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Le père Dall’Oglio, disparu en Syrie, pourrait être en vie

Christophe Lafontaine
8 février 2019
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Selon The Times, le prêtre italien, Paolo Dall’Oglio serait vivant plus de cinq ans après sa disparition en Syrie. Et serait au cœur d'une négociation de l'Etat islamique. Pour l’Eglise, prières et prudence sont de mise.


Trois otages utilisés en monnaie d’échange. C’est ce qu’annonce un article paru le 7 février 2019 par le quotidien britannique The Times. Citant des sources kurdes, il avance que des membres de l’organisation terroriste Etat Islamique reclus dans le sud-est syrien négocieraient avec les forces arabo-kurdes (soutenues par les Etats-Unis), un passage sûr pour échapper à l’anéantissement de l’une de ses dernières poches de territoire. Et ce, en échange de la libération de trois captifs étrangers qu’ils détiendraient. Il s’agirait selon le quotidien londonien du journaliste britannique John Cantlie (enlevé en 2012), d’une infirmière néo-zélandaise de la Croix-Rouge et du charismatique père italien,fondateur de la communauté Al Khalil en Syrie dédiée au dialogue islamo-chrétien.

Deux commandants de haut rang des forces démocratiques syriennes (SDF), l’alliance arabo-kurde, ont cependant catégoriquement démenti avoir eu connaissance de nouvelles positives concernant le prêtre.

Mais, « si la nouvelle que le père Dall’Oglio était en vie était vraie, a déclaré le nonce apostolique en Syrie à l’Osservatore Romano, ce serait une merveilleuse nouvelle qui nous comblerait tous de joie. » Avant d’ajouter au journal publié par le service officiel d’information du Vatican que si « cela ne doit pas être exclu, (…) il est préférable de l’appréhender avec précaution et de prier pour que cela puisse se réaliser à tout moment. »  S’accrochant avec prudence à une lueur d’espoir, celle d’avoir appris que les forces américaines étaient sur le point de récupérer les dernières poches islamiques,le nonce a confié avoir« immédiatement pensé que la vérité allait bientôt faire surface », indique le journal du Vatican.

Le père jésuite Paolo Dall’Oglio (64 ans), a disparu le 29 juillet 2013 à Raqqa alors qu’il cherchait à rencontrer Abou Bakr al-Baghdadi, futur chef de Daech, pour négocier alors la libération de plusieurs otages. L’enlèvement du père Paolo, n’a jamais été revendiqué et a fait l’objet d’un très grand nombre de rumeurs de vie, d’emprisonnement ou de mort (jamais confirmées).

C’est pourquoi, le nonce a expliqué à l’Osservatore Romano qu’il est pour l’heure « préférable de prendre (ndlr : ces informations) avec précaution et de prier pour que cela puisse se réaliser à tout moment. » 

Quatre autres ecclésiastiques kidnappés

« La seule chose que nous puissions dire maintenant, c’est que nous continuons à prier pour que le père Paolo Dall’Oglio soit en vie », a déclaré le porte-parole par intérim du Saint-Siège, Alessandro Gisotti. Disant s’associer « aux paroles d’espérance exprimées [hier] matin par le nonce en Syrie, le cardinal Zenari, avec qui j’ai parlé juste avant de me trouver ici avec vous », a ajouté Alessandro Gisotti devant les journalistes de la salle de presse du Saint-Siège.

Contactés le 7 février par le quotidien français La Croix (qui se demande si des otages auraient pu avoir survécu pendant cinq ans aux mains de l’organisation terroriste), ni la famille de Paolo Dall’Oglio, ni les membres de sa communauté n’avaient eu hier la moindre information. A noter que le Pape avait reçu au Vatican le 30 janvier dernier des membres de la famille du père Paolo Dall’Oglio. La mère du père Paolo avait d’ailleurs été « émue et reconnaissante au Saint Père pour la possibilité de le rencontrer », a tenu à préciser le directeur par intérim du Bureau de Presse du Saint-Siège.

En plus du père Paolo Dall’Oglio, quatre autres ecclésiastiques enlevés au cours du conflit en Syrie sont toujours portés disparus. Il s’agit de deux évêques, syriaque et grec-orthodoxe d’Alep, Youhanna Ibrahim et Boulos Yazigi. Ils ont été kidnappés près de la frontière turque en avril 2013. Ils souhaitaient intervenir pour libérer deux prêtres : Michel Kayyal (catholique arménien) et Maher Mahfouz (grec orthodoxe) tous les deux enlevés en février 2013, après l’attaque de leur bus par un groupe armé, entre Alep et Damas. « Nous devons continuer à prier pour eux et pour leurs familles. Qui sait, ils pourraient tous être en vie et les nouvelles seraient encore plus belles», espère encore le nonce en Syrie dans les colonnes de l’Osservatore Romano.

 

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