Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Complément au dossier : définition de l’antisémitisme

Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste
27 janvier 2020
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La définition opérationnelle de l’antisémitisme, non contraignante, a été adoptée par les 31 États membres de l’Alliance Internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) le 26 mai 2016 :

«L’antisémitisme est une certaine perception des juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte.»

 

Parmi les exemples contemporains d’antisémitisme dans la vie publique, les médias, les écoles, les lieux de travail et la sphère religieuse, on peut citer, en fonction du contexte et de façon non exhaustive :

  • l’appel au meurtre ou à l’agression de juifs, la participation à ces agissements ou leur justification au nom d’une idéologie radicale ou d’une vision extrémiste de la religion ;
  • la production d’affirmations fallacieuses, déshumanisantes, diabolisantes ou stéréotypées sur les juifs ou le pouvoir des juifs en tant que collectif comme notamment, mais pas uniquement, le mythe d’un complot juif ou d’un contrôle des médias, de l’économie, des pouvoirs publics ou d’autres institutions par les juifs ;
  • le reproche fait au peuple juif dans son ensemble d’être responsable d’actes, réels ou imaginaires, commis par un seul individu ou groupe juif, ou même d’actes commis par des personnes non juives ;
  • la négation des faits, de l’ampleur, des procédés (comme les chambres à gaz) ou du caractère intentionnel du génocide du peuple juif perpétré par l’Allemagne nationale-socialiste et ses soutiens et complices pendant la Seconde Guerre mondiale (l’Holocauste) ;
  • le reproche fait au peuple juif ou à l’État d’Israël d’avoir inventé ou d’exagérer l’Holocauste ;
  • le reproche fait aux citoyens juifs de servir davantage Israël ou les priorités supposées des juifs à l’échelle mondiale que les intérêts de leur propre pays ;
  • le refus du droit à l’autodétermination des juifs, en affirmant par exemple que l’existence de l’État d’Israël est le fruit d’une entreprise raciste ;
  • le traitement inégalitaire de l’État d’Israël, à qui l’on demande d’adopter des comportements qui ne sont ni attendus ni exigés de tout autre État démocratique ;
  • l’utilisation de symboles et d’images associés à l’antisémitisme traditionnel (comme l’affirmation selon laquelle les juifs auraient tué Jésus ou pratiqueraient des sacrifices humains) pour caractériser les juifs et les Israéliens ;
  • l’établissement de comparaisons entre la politique israélienne contemporaine et celle des nazis ;
  • l’idée selon laquelle les juifs seraient collectivement responsables des actions de l’État d’Israël.

 

Comprendre la photo de Une

«Le judaïsme rejette le sionisme et l’État d’Israël», dit la pancarte brandie par ce juif devant le Consulat américain de Jérusalem.

Certes ce juif appartient à un groupuscule antisioniste ultra-minoritaire mais le seul fait qu’il existe, comme existent des Israéliens juifs qui critiquent Israël, voire l’accusent de devenir un État fasciste,  interroge sur le bien-fondé à assimiler antisionisme et antisémitisme.