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Monseigneur Sako: « Faisons tomber toutes les barrières »

Carlo Giorgi, envoyé
17 septembre 2012
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"Il est temps de se débarrasser des obstacles qui existent entre nous, entre chrétiens et entre chrétiens et musulmans." Mgr Louis Sako, archevêque chaldéen de Kirkouk en Irak, était hier à Beyrouth pour la messe du Pape. Pendant ce temps, les chrétiens irakiens continuent de quitter leur pays trop peu sûr.


(Beyrouth le 16 septembre) – « Il est temps de se débarrasser des obstacles qui existent entre nous, entre chrétiens et entre chrétiens et musulmans. » Mgr Louis Sako, archevêque chaldéen de Kirkouk en Irak, était hier à Beyrouth pour la messe du Pape. Pour faire entendre sa voix, il a pris la parole lors de la rencontre avec les journalistes du père Federico Lombardi, directeur du bureau de presse du Vatican, prenant un peu tout le monde de court: « Les musulmans – a déclaré le prélat aux journalistes – ne sont pas violents et nombreux sont ceux qui ont condamné les violences de ces derniers jours. Le pape a exhorté à prier pour les musulmans et je pense que c’était une belle chose. Quant à nous, chrétiens, nos divisions sont une faiblesse et un contre-témoignage ». En ce sens, Mgr Sako a déclaré qu’il était particulièrement heureux du don de l’exhortation apostolique l’Eglise au Moyen Orient, prononcée par le Pape. Et il a dit qu’il espérait qu’elle porterait des fruits.

Parmi les centaines d’Irakiens venus à Beyrouth pour écouter le Pape, au moins 200 font partie du Chemin néocatéchuménal: « En Irak sont nées dix communautés néocatéchuménales ces dernières années » raconte Filippo depuis la place bondée où aura lieu la messe. Il a été catéchiste italien pendant de nombreuses années et il est responsable de la formation des communautés du Chemin au Moyen-Orient. Il poursuit : « Je suis heureux de pouvoir remercier publiquement l’Église libanaise! La rencontre d’hier des jeunes et du Pape a porté parmi nos jeunes de très beaux fruits. Le peuple irakien vit encore un éparpillement total. La tentation de fuir le pays est comme une épidémie qui tôt ou tard vous touche et vous partez. Les évêques disent naturellement qu’il faut rester, qu’il ne faut pas quitter le pays. Mais pour beaucoup de chrétiens ce ne sont là que des slogans, que des mots qui – seuls – ne seront pas suivis d’effet et qui, malheureusement, resteront à la surface … Durant tant d’années d’isolement, l’Eglise d’Irak a gardé la foi, mais elle s’est fermée sur elle-même. Cette exhortation apostolique est providentielle car elle change le point de vue. Elle veut ouvrir l’Eglise à l’évangélisation du Moyen-Orient et ne pas la laisser se fermer sur le nationalisme, parce que celui-ci qui conduit à la guerre. Nos jeunes, qui vivent enfermés et isolés se sont sentis la nuit dernière membres d’un peuple en fête qui a reçu pleinement le message d’amour du Pape. Quand nous sommes revenus à notre logement, la nuit dernière, ils étaient remplis de joie!  » .