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L’inquiétude grandit quant au sort des grévistes de la faim

Terrasanta.net
12 mai 2012
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Plus de 2000 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes poursuivent leur grève de la faim et plusieurs d’entre eux seraient, d’après leurs avocats, en danger de mort imminent. Le Comité International de la Croix Rouge s’est déclaré extrêmement préoccupé au sujet de l’état de santé de six des détenus, en grève de la faim depuis 25 jours à 75 jours selon les cas. Les représentants des Nations Unies et de l’Union Européenne ont également fait part de leur vive inquiétude.


(Milan/e.p.) – Plus de 2000 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes poursuivent leur grève de la faim et plusieurs d’entre eux seraient, d’après leurs avocats, en danger de mort imminent.

Le Comité International de la Croix Rouge s’est déclaré extrêmement préoccupé au sujet de l’état de santé de six des détenus, en grève de la faim depuis 25 jours à 75 jours selon les cas. Les représentants des Nations Unies et de l’Union Européenne ont également fait part de leur vive inquiétude.

Dans une région où la violence peut éclater à tout moment, les observateurs craignent aussi que le décès d’un prisonnier palestinien ne déclenche des troubles, voire même une troisième intifada.

Les prisonniers ont entamé cette grève de la faim pour protester contre la pratique de la détention administrative, l’isolement carcéral, l’interdiction des visites des familles résidant dans la bande de Gaza et l’interdiction des études universitaires et de la fourniture de livres. Bon nombre de ces sanctions avaient été imposées alors que le soldat israélien Gilad Shalit était retenu en captivité par le Hamas. Shalit a été libéré en octobre 2011 dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers avec Israël.

Mardi, les autorités israéliennes ont transféré à l’hôpital un détenu du nom de Thaer Halahla, qui était en grève de la faim depuis 71 jours, après qu’il ait refusé de boire de l’eau. Mais sa demande de libération et celle de l’un de ses compagnons de détention Bilal Diab ont été rejetées par la Cour Suprême israélienne. Tous deux font partie des 308 Palestiniens actuellement en « détention administrative » : incarcération sans inculpation ni jugement, indéfiniment renouvelable dès lors que le détenu est soupçonné d’atteinte à la sécurité. Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, entre autres, a appelé les autorités israéliennes à les inculper ou à les libérer.

Commentant la décision de la Cour, le juge Elyakim Rubinstein a reconnu que les enquêtes effectuées dans les affaires Halahla et Diab comportaient des erreurs et des défaillances, jetant le doute de ce fait sur les accusations portées contre de nombreux autres détenus. Mais d’après Addameer, une ONG de défense des prisonniers politiques palestiniens, la Cour a choisi de s’en tenir là, parce qu’elle ne souhaitait pas interférer dans la décision du commandant militaire qui avait signé les ordres de détention.

Addameer affirme que les prisonniers qui sont en grève de la faim continuent à faire l’objet de mesures punitives et notamment d’« attaques quotidiennes » conduites par les forces spéciales de l’administration pénitentiaire israélienne. L’ONG s’est dit une nouvelle fois « très inquiète » quant au sort des prisonniers dont la grève de la faim dure depuis des semaines, et en particulier de Diab, d’Halahla et de tous « ceux qui n’ont encore été examinés par des médecins indépendants ».

Le juge Rubinstein a déclaré que bien que la pratique de la détention administrative ne lui plaise aucunement, elle est « nécessaire lorsque le dossier du demandeur repose sur des renseignements confidentiels dont la divulgation mettrait en danger les sources et les méthodes grâce auxquelles ils ont été obtenus ».

Des sources ont fait savoir mardi à l’AFP que l’administration pénitentiaire israélienne aurait offert entre temps, d’assouplir les restrictions imposées aux prisonniers pour tenter de mettre fin à cette grève de la faim collective. Addameer a indiqué jeudi soir à l’agence que les négociations entre les prisonniers et l’administration pénitentiaire « semblaient progresser ».

Des manifestations ont été organisées ces dernières semaines en Cisjordanie et à Gaza en signe de solidarité avec les prisonniers.