Dans les coulisses du futur musée

C’est une perle”, la perle s’appelle Amanda, une des volontaires italiennes de la custodie de Terre Sainte. Volontaire pour astiquer l’orfèvrerie qui dans deux ans fera l’étonnement des visiteurs du Terra Sancta Museum. C’est le frère Stéphane qui la qualifie de perle. Le directeur des Biens culturels de la custodie, cheville ouvrière du musée, est venu faire le point avec son équipe. “Il faut que tout soit prêt pour la campagne photographique qui débute dans trois semaines.” Le frère Stéphane constatant qu’Amanda en a bientôt fini des pièces qui lui avaient été confiées, s’en va trouver Tiphaine, diplômée de l’École du Louvre en stage à Saint-Sauveur. Tiphaine est en charge de l’inventaire des collections et suit, à ce titre, les campagnes photographiques, celle de l’orfèvrerie mais celle aussi des vases de la pharmacie. Si le photographe de l’orfèvrerie est français, celui de la pharmacie est italien et arrivera dans moins de deux semaines.

L’enjeu du catalogage

“Nous avons besoin de ces photos pour les catalogues en préparation. Un est déjà terminé. Il présentera quelques-unes des plus belles pièces exposées dans le musée, et on y trouvera un peu de tout, de la paramentique (des vêtements liturgiques), de l’orfèvrerie, etc.” Sara Cibin, chef de projet du musée, qui a coordonné ce travail avec une vingtaine d’auteurs internationaux, a hâte de le voir. “L’intérieur est imprimé, la couverture est sous presse” dit-elle. “Deux autres catalogues seront consacrés à l’orfèvrerie, poursuit frère Stéphane, celle d’avant le XVIIIe, coordonné par Michèle Bimbenet-Privat conservateur général du département Objet d’art du Musée du Louvre. L’autre, les objets à partir du XVIIIe, coordonné par Anne Dion adjointe du directeur du même département. Un quatrième catalogue est lui déjà achevé, écrit par Maria Pia Pettinau Vescina, italienne, historienne de l’art, spécialisée en tissus antiques. “400 pages, une somme, rien que sur la paramentique de la custodie ! Tous ces ouvrages seront en vente dans le magasin du musée”.

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Réflexions sur les produits dérivés du musée

À propos de vente au magasin, il y aura aussi des fac-similés des vases de la pharmacie : “Les spécialistes nous assurent que c’est très prisé.” Sur une étagère des bureaux sont disposés les premiers essais. “C’est notre atelier de céramique de Bethléem qui les a réalisés, tournés à la main. Leur qualité a été agréée par le comité scientifique. À ceci près qu’on ne peut pas envisager une production manuelle, trop onéreuse et trop lente.” Frère Stéphane s’enquiert justement auprès d’Eleonora, diplômée en archéologie et histoire de l’art de l’Université du Sacré-Cœur de Milan, de la question du moule. Elle s’est justement rendue à Bethléem avec Mateusz, un restaurateur polonais, à ce sujet. “La technique de fabrication de ce type de moule n’existe pas encore à Bethléem, mais notre atelier va acquérir les machines nécessaires.” C’est Rodrigo, frère brésilien et bras droit de Stéphane aux Biens culturels qui est chargé d’imaginer les produits dérivés du musée. “Il n’y aura pas d’autres reproductions d’objets mais nous allons nous montrer inventifs pour décliner le trésor.”

La section historique du musée – dont l’ouverture est prévue pour le 4 octobre 2021 – nécessite qu’un essaim d’abeilles ouvrières s’active. Tout doit être prêt en temps et en heure. Tous les corps de métiers et toutes les spécialités sont requises.

Béatrix Saule, directrice conservatrice générale honoraire du Château de Versailles et présidente du comité scientifique du musée, travaille depuis la France à l’écriture des cartels et panneaux de salles ; Jérôme Dumoux, le scénographe, amende son travail à mesure que le comité scientifique demande à inclure de nouvelles œuvres et travaille aussi sur la salle des icônes non seulement en terme de scénographie mais aussi abordant avec Raphaëlle Ziadé, responsable du Département byzantin du Petit Palais, les aspects techniques tels que les contraintes de conservation, la lumière, etc.

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Les ouvriers ont ouvert le chantier du fameux magasin et y ont découvert des graffitis du XVIe siècle. Quant au frère Stéphane, il s’inquiète aussi des finances d’autant que le coût du musée n’est pas encore couvert. Comme la custodie, pour ce genre de travaux, ne touche pas à la collecte réservée à la vie des communautés locales et aux sanctuaires, elle a fait appel en France à l’agence Brief pour accéder à de grands donateurs (très grands). À cette fin de recherche de financement, un fonds de dotation a été créé à Paris, tandis que l’on se demande encore comment accueillir les petits dons dont chacun sait qu’ils font les grandes rivières. Affaire à suivre.

Dernière mise à jour: 29/02/2024 16:31