Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Ex Presse juillet – août 2020

8 juillet 2020
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Décès du père Collin

Les funérailles du père Paul Collin ont été célébrées le 22 avril dernier en France. Natif de Saint-Malo, ordonné à Téhéran en 1985 puis nommé à Jérusalem en 1987, le père Collin avait pris la charge de la paroisse catholique de langue hébraïque à Beer Sheva (Israël) de 1991 à 2011. Il a par la suite été nommé Vicaire patriarcal (alors Exarque patriarcal) de Jérusalem pour l’Église chaldéenne, et était membre de l’Assemblée des catholiques Ordinaires de Terre Sainte. Paul Collin était particulièrement apprécié de ceux qui l’ont connu pour sa sagesse, son humilité et sa spiritualité profonde. Qu’il repose en paix.

Source : Catholic.co.il


Nazareth décortiquée

De récentes fouilles archéologiques menées à Nazareth, mi-avril, ont mis au jour de nouveaux détails sur l’environnement religieux et politique dans lequel Jésus aurait grandi.

Les recherches, menées par l’archéologue britannique Ken Dark, ont ainsi révélé que les Nazaréens de l’époque du Christ n’utilisaient dans leur vie quotidienne que des céramiques et objets considérés comme rituellement purs. Une pratique qui s’oppose à celle de leurs voisins de la ville de Sepphoris, qui, à la même époque, avaient déjà embrassé la culture romaine.

Religieusement très conservatrice, et anti-romaine, Nazareth ? Les fouilles laissent également penser que la ville où Jésus vécut ses 30 premières années était probablement beaucoup plus grande que ce que l’on imaginait jusqu’ici : elle aurait compté jusqu’à 1 000 habitants, contre 100 à 500 habitants réunis en un village, comme estimé auparavant. Des découvertes passionnantes qui éclairent d’une nouvelle lumière certains récits de l’enfance de Jésus racontés dans la Bible.

Source : The Independent

© Isaac Harari/FLASH90


Chasse gardée

L’Église orthodoxe grecque de Jérusalem a intenté un procès le 4 mai dernier pour exiger la fermeture du musée de Ein Yaël, situé à la périphérie de la capitale. L’action en justice, déposée auprès du tribunal de la ville, dénonce le musée en plein air ouvert depuis le début des années 1990, qui aurait été bâti illégalement dans des locaux du patriarcat grec-orthodoxe.

Le patriarche Théophile III de Jérusalem demande maintenant au tribunal d’ordonner la fermeture et l’évacuation du musée.

Le différend vient ainsi allonger la liste des nombreux litiges fonciers qui éclatent entre l’Église et la municipalité de Jérusalem, ces dernières années.

Source : The Times of Israel

© Yonatan Sindel/Flash90


Dans l’adversité, la créativité

La pandémie de Covid-19 a bouleversé l’antique tradition des pèlerinages vers la Terre Sainte. Les voyages effectués après le coronavirus ne seront plus les mêmes : pour respecter les règles strictes de distanciations sociales, l’accueil des pèlerins devra probablement être adapté et repensé dans sa forme.

Quid des grandes messes et des célébrations animées, dans des basiliques telles qu’à Nazareth ou au mont Tabor ? Elles devront céder la place à de courtes cérémonies, où les pèlerins n’auront pas à se croiser.

Et quid de la multiplication des petits groupes dans le pays, nécessairement plus nombreux ? “Il faudra certainement multiplier les vols entre Israël et l’étranger, en maintenant un taux de sécurité élevé”, explique le frère Sergio Galdi d’Aragon, de la custodie de Terre Sainte. En Terre Sainte peut-être plus qu’ailleurs, autorités comme communautés religieuses devront faire preuve d’une grande créativité dans les mois à venir pour se réinventer.

Source : Vatican News

© Flash90


Disparition

Dans un rapport publié mi-mai, le service allemand de contre-intelligence militaire (MAD) a effacé Israël de la carte et intégré son territoire à la Jordanie. Une malheureuse erreur qui a obligé son chef à des excuses, a rapporté le quotidien américain The Washington Post. L’agence a affirmé que la bévue avait été “immédiatement corrigée” et qu’une enquête a été ouverte dont les premiers résultats révèlent “un manque de diligence et un contrôle-qualité insuffisant”, a fait savoir le service allemand. Par ailleurs il a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une “action délibérée” fondée sur une intention politique.

“Je regrette profondément cet incident et je m’en excuse”, a déclaré Christof Gramm, le chef du MAD. Gramm a par ailleurs ajouté que les missions de son agence comprenaient aussi la lutte contre l’antisémitisme et contre l’extrémisme au sein de l’armée allemande.

Source : The Washington Post


Baptême du feu

Le site du baptême du Christ, au bord du Jourdain, est désormais entièrement déminé pour la première fois depuis… 53 ans. Genèse du projet ? La Guerre des Six Jours en 1967, d’abord, quand Israël bloque l’accès à la rive du Jourdain, située en Cisjordanie, et l’enferme dans une zone militaire le long de la frontière.

Dans les années qui suivent, courant 1970, l’armée israélienne sème plus de 6500 mines dans la région et installe des pièges à l’intérieur et à l’extérieur des églises alentour. Les monastères, criblés de balles, restent fermés des décennies durant, et des panneaux jaunes avertissant le public de la présence de mines terrestres sont placés à proximité.

La situation prend un nouveau tournant en 2016 : le groupe de déminage HALO Trust, basé au Royaume-Uni, annonce qu’il va commencer le processus de déminage autour de Qasr al-Yahud (site du baptême). Il lui faut deux ans pour démarrer les travaux, faute de financements.

Enfin, en avril dernier, le déminage connaît un aboutissement explosif : une détonation contrôlée de plus de 500 mines terrestres à la fois, sonnant la fin du “nettoyage” du site du Jourdain. Une explosion si importante, ont d’ailleurs rapporté les habitants de la région, qu’elle aurait fait trembler les cadres des maisons jusqu’à 30 kilomètres à la ronde…

Source : Times of Israel

© Hadas Parush/Flash90


Haïfa Express ?

La société publique de gestion de projet Trans Israel Ltd a lancé un appel d’offre pour la construction d’une nouvelle ligne entre Haïfa et Nazareth.

Destinée à relier une zone métropolitaine de 41 km entre les deux villes, la ligne de tram-train partira de la station Merkazit HaMifratz, à Haïfa, le plus grand centre de transport en Israël. Elle desservira ensuite quelque 20 stations, avant de se terminer à Nazareth, la plus grande ville arabe d’Israël et une destination touristique des plus populaires dans le pays.

Les trams-trains devraient circuler en mode léger sur rail à travers Nazareth et Nazareth Illit et à une vitesse pouvant atteindre 100 km/h sur d’autres sections de parcours. Il y aurait jusqu’à 4 services aller-retour par heure aux heures de pointe. L’ouverture de la ligne est prévue pour 2027.

Source : Israel Valley

© Olivier Fitoussi/Flash90


à l’origine, le falafel

Qui a vraiment inventé le falafel ? Vaste débat ! Certains attribuent sa création aux Libanais, d’autres aux Israéliens. D’autres encore s’accordent pour dire qu’il est venu d’Égypte, où des fèves étaient déjà consommées en friture en l’an 1000 av. J.-C. Il aurait pu y être inventé par les chrétiens coptes qui l’auraient utilisé pour remplacer la viande pendant le carême.

Mais il aurait pu tout aussi bien être juif, comme ses voisines les boulettes de couscous, ou les keftas. Compliqué, donc. On sait cependant que le falafel est né dans une région très commerçante : c’est ce qui lui a permis de se répandre rapidement d’un port de commerce à l’autre, à Alexandrie, Gaza, Beyrouth ou encore Tripoli.

Les guerres, les batailles et les conquêtes sont également à l’origine de sa diffusion. Rappelons enfin que le Liban, la Syrie, la Jordanie et l’Égypte n’ont été longtemps qu’un seul et même pays… Une chose est sûre : si le mystère n’est toujours pas élucidé, cette petite boulette, chargée d’histoire, n’a pas fini de régaler nos papilles.

Source : Kawa-News

Nati Shohat/Flash90.


Souvenir de Bar Kohba

En l’honneur de la fête juive de Lag Baomer, le 11 mai, l’Autorité des antiquités israélienne a révélé au public une rare pièce en bronze, datant de la révolte de Bar Kohba (132-135 ap. J.-C.). En apparence, un simple cercle de métal, découvert lors de fouilles dans le parc archéologique situé entre le mont du Temple et la cité de David, à Jérusalem. À une exception près : l’avers de l’objet porte l’inscription “An II de la liberté d’Israël”. Sur son revers figurent un palmier et le mot “Jérusalem”.

Si les pièces, vieilles de l’insurrection des juifs de Judée contre l’Empire romain, sont bien connues des archéologues, c’est la première fois qu’un écu de cette époque faisant mention de la ville sainte est mis au jour dans le pays.

L’insurrection de Bar Kohba, qui a duré près de 5 ans, a entraîné une répression sanglante de la part des Romains, qui ont rasé des centaines de communautés et de villages ayant pris part à la révolte. La pièce de bronze constitue ainsi un indice précieux pour cartographier la révolte de Bar Kohba.

Source : I24 News

© Koby Harati/City of David Archive


De l’eau à Gaza

Mikhael Mirilashvili, milliardaire géorgien-israélien, entend s’attaquer à la crise de l’eau à Gaza.

Alors que l’homme d’affaires a délivré sa première machine au centre médical Al-Rantisi de Gaza, début mai, il souhaite à présent fournir d’ici un an assez d’unités de sa technologie dans la zone pour répondre au besoin en eau de toute la population.

Le projet à Gaza a été réalisé en collaboration avec l’homme d’affaires palestinien Fayez Husseini, basé à Jérusalem, qui est propriétaire d’une société de développement dans l’enclave. La machine, fabriquée par sa propre société Watergen, ressemble à un générateur électrique et fonctionne de la même façon qu’un déshumidificateur : il extrait l’humidité de l’air et la transforme en eau potable.

Le modèle qui a été envoyé à l’hôpital de Gaza génère ainsi aujourd’hui quelques 800 litres par jour. Il devra cependant prochainement être branché à des panneaux solaires, en raison des fréquentes coupures d’électricité que connaît Gaza.

Source : Times of Israel

© Hassan Jedi/Flash90

Dernière mise à jour: 08/03/2024 16:19