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Le Synode des évêques parle d’évangélisation dans les pays arabes

Terrasanta.net
18 octobre 2012
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Le Synode des évêques parle d’évangélisation dans les pays arabes
Le pape Benoît XVI et les participants au Synode réunis au Vatican.

L’islam a été l'un des principaux sujets abordés lors du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation au Vatican. Lors des premières discussions, durant lesquelles les évêques pouvaient parler pendant quelques minutes sur le sujet de leur choix, la question de l'évangélisation au Moyen-Orient et dans les régions où les chrétiens peuvent faire face à la menace de persécution, a été fréquemment soulevée.


(Rome/e.p) – L’islam a été l’un des principaux sujets abordés lors du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation au Vatican.
Lors des premières discussions, durant lesquelles les évêques pouvaient parler pendant quelques minutes sur le sujet de leur choix, la question de l’évangélisation au Moyen-Orient et dans les régions où les chrétiens peuvent faire face à la menace de persécution, a été fréquemment soulevée.
Les noms des conférenciers et leurs interventions n’ont pas été retenus, mais le père Thomas Rosica, qui est chargé de tenir informés les journalistes sur le Synode, a rapporté qu’on avait beaucoup parlé de la nécessité de prendre «un soin particulier» pour annoncer l’Évangile dans ces régions. Certains ont même fait remarquer que les seuls mots «Nouvelle Évangélisation» pourraient provoquer des tensions.
« Cela peut être vu comme un drapeau rouge et une invitation à des tragédies » a noté le père Rosica. « Pour certaines personnes, c’était une véritable révélation. » Un autre thème soulevé, a-t-il ajouté, est le problème de l’évangélisation « à sens unique » dans des pays où l’on peut se convertir librement à l’islam, mais où des restrictions sont imposées à ceux qui souhaitent se convertir au christianisme.
Le thème du Synode, qui se déroule jusqu’au 28 octobre et qui réunit 262 évêques du monde entier, est «la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne».
Toutes les Églises orientales sont présentes à ce synode de trois semaines et un certain nombre de leurs représentants sont déjà intervenus. Mgr Joseph Absi, évêque émérite d’Antioche en Syrie, a rappelé que certains jeunes musulmans s’étaient convertis au christianisme « parce qu’ils avaient trouvé dans la foi chrétienne une joie et une liberté qu’ils gardent maintenant précieusement. Ils ont rencontré dans la personne de Dieu un Père qui les aime inconditionnellement. » Il a ensuite ajouté que de telles conversions ne doivent pas êtres considérées comme un rejet de leur foi précédente, rejet pour lequel ces nouveaux chrétiens devraient être punis ou rejetés.
Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, a souligné l’importance du pèlerinage en Terre Sainte comme «un excellent moyen de raviver notre foi». Il a également appelé à la prière et à la solidarité pour les chrétiens de la région. Il a souligné que pour que la nouvelle évangélisation soit moderne et efficace, elle « doit commencer de Jérusalem ».
Il a poursuivi en expliquant que le contexte actuel poussait les minorités chrétiennes à se replier sur elles-mêmes pour se défendre, ce qui en fait des «communautés introverties et craintives». Pour beaucoup, a-t-il ajouté, la foi «est un fait héréditaire et social, au lieu d’être plus personnelle et engagée. » Ce n’est pas une question de survie, mais il faut s’ouvrir et communiquer.
Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a dégagé trois défis pour un dialogue efficace : garder son identité (en vivant en harmonie avec ses convictions); se rendre compte que ceux qui pratiquent d’autres religions ne sont pas des ennemis mais des pèlerins de la vérité ; enfin, œuvrer pour une reconnaissance du pluralisme car « Dieu est à l’œuvre dans chaque personne, par des voies connues de Lui seul ».
Il a ajouté que ceci ne signifie pas que la foi doit d’agenouiller devant la persécution et la discrimination. «Bien au contraire, il faut dénoncer avec vigueur la violence qui blesse et tue. Elle est d’autant plus injustifiable quand elle porte le bouclier d’une religion. » Mais il a fait valoir que les aspects positifs du dialogue doivent également être soulignés. A titre d’exemple, il a attiré l’attention sur la récente visite du pape au Liban.
Nous avons entendu le Mufti de cet État républicain déclarer : « pour nous, musulmans, les chrétiens sont un trésor », a rappelé le cardinal Tauran, ajoutant que la chaîne de télévision Al Jazeera avait retransmis la visite de Benoît XVI à des millions de familles musulmanes. «Au milieu de tant de craintes, il serait sain de parler de ces signes positifs qui ouvrent le long chemin qui mène au dialogue serein et fructueux ».
Le patriarche maronite Béchara Boutros Raï a également noté la puissance de la communication d’ordre social dans l’évangélisation du monde arabe. Dans la région, l’évangélisation est pratiquée « de manière indirecte» dans les écoles catholiques, les universités, les hôpitaux et les institutions sociales – ouverts aussi bien aux chrétiens qu’aux musulmans. Il a fait le point sur les cas révélateurs de «conversions secrètes de musulmans au christianisme» et a annoncé que la récente Exhortation apostolique « Ecclesia in Medio Oriente » permettra d’atteindre un « printemps chrétien » qui contribuera, par la grâce de Dieu et par une nouvelle évangélisation, à un véritable «printemps arabe» de la démocratie. »
Lundi, au début de la deuxième semaine du Synode, le sujet de l’Islam a été soulevé de nouveau lors de l’intervention du Cardinal Peter Turkson qui a montré aux participants une vidéo sept minutes.
Certains délégués ont critiqué la vidéo pour les informations alarmistes et trompeuses qu’elle délivre. Ce petit film prédit que dans 39 ans, la France sera une république islamique. Le cardinal Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, n’a pas expliqué publiquement pour quelles raisons il a décidé de montrer cette vidéo.