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Mgr Yasser Ayyash élu nouvel évêque melkite pour Jérusalem

Rédaction
10 février 2018
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Le synode de l’Eglise grecque catholique a élu Mgr Yasser el Ayyash pour assumer la charge de vicaire patriarcal melkite pour Jérusalem. Agé de 62 ans, Mgr Ayyash a été ordonné prêtre en 1987 et évêque en 2007.


(Jérusalem/mab) – Le synode de l’Eglise grecque catholique, réuni en son siège patriarcal de Raboué (Liban), a élu Mgr Yasser el Ayyash pour succéder à Mgr Joseph-Jules Zerey, atteint par la limite d’âge depuis deux ans.

C’était un souhait exprimé par Mgr Joseph-Jules Zerey lors d’une récente interview à Terrasanta.net que son successeur soit assez jeune. Il est exaucé puisque le nouvel évêque à 62 ans.

Le diocèse de Jérusalem n’est pas inconnu du nouvel évêque. Né en 1955, à Shatana (Jordanie), il entre à 14 ans, en 1969, au séminaire de Beit Sahour puis poursuit sa formation à Bethléem et Beit Jala.

Ses supérieurs l’envoient ensuite au Liban qu’il doit quitter à cause de la guerre pour Rome où il parfait ses études. Il est ordonné prêtre le 12 juillet 1987.

En 2007, alors qu’il était prêtre à Amman, il est ordonné évêque et reçoit l’archevêché de Pétra, Philadelphie (Amman) et toute la Transjordanie.

La nomination qui est aujourd’hui la sienne est néanmoins une surprise. En effet, en avril 2015, un laconique communiqué du Saint-Siège annonçait : « Sa Sainteté le Pape François a accepté mardi 14 avril la démission du Révérend Yaser Al-Ayyash, archevêque de l’archidiocèse catholique melkite grec de Petra et de Philadelphie, conformément à la loi 210, paragraphe 1 du Code des Canons des Églises orientales. »

Le canon cité précise trois causes légitimes de démission : la limite d’âge, la santé, « ou tout autre raison ». Les rumeurs de l’époque ont permis de penser qu’il fallait opter pour cette troisième solution pour comprendre la démission de l’évêque à l’âge de 60 ans.

On sait que ces dernières années, l’Eglise grec catholique a connu des dissensions internes sous le gouvernement de son précédent patriarche Grégoire III (Lutfi Laham) dont la gestion était critiquée en interne. Une crise à laquelle a mis fin en juin dernier l’élection de Mgr Joseph Absi.

Mgr Yasser el Ayyash devrait donc faire son entrée relativement rapidement à Jérusalem puisqu’il n’était plus en charge.

Il aura la responsabilité de sept paroisses, de Naplouse à Beit Jala, en passant par Jaffa et Jérusalem. Une dizaine de prêtres aux statuts divers comme le permet le Droit des Eglises orientales l’entoureront, comme aussi 5 communautés religieuses.

L’élection de Mgr Yasser Al-Ayyash ne fut pas – loin s’en faut – le seul acte du synode. Sa béatitude Joseph Ier a salué devant ses frères évêques l’accueil dont il a fait l’objet, se réjouissant que l’unité se reconstitue dans l’Eglise. Il a exposé la délicate question financière du patriarcat et les actions qu’il a déjà entreprises pour assainir la situation.

Les pères synodaux ont aussi évoqué la situation des chrétiens en Syrie, et les défis auxquels sont confrontés les diocèses en diaspora. Ils ont insisté sur la place à accorder aux jeunes dans la pastorale comme sur le soin à apporter à la vitalité des paroisses. Ils sont aussi revenus sur le phénomène migratoire des chrétiens du Proche-Orient et se sont inquiétés de la délicate situation des Chrétiens de Palestine et des atteintes faites au droit. Enfin les évêques ont entendu des relations sur chaque pays de la région pour en évaluer les besoins.

Plusieurs commissions ont été constituées pour suivre les dossiers les plus importants.