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Un prêtre copte-orthodoxe poignardé à mort en Egypte

Christophe Lafontaine
14 octobre 2017
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Un prêtre copte-orthodoxe poignardé à mort en Egypte
Le prêtre copte Samaan Shehata aux côtés du patriarche copte Tawadros @D.R.

Samaan Shehata, un prêtre copte-orthodoxe, a été assassiné jeudi 12 octobre 2017 par un musulman radicalisé dans une attaque à l’arme blanche dans un quartier pauvre du Caire (Egypte).


C’est le Coptic Orthodox Cultural Center qui a fait l’écho de la tragique nouvelle. Au Caire, deux prêtres de l’Eglise copte-orthodoxe ont été agressés au couteau le 12 octobre 2017 à El-Salam city, quartier pauvre de la capitale égyptienne. L’un d’eux, le père Samaan Shehata, est décédé tandis que le deuxième a été grièvement blessé et hospitalisé. Le site Internet de l’Eglise copte-orthodoxe explique que le prêtre copte assassiné a reçu trois coups de couteau à la tête, un au cou et un au ventre. Il est mort in situ. Les images de l’assassinat, prises par une caméra de vidéosurveillance ont été retransmises sur Facebook pour dénoncer l’horreur de l’acte, et tenter d’éveiller les consciences aux drames que vit la communauté chrétienne d’Egypte.

Agé de 51 ans, le Père Samaan Shehata était originaire d’al-Fashn de la province de Bani Suif en Haute-Egypte où il était curé de l’église Saint-Julius d’Aqfahs. Il était accompagné du Père Bayman Moftah, de  la ville Matay. Le Père Shehata accomplissait une visite au Caire pour raisons familiales et pour récolter des dons pour sa paroisse.

Selon le site Internet de l’Eglise  copte-orthodoxe au Caire, qui cite le journaliste Ezz Tawfiq, le terroriste qui a tué le prêtre s’appelle Ahmed Saeed et vit à el-Salam city, où l’attentat a eu lieu. L’assassin s’était radicalisé il y a un an déjà et s’en prenait aux chrétiens depuis lors. Il avait été interrogé par la police à plusieurs reprises. Il aurait été finalement arrêté.

L’Œuvre d’Orient appelle à la fin des violences

Dans un communiqué publié vendredi 13 octobre, l’Œuvre d’Orient, association catholique française au service des chrétiens d’Orient, pense que le  «  terroriste islamiste (…) n’a pas agi seul » et dénonce « le fanatisme religieux et culturel qui, par sa violence préméditée, vise les coptes pour dégrader l’unité nationale ». L’association catholique appelle à la fin des violences mais aussi des discriminations qui visent les chrétiens d’Egypte. Mgr Pascal Gollnisch, Directeur général de l’Œuvre d’Orient rappelle dans le même communiqué que « les responsables musulmans doivent diffuser une doctrine permettant que les chrétiens de la région ne se sentent pas perpétuellement menacés dans leur propre pays, dont ils sont une composante essentielle. »

Le même jour de l’assassinat, le Parlement Egyptien a approuvé l’état d’urgence initialement en avril après des attentats contre deux églises coptes, à Tanta et Alexandrie (nord de l’Egypte) revendiquées par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) et qui avaient fait au moins 45 personnes. L’Etat d’urgence avait ensuite été renouvelé une première fois le 10 juillet. Le groupe Etat Islamique avait alors assuré que d’autres attaques cibleraient la communauté copte.