ne s’interrompt pas.

Le troisième jour sera, quant à lui, purement artistique et archéologique…

Le 18 octobre, les récits de saint François viendront illustrer les fresques de Giotto dont la reproduction est exposée dans le salon de la curie custodiale. Nous recevons déjà des demandes pour l’exposer dans nos écoles, par exemple à Amman et Haïfa. Elle restera à Jérusalem jusqu’à la fin du mois d’octobre, voyagera ensuite dans toute la Terre Sainte et retournera finalement au couvent de Saint Sauveur pour l’anniversaire de la rencontre entre Saint François et le Sultan al-Malik-al Kamil. Il y aura aussi deux interventions sur le plan archéologique : frère Eugenio Alliata se concentrera sur les vestiges de l’ancien couvent franciscain de Sion, et en ce qui me concerne, je parlerai des premiers couvents franciscains au Moyen-Orient. Après, les vêpres de clôture seront présidées par le Custode, place sera donnée à l’art avec un concert organisé par l’Institut Musical de la Custodie, Magnificat.

Avez-vous prévu d’autres réjouissances ?

Dans deux ans, nous célébrerons l’anniversaire de la rencontre entre Saint François et le Sultan. Un comité d’organisation a été institué dans la province franciscaine d’Egypte auquel nous participerons,  frère Ibrahim Faltas, Conseiller du Custode et moi. J’apporterai ma contribution d’un point de vue scientifique. Lorsque le comité se réunira, il commencera à prendre les premières décisions.

Pourquoi les Franciscains ont-ils été importants durant ces 800 années en Terre Sainte ?

Parce que notre présence a été ininterrompue. Il n’y a pas d’autre groupe – non local –  qui ait résisté comme les franciscains depuis huit siècles. Nous sommes ici depuis 1217, sauf quelques années d’absence après les Croisades, où les frères, bien que n’étant pas présents de manière permanente, sont venus prier dans les lieux saints. Quand les Israéliens visitent nos archives, ils disent : « Vous avez une partie très importante de notre histoire. » Et c’est la même chose que je dis aux enfants qui viennent nous rendre visite : la Custodie fait partie de l’histoire de la Terre Sainte.

Dans quelle mesure la Custodie de Terre Sainte accomplit-elle un travail fondamental pour la population locale ?

L’éducation est l’un des domaines les plus importants : la Custodie a de nombreuses écoles. Même si beaucoup d’étudiants ne sont pas chrétiens, comme à Jericho, par exemple, il reste en chacun d’entre eux une trace de leur passage à l’école. La Custodie propose également de nombreux emplois pour les locaux, leur offrant la chance de pouvoir rester sur cette terre.

Qui assistera aux célébrations ?

Tous les représentants des Eglises et des différentes institutions de Terre Sainte ont été invités. Il y aura bien sûr les frères franciscains, les habitants du pays et des invités de l’étranger. Tout le monde sera bienvenu.