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A la veille de la 5e édition des «JMJ made in Orient»

Christophe Lafontaine
26 juillet 2019
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A la veille de la 5e édition des «JMJ made in Orient»

Du 27 juillet au 4 août auront lieu les Journées Régionales de la Jeunesse au Liban à l’initiative des jésuites de la Province du Proche-Orient. Deux mots d’ordre pour les jeunes chrétiens d’Orient : espérance et action.


Demain débutent les Journées Régionales de la Jeunesse au Liban. Autour du thème : « De sa paix dépend votre paix », inspiré du livre de Jérémie (Jr 29, 7). « Ce passage évoque l’exil du peuple d’Israël à Babylone ; c’est au cœur de cet exil que Dieu les exhorte à s’engager activement à Babylone pour devenir des agents de la paix », écrit sur le site officiel de l’événement le père Gabriel Khairallah, en charge de l’édition 2019 des JRJ.

En toile de fond, deux défis seront abordés devant environ 400 jeunes chrétiens (de toutes les Eglises et rites), âgés de 18 à 30 ans et attendus au collège jésuite Notre-Dame de Jamhour, à moins de 20 km au sud-est de Beyrouth.

Premier défi : « Comment garder espérance au sein de nos sociétés arabes malgré une vie difficile, des injustices que nous éprouvons parfois ou même des persécutions auxquelles nous faisons face par moments ? », écrit le père Gabriel Khairallah. Deuxième défi soulevé par ce père jésuite: « Comment ne pas céder au désespoir et comment être des acteurs actifs et responsables au sein de nos sociétés ? »

La problématique est claire pour les Eglises chrétiennes du Moyen-Orient : encourager les jeunes chrétiens à rester au Proche-Orient et à s’engager pour être acteurs dans les changements et la reconstruction de leurs sociétés, en faveur de la paix.

Cela sonne comme un écho à la réunion tenue en novembre 2018 rassemblant les patriarches catholiques orientaux à Bagdad en Irak. Les prélats exhortaient les jeunes à être « artisans de l’histoire » et à rester sur leur terre notamment marquée par les conflits et le passage de Daech. « Nous croyons, écrit le père Gabriel Khairallah, à votre potentiel et à vos capacités à aider nos sociétés à évoluer. Il s’agit d’en prendre conscience et de trouver des outils pour les développer. C’est un des moyens que les JRJ souhaitent mettre en œuvre pour collaborer ensemble à ne pas céder au découragement et au désespoir. »

Cap vers un réseau des « jeunes entrepreneurs et chrétiens d’Orient » ?

Les JRJ sont nées en 2006 à l’initiative des jésuites du Proche-Orient sur le modèle des JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) mais avec une dimension plus socio-politique. Organisées par le réseau Magis international des jésuites pour les jeunes adultes et en partenariat notamment avec L’Œuvre d’Orient, elles veulent permettre aux jeunes chrétiens de se retrouver pour un temps de formation, de réflexion, de partages et de rencontres humaines, de retour d’expérience mais aussi de service, de prière (seul ou en groupe) et de célébrations liturgiques qui doivent les renforcer dans leur foi et leurs actions au sein de leurs sociétés respectives. Il est généralement demandé aux jeunes qui souhaitent participer aux JRJ de suivre une formation organisée par un ou plusieurs jésuites afin de se préparer en amont spirituellement soit lors d’une réunion de 3 heures ou sur un week-end.

Les premières JRJ ont eu lieu en Egypte en 2006, en Syrie en 2009, au Liban en 2012, de nouveau en Egypte en 2015, et cette année encore au pays du Cèdre. Les inscriptions ont été ouvertes aux jeunes de Syrie, d’Irak, d’Egypte et du Liban mais aussi de Jordanie et des Territoires palestiniens. Un groupe d’une quarantaine de français (étudiants et jeunes professionnels) se rendra également aux JRJ. Les jeunes français viennent de mouvements et d’associations différents ; de l’aumônerie de Sciences Po, du réseau Magis en France, de l’année Déclic, de la Messe qui prend son temps, et aussi de l’Œuvre d’Orient dont deux jeunes volontaires envoyés quelques mois auparavant en mission ont mis en relation des jeunes entrepreneurs arabes chrétiens afin qu’ils participent aux JRJ. Partageant l’espoir que l’événement débouche sur la mise en place d’un réseau des « jeunes entrepreneurs et chrétiens d’Orient » comme ils ont pu le confier dans les journaux français de La Croix ou Pèlerin. Il s’agirait ainsi de partager les initiatives dans les domaines de la formation, de l’insertion professionnelle, du développement et de créer un fort sentiment d’émulation.

Les JRJ dont la langue principale est l’arabe (avec des traductions en anglais et français) s’organiseront en trois temps forts. Le premier week-end se déroulera à Jamhour et sera consacré à un temps de formation autour de conférences, de tables rondes, d’ateliers, et de témoignages de chrétiens engagés dans leurs pays en faveur de la paix. Il s’agira aussi bien d’acteurs de la société civile que de responsables d’ONG, d’associations ou de responsables politiques et économiques. A ce titre, sera présent le libanais Joe Hatem (50 ans), président des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens au Liban. En début de semaine prochaine, pendant quatre jours de stage les jeunes partiront par petits groupes à travers le Liban pour un temps d’« expériment » (un terme issu de la spiritualité ignatienne qui signifie apprendre par l’expérience) au sein d’associations chrétiennes qui œuvrent dans les camps de réfugiés syriens au Liban, auprès d’enfants des rues, de personnes âgées, de foyers de personnes handicapées ou au sein de lieux prônant le dialogue islamo-chrétien. Les 3 et 4 août, tous se retrouveront à Jamhour et clôtureront cette semaine par un temps de relecture et un moment fraternel et festif.


L’Oeuvre d’Orient vous fera vivre les événements sur sa page Facebook dédiée : L’Œuvre d’Orient aux JRJ 2019