Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

« Le jour de Jérusalem » est un triste jour – TSM 613

Rédaction
30 mai 2011
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable

Combien sommes-nous, amoureux de Jérusalem ? Combien voudrions-nous avoir un jour où la fêter, l’entourer, l’embrasser, la chérir, la prier, la caresser, la respirer,


Combien sommes-nous, amoureux de Jérusalem ? Combien voudrions-nous avoir un jour où la fêter, l’entourer, l’embrasser, la chérir, la prier, la caresser, la respirer, la parcourir, l’admirer, la rassembler. Combien sommes-nous à désirer vouloir et pouvoir le faire ensemble, tous, juifs, chrétiens et musulmans. Ah si nous additionnions la somme de nos connaissances sur son histoire, la masse de nos lettres d’amour, la sincérité de nos prières pour son bien, pour sa joie, pour sa paix, pour notre bonheur…
Au mois de mai, juin, les autorités israéliennes multiplient les festivités, heureuses ou tristes, de l’histoire de l’État et du peuple juif : Jour de la Shoah (Yom Hashoah), jour des soldats tombés lors des conflits d’Israël (Yom Hazikaron), jour de la déclaration d’indépendance (Yom Haatsmaout). Tous sont respectables. Viendra ensuite la semaine des lumières de Jérusalem, où tous les soirs, jusque tard dans la nuit, illuminations et spectacles de rue animent les principales portes et quelques rues de la Vieille Ville. La semaine est organisée par la municipalité israélienne pour marquer son territoire mais du moins tous sont acceptés.
Il y a une journée en revanche, qui porte un nom magnifique : le jour de Jérusalem, mais ses organisateurs profitant du manque de clarté des gouvernements israéliens au sujet de la colonisation l’ont rendue insupportable.
Cela commence pourtant bien. La journée à des allures de JMJ. Imaginez 40 000 à 50 000 adolescents rassemblés pour fêter un même idéal. Ils sont habillés aux couleurs de leur pays, tenues décentes exigées, car tous sont religieux. Ils sont heureux d’être ensemble, de chanter, de danser, d’assister aux concerts de leurs groupes préférés, filles et garçons séparés. Des milliers de drapeaux flottent au vent. C’est une marée humaine, la jeunesse d’un pays. Il chantent Jérusalem, la vitalité du peuple d’Israël. Ca pourrait être beau, émouvant même. Oui, Ham Israel Haï, le peuple d’Israël est vivant, après la shoah c’est un beau pied de nez aux nazis et fascistes de tout poil.
Jusqu’à ce qu’ils se mettent à éructer, dans une joie bonne enfant, leur haine : des Arabes, des gauchistes, de tous ceux qui ne leur ressemblent pas. « Mort aux Arabes, à mort les gauchistes, massacrons les Arabes » C’est sans équivoque. Admettons que le phénomène de foule submerge la plupart. Mais ils ont été chauffés à blanc par les organisateurs. L’armée est obligée de défendre les quelques manifestants qui ont osé venir témoigner de leur credo « Juifs-Arabes, solidarité contre Apartheid. » À mes côtés, un autre colon, il est désolé de ce qu’il entend, il me confie : « Si on les laisse faire ils signeront la fin d’Israël ». Alors, arrêtons-les !

Dernière mise à jour: 30/12/2023 01:08