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Vers la fin du judaïsme en Égypte ?

Terresainte.net
4 octobre 2012
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Le petit reste de la communauté juive d'Egypte s'inquiète et avec elle tous les juifs originaires d'Égypte. Après 3000 ans d'histoire, le judaïsme égyptien pourrait bien s'éteindre faute de sang neuf, faute aussi de permissions accordées aux juifs étrangers (et spécialement israéliens) de venir célébrer les principales fêtes dans les synagogues existantes, lieux de culte d'un patrimoine de premier plan.


(Jérusalem/ c.d.) – « La seule différence, c’est que le rabbin et le chantre [israéliens d’origine égyptienne] qui normalement mènent la prière n’ont pas eu le droit d’entrer en Égypte ». Peu avant les fêtes juives de début d’année, Ben Youssef Gaon, gardien des biens de la communauté juive d’Alexandrie, réagit ainsi aux informations relayées par des médias israéliens selon lesquelles les juifs devaient être interdits de célébrer les fêtes de Roshashana (Nouvel an) et Yom Kippour (Grand Pardon).

La communauté d’Alexandrie est la dernière communauté autochtone d’Égypte.

Levana Zamir qui dirige l’Association internationale des Juifs égyptiens en Israël, déclarait à cette nouvelle – sortie début septembre dans la presse juive – : « Il semble que ce soit vraiment la fin de la vie juive en Égypte ».

Mais « une lettre de clarification fut envoyée au journal israélien Yedioth Ahronoth. Elle provenait des membres de la petite communauté juive d’Égypte. Ils disaient être mal-à-l’aise suite aux propos tenus en Israël au sujet de l’annulation des prières juives pour les fêtes du nouvel an au Caire et à Alexandrie.

Le American Jewish Joint Distribution Committee (la plus importante organisation caritative juive) avait déjà fait parvenir des repas de fête. Les synagogues ont été nettoyées de fond en comble. Mais le minyan (quorum de 10 hommes juifs adultes requis pour tenir les prières) avait peu de chance d’être atteint dans les deux villes. L’arche sainte (Aron Kodesh) de la synagogue dans laquelle se trouvent les rouleaux de la Torah n’allait pas pouvoir être ouverte. Les Israéliens qui avaient l’habitude de venir célébrer les jours saints avec la communauté locale n’ont pas reçu le droit de se rendre dans le pays. », pouvait-on lire dans Yedioth Ahronoth peu avant Rosh Hashana.

Une nouvelle qui semble sonner le glas du judaïsme en Égypte après 3000 ans d’histoire.

L’Égypte où le livre de l’Exode raconte les péripéties des hébreux, connut l’émigration forcée de 120 000 juifs après le règne d’Alexandre le Grand au IVe siècle avant J.-C. Puis la communauté juive d’Égypte vécu au rythme des vicissitudes politiques et religieuses du pays.

Vers 1920, on comptait 90 000 juifs au pays des pharaons. Environ 50% d’entre eux possédaient la nationalité égyptienne. Mais depuis les années 20 et après la naissance de l’État d’Israël, la population juive d’Égypte a régulièrement décru. Le mouvement s’est accéléré après la crise du canal de Suez en 1956. Jusqu’à ne pouvoir compter qu’une communauté à Alexandrie. Elle est âgée et composée d’un homme et une vingtaine de femmes (veuves ou mariées à des musulmans). Alors qu’au Caire ne résident que des juifs israéliens diplomates de métier.

En 2012, au sujet des fêtes, les parties prenantes se renvoient la balle. « Cette année il y a eu de violentes manifestations Alexandrie. Et ils craignent de prendre la responsabilité des gens », explique le rabbi Avraham Dayan. C’est lui qui avait l’habitude de mener les prières de la communauté d’Alexandrie lors des fêtes du début de l’année juive. De son côté un officiel égyptien affirme : « Ce n’est pas de notre faute, les juifs sont les bienvenus ici pour célébrer leurs fêtes selon leurs traditions. »

Au final, on ne trouve aucun article qui dise si les fêtes ont pu avoir lieu ou non.

Reste que la communauté juive dispose d’un patrimoine culturel et immobilier de première importance en Égypte. Geoffrey Hanson, ancien chantre de la dernière synagogue active d’Alexandrie – qui a depuis émigré en Israël -l’évalue à 100 millions d’euros. La communauté serait encore propriétaire de la synagogue Ben Ezra. Selon la tradition, elle est bâtie à l’endroit où Moïse aurait été sauvé des eaux. Millénaire, restaurée entre 1982 et 1992 grâce à des dons canadiens, elle est aujourd’hui transformée en site patrimonial et touristique. Mais qu’adviendra-t-il de se patrimoine ?

Roger Bilboul, président de l’Association « Nebi Daniel », basée à Paris explique les démarches entreprises.  » Nous avions proposé au précédent gouvernement  la création d’un comité international qui pourrait prendre en charge ces biens, mais nous n’avons jamais eu de réponse. »

Depuis, à la suite de la révolution,  se dressent de nouveaux obstacles bureaucratiques.

Tout en évitant de prononcer le mot « Israël », Mohammed Morsi s’activerait. Il serait en train d’aider Israël à trouver une ambassade car depuis un an, les missions diplomatiques d’Israël sont assurées depuis la résidence de l’ambassadeur.  Le signe d’un dégel ?