Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

EX PRESSE mai-juin 2020

6 mai 2020
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De la chaussure au masque

Ingénieux et perspicaces, tels sont les habitants de Cisjordanie. Quelques jours après la découverte des premiers cas de coronavirus à Bethléem, un cordonnier d’Hébron (sud de la Cisjordanie), Amjad Zaghir, a une idée : pourquoi ne pas fabriquer par lui-même les masques dont les soignants manquent tant, au contact des malades ?

Amjad Zaghir achète un masque, l’étudie. Il s’approvisionne en matériau, consulte les pharmaciens, puis des ateliers de couture. Et quelques jours après, le tour est joué : son usine de chaussures se transforme en fabrique de masques, et permet de fournir le matériel nécessaire aux soignants des centres de soins de la région. Un mois après le début de la crise, l’usine a une production quotidienne de 500 pièces.
Source : RFI

© Courtoisie Amjad Zaghir


Zoom pour Pessah

À une semaine de la fête de Pessah, la question était sur toutes les lèvres. Comment les communautés juives pouvaient-elles organiser cette année le Seder (repas cérémonial du soir de Pessah), alors que la crise du coronavirus oblige chacun à être confiné chez soi ?

Après plusieurs semaines de débats, un groupe de rabbins d’origine nord-africaine a finalement publié un responsum (lettre rabbinique, pask en hébreu) autorisant cette année les personnes isolées et dans le besoin à se connecter à leur famille le soir du Seder, via Zoom ou une autre application de vidéoconférence. Dans les communautés juives l’annonce fait polémique : c’est une mesure intéressante et courageuse disent les uns, contraire à la loi juive disent les autres. Quoi qu’il en soit, Zoom a bel et bien brisé la solitude cette année, et plus d’un juif lui en sera reconnaissant.
Source : Rédaction


À Gaza, un “gâteau corona”

Un visage en sucre glace, des cheveux en chocolat, un masque bleu de protection en glaçage : le “gâteau corona” fait un carton à Gaza. Créé début avril par un chef pâtissier du magasin Al-Nada, Eyad Abou Rezqa, le gâteau décroche des sourires tout en promouvant le port du masque face au risque de progression du coronavirus dans le sud de l’enclave palestinienne. Eyad Abou Rezqa a d’abord posté une photo du gâteau sur les réseaux sociaux. En quelques jours, les commandes ont afflué. “D’un seul coup, l’intérêt a décollé, et la demande augmente chaque jour !” Une manière comme une autre de lutter contre la pandémie.
Source : AFP


Ces Palestiniens qui aident Israël

L’info paraît folle, elle est pourtant véridique : confronté à l’épidémie du coronavirus, le directeur de l’agence du Mossad, Yosef Meir Cohen, a recruté les Services de Renseignement palestiniens pour renforcer les équipes de dépistages de son État.

Israël, confronté à une pénurie de personnel médical à même d’effectuer ces dépistages, s’était d’abord adressé à l’Allemagne et à la France courant-mars. Les deux pays, souffrant de la même pénurie, ont refusé de répondre à la demande du Premier ministre B. Netanyahou. Se tournant finalement vers Majed Faraj, le chef des Services de Renseignements palestiniens, Y. Meir Cohen lui a demandé de coopérer et M. Faraj a accepté de lui prêter des équipes.

Le chef du Mossad a promis en échange de fournir 10 000 appareils de dépistage à l’Autorité palestinienne, afin de l’aider à affronter le virus et améliorer la réputation de M. Faraj au sein de la population.
Source : Almanar.

© Yonatan Sindel/Flash90


Démocratie oblige

Petite particularité dans la démocratie israélienne. Tout au long du confinement en Israël une chose n’a jamais été interdite : le droit de manifester ! Sauf les 6 jours de couvre-feu total visant à empêcher les juifs de se retrouver à l’occasion des jours les plus importants de la semaine de la Pâque. On a ainsi pu voir quasi tous les jours des manifestants devant la Knesset – l’assemblée parlementaire – se réunir contre l’espèce de coup d’État silencieux réalisé par le Premier ministre Netanyahou. Puis contre la trahison de son rival Benny Gantz. Tandis qu’à Tel Aviv, ce sont les indépendants, artisans et commerçants qui manifestent pour bénéficier d’un soutien économique du gouvernement.
Source : rédaction

© Yonatan Sindel/Flash90


Le covid-19 plus fort que Kippour

Un jour dans l’année, les photographes se précipitent pour immortaliser les boulevards périphériques de Tel Aviv parce qu’ils sont vides. Vides de voitures mais souvent envahis de cyclistes. C’est le jour de Kippour. Tandis que la très pieuse Jérusalem respecte scrupuleusement tout au long de l’année les règles religieuses, la très délurée Tel Aviv ne fait relâche qu’à l’occasion du Grand Pardon. Mais le covid-19 a eu raison de la joyeuse station balnéaire. Et même les cyclistes ont abandonné les grands boulevards.
Source : Rédaction


Jérusalem en réalité virtuelle

Afin de contrer les mesures de confinement une agence conjointe du gouvernement israélien et de la mairie d’Israël a innové, et lancé une nouvelle expérience touristique interactive en ligne. Sur la plateforme “Jerusalem Travels 2U”, les e-visiteurs ont désormais accès aux principaux sites de Jérusalem, ce qui leur permet de découvrir la ville grâce à des visites et activités virtuelles, mais également d’assister aux événements religieux des festivités à venir. L’outil est organisé autour de quatre thématiques : la randonnée, la gastronomie, le shopping et les musées. Jerusalem Travels 2U propose, entre autres, un aperçu du musée d’Israël, une promenade dans la forêt de Jérusalem, une visite guidée du marché Mahané Yehuda. Le site offre aussi aux visiteurs de toutes les religions l’occasion de se connecter à Jérusalem à l’approche de la fête pascale catholique, du Ramadan et de Pessah (la Pâque juive). Les visiteurs peuvent ainsi allumer un cierge dans l’église du Saint-Sépulcre ou encore inscrire quelques mots sur le Mur occidental… curieux, vous voilà prévenus !
Source : Israel Valley


Repentez-vous, car le Royaume des Cieux…

Craignant que la fin du monde ne soit proche, un Israélien a restitué un boulet de baliste vieux de 2 000 ans qu’il avait volé au parc national de la Cité de David 15 ans auparavant. “Le moment est venu de soulager ma conscience. On a l’impression que la fin du monde est proche”, a déclaré le citoyen anonyme dans un communiqué de presse de l’Autorité israélienne des Antiquités (AIA). Le “voleur anonyme” n’a pas rapporté lui-même la pierre de la taille d’une boule de bowling, mais a utilisé un intermédiaire qui a accepté de ne pas divulguer son identité.
Source : The Times of Israël

© Moshe Manies


Les Chypriotes, ces rebelles

Les Chypriotes orthodoxes sont un peu désobéissants, et le confinement leur sied très peu. Mais ils ont bien fini par agacer leur archevêque, sa Béatitude Chrysostome II, qui leur a publiquement remonté les bretelles mi-avril. Il faut dire que depuis quelques jours, la police chypriote menait l’enquête sur deux des évêques de l’île. L’un, car il avait organisé une messe publique dans une église de Péristerone, à laquelle ont participé les fidèles. L’autre, car il a ignoré les avertissements de la police et laissé ses fidèles assister aux services religieux qu’il présidait. “Nous, les Chypriotes, sommes un peu désobéissants. Nous avons appris à ne pas obéir facilement… malheureusement, nous ne nous disciplinons pas à 100 %. Cela m’attriste”, a expliqué sa Béatitude Chrysostome dans son discours. Il a appelé à l’occasion tous les Chypriotes à être patients et à suivre les services religieux depuis chez eux. L’archevêque a également ajouté qu’il ne prendrait pas de disposition particulière cette année pour que le Feu sacré (transmis aux fidèles orthodoxes depuis le Saint-Sépulcre la veille de la Pâque) arrive de Jérusalem à l’archevêché.
Source : Cyprus Mail


Des masques pour les barbus

Le soulagement est proportionnel à la longueur de leurs poils : les Israéliens qui gardent la barbe pour des raisons religieuses ont désormais la possibilité de se faire faire des masques faciaux sur mesure, pour se protéger du coronavirus. En Israël de nombreux juifs, musulmans et certains chefs religieux chrétiens, portent en effet la barbe comme un signe de foi. Mais lorsque le gouvernement a publié une ordonnance début avril, demandant aux citoyens de se couvrir la bouche et le nez en public, les barbus se sont inquiétés. Plus de barbes, nous ? D’autant plus qu’un porte-parole du Grand Rabbinat d’Israël se disait prêt à publier une décision demandant aux juifs religieux de se raser, si le ministère le jugeait nécessaire. Que les barbus soient rassurés : Israël a désormais mis en vente des masques de différentes longueurs, pouvant être adaptés à chacun.
Source : Al Jazeera

©Yonatan Sindel/Flash90


Les Haredim bravent internet

Depuis le début du confinement la communauté de juifs Haredim s’intéresse d’avantage à internet : le nombre de connexions à un réseau internet dans les quartiers ultra-orthodoxes a augmenté de 40% en quelques semaines, a révélé l’entreprise de télécommunication Bezeq Israel. Quand on sait que la majorité de la société haredi rejette la modernité, dont internet, les téléphones portables et l’ordinateur sont des symboles criants, ce chiffre (d)étonne. En temps normal, seul un internet casher, filtré, est utilisé par les juifs qui le souhaitent pour surfer sur la Toile en respectant les règles de pudeur liées à la religion. Le réseau ne fonctionne pas le jour du shabbat, du vendredi midi au samedi soir. L’augmentation des connexions durant la période de confinement signale ainsi un changement sans précédent dans la façon dont internet est utilisé par ce public, que ce soit pour s’informer, étudier ou faire des achats en ligne.
Source : The Jerusalem Post

©Yonatan Sindel/Flash90


Chacals à Tel Aviv, sangliers à Haïfa

Alors que les habitants de Haïfa sont confinés dans leurs maisons, les sangliers de la région, eux, mènent la belle vie. Bien que les poubelles des restaurants dont ils se régalent habituellement soient vides, les bêtes, en harde, trouvent encore de nombreux repas dans les poubelles du quartier et se baladent librement d’un pâté de maisons à l’autre. Elles sont, au passage, abondamment nourries par les habitants, ravis de la distraction qui s’offre à eux. Mi-avril, la municipalité de Haïfa a organisé une réunion Zoom pour traiter la question. Elle interdit depuis aux locaux de nourrir les animaux, mais les porcs, eux, continuent pour le moment de gambader en liberté.
Pendant ce temps, dans un parc déserté de Tel Aviv, se réunissent des dizaines de chacals pas même effrayés par les quelques coureurs qui trouvent de nouvelles forces pour accélérer la cadence de leurs enjambées.
Source : Haaretz

© Ofer Vaknin

Dernière mise à jour: 06/03/2024 16:53