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Les Eglises catholiques de Terre Sainte appellent au calme

Christophe Lafontaine
15 mai 2018
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Les Eglises catholiques de Terre Sainte appellent au calme
Comme toute la ville palestinienne, le quartier chrétien de la vieille ville observe ce 15 mai un jour de deuil et de grève en signe de solidarité avec les morts de Gaza ©Yonatan Sindel/Flash90

Ce 15 mai 2018, les Eglises catholiques de Terre Sainte au vu de la situation explosive à Gaza appellent « toutes les parties impliquées à éviter l’usage de la violence ». Et demandent la fin du siège imposé aux Gazouis.


Face au cauchemar qui se vit actuellement à Gaza, les chefs des Eglises catholiques de Terre sainte ne restent pas muets. Et exhortent leurs fidèles à la prière « pour apporter la paix et la justice aux peuples de Terre Sainte, du Moyen-Orient et du monde entier. » Emboîtant ainsi le pas à Mgr Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, quelques heures après une lettre envoyée aux prêtres, religieux et fidèles latins du diocèse dont il a la charge.

Dans une déclaration commune datée du même jour, la voix de l’assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte (AOCTS) qui réunit tous les évêques et vicaires épiscopaux catholiques de rites latin et orientaux en Israël, Palestine, Jordanie et à Chypre, s’élève donc aussi afin que tout soit fait pour « éviter l’usage de la violence ». D’autant que le calendrier est lourd. Ce mardi, les Gazaouis célèbrent les 70 ans de la « Nakba », prolongeant les manifestations de « la marche du retour » qui se déroulent depuis deux mois à la frontière d’Israël. Qui plus est, le ramadan qui commence aujourd’hui rend les développements de la crise encore plus imprévisibles.  

Profondément atteints par la situation, les membres de l’AOCTS se disent très préoccupés par le bilan humain qui compte depuis hier une soixantaine de morts tués sous les balles israéliennes et près de 3000 blessés tombés près de la frontière qui sépare la bande de Gaza d’Israël. « Ces pertes humaines, ou la majeure partie d’entre elles, pourraient être évitées si des instruments non-mortels étaient utilisés par les forces israéliennes », regrettent amèrement les chefs des Eglises catholiques locales.

Mais le communiqué n’en reste pas là. Et dépasse largement ce qui est de l’ordre du constat ou du regret. Les signataires demandent expressément  de « trouver des moyens de mettre fin au siège imposé à environ deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza. » Et ce « dès que possible. »
Les chefs catholiques de Terre Sainte  réaffirment (comme ils l’ont déjà fait dans le passé) leur opposition à toute décision unilatérale concernant la ville de Jérusalem. Comme il en a été du transfert de l’ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à la ville sainte. La position de l’Eglise est claire : toute revendication exclusive (d’ordre religieux ou politique) de la ville sainte « ne contribue pas à faire avancer la paix tant attendue entre Israéliens et Palestiniens », écrivent-ils.
S’inscrivant ainsi complètement dans le discours tenu par le Saint-Siège : Jérusalem doit être « une ville ouverte à tous les peuples » et demeurer « le cœur religieux des trois religions monothéistes. Les Ordinaires catholiques de Terre Sainte étant convaincus  « qu’il n’y a aucune raison qui pourrait empêcher la ville d’être la capitale d’Israël et de la Palestine, mais cela devrait être fait dans la négociation et le respect mutuel. »

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