Loué sois-tu pour ceux qui pardonnent
“Et si on faisait poser des frères à l’occasion des Rameaux ?” D’un numéro à l’autre, c’est le casse-tête de la photo de Une. Comment illustrer le dossier écrit à l’occasion des 800 ans du Cantique des créatures ?
Parce qu’il parle de soleil, de lune, de vent et d’eau etc. On accole au Cantique des créatures l’image d’un autre épisode de la vie de saint François : la prédication aux oiseaux. C’est un peu oublier ce passage de la fameuse prière : “Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi”.
Finalement, cette image d’un frère franciscain priant devant Jérusalem s’est imposée en écoutant le patriarche latin de Jérusalem nous parler le dimanche des Rameaux.
“Nous sommes sur le point d’entrer dans la semaine de la Passion. Et en nous joignant à lui, nous rejoindrons également tous ceux qui vivent leur Passion ici, parmi nous, et dans le monde d’aujourd’hui. Mais nous savons aussi que la Passion de Jésus n’est pas le dernier mot de Dieu sur le monde. Le Ressuscité est son dernier mot, et nous sommes ici pour le dire et le réaffirmer. Nous l’avons rencontré. Et nous sommes là pour le crier, avec force, avec confiance, avec tout l’amour possible, que personne ne pourra jamais éteindre.
La Croix n’est pas un symbole de mort, mais d’amour.
Personne ne nous séparera de notre amour pour Jésus. Et nous voulons en témoigner d’abord par l’unité entre nous, en nous aimant et en nous soutenant les uns les autres, en nous pardonnant les uns aux autres. Aux portes de sa ville et de la nôtre, déclarons une fois de plus que nous voulons vraiment l’accueillir comme notre Roi et notre Messie, et le suivre sur le chemin de son trône, la Croix, qui n’est pas un symbole de mort, mais d’amour.
Nous ne devons pas avoir peur de ceux qui veulent diviser, de ceux qui veulent exclure, de ceux qui veulent s’emparer de l’âme de cette ville Sainte, car Jérusalem restera à jamais une maison de prière pour tous les peuples (Is 56, 7), et personne ne pourra la posséder. Comme je ne cesse de le répéter, nous appartenons à cette ville et personne ne peut nous séparer de notre amour pour la ville Sainte, tout comme personne ne peut nous séparer de l’amour du Christ (Rm 8, 35-39).
Ceux qui appartiennent à Jésus continueront toujours à faire partie de ceux qui construisent et non qui détruisent, qui savent répondre à la haine par l’amour et l’unité, et qui opposent au rejet, l’acceptation. Parce que Jérusalem est le lieu de la mort et de la résurrection du Christ, le lieu de la réconciliation, d’un amour qui sauve et dépasse les frontières de la douleur et de la mort. Telle est notre vocation aujourd’hui : construire, unir, abattre les barrières, espérer contre toute espérance (cf. Rm 4, 18). Telle est et demeure notre force et tel sera toujours notre témoignage, malgré nos nombreuses limites.”
Alors oui, Jérusalem a bien besoin que l’on prie le Cantique des créatures pour prendre soin d’elle et de ses habitants.