Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Mgr Pizzaballa a tracé le cap pour 2024

Marie-Armelle Beaulieu
16 janvier 2024
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Une fois n'est pas coutume, dans ce billet d'Humeur la parole est laissée au Cardinal Pizzaballa.


Je cherchais un rayon de lumière ce matin du 1er janvier et j’ai écouté l’homélie du jour du cardinal Pizzaballa. Extraits.
“Jésus a indiqué une voie qui, aujourd’hui encore, est le chemin principal pour ceux qui veulent construire des contextes de paix, même ici, aujourd’hui, dans le Moyen-Orient tourmenté et conflictuel : la rencontre.” Il poursuit : “La paix, la vraie, celle qui se construit sur un désir sincère de rencontre, d’accueil et de fraternité, passe donc nécessairement par un chemin de conversion. Il s’agit avant tout de changer sa façon de penser, de libérer son cœur de l’esprit de violence, de conquête et de vengeance. Nous avons tous besoin de conversion, pour purifier notre regard sur les événements de la vie, pour construire des contextes de beauté. Il n’y a pas de paix sans conversion. Nous ne pouvons pas vivre et parler de paix si notre cœur n’est pas tourné vers Dieu, si notre vie n’est pas vraiment habitée par sa présence, si nous ne ressentons pas le besoin de lui demander, jour après jour, son pardon. Si nous ne sommes pas capables de gestes de tendresse et de confiance.
[.] Je suis de plus en plus convaincu que, dans ce contexte complexe, la vocation et la mission principales de la petite communauté chrétienne sont précisément celles-ci : entretenir le désir de rencontre, cultiver la liberté à l’égard de tous, dépasser les frontières ethniques, religieuses et identitaires de toutes sortes qui, bien que de manière non-explicites sont profondément inscrites dans la conscience de ces peuples. Il ne s’agit pas d’effacer ses propres appartenances, qui sont certes bonnes et nécessaires, une base solide pour construire une vie commune. Mais pas seulement pour en faire des forteresses imprenables, des remparts inaccessibles, des garnisons à défendre.
Il y a beaucoup d’hommes et de femmes de toutes confessions qui sont encore capables de ce témoignage aujourd’hui, même ici, sur cette terre tourmentée. Mais nous avons aussi besoin du témoignage d’une communauté, qui sache vivre cette liberté, d’abord en interne, dans des contextes ouverts et partagés. Et notre petite communauté chrétienne pourrait faire cette différence. C’est mon rêve et c’est la folie que je voudrais partager avec toute cette petite et bien-aimée Église de Jérusalem.
Car, comme je l’ai dit ailleurs, la différence chrétienne ne réside pas dans notre force, nos possessions, notre éventuel prestige. La différence chrétienne réside dans nos choix de réconciliation, de dialogue, de service, de proximité, de paix. Pour nous, l’autre n’est pas un rival, c’est un frère. Pour nous, l’identité chrétienne n’est pas un rempart à défendre, mais une maison hospitalière et une porte ouverte sur le mystère de Dieu et de l’homme où tous sont les bienvenus. Avec le Christ, nous sommes pour tous.”♦

Dernière mise à jour: 16/01/2024 12:42