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A la découverte du Cénacle avec le frère Enrique Bermejo

09/04/2013  |  Jerusalén
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En visitant le Cénacle, on se remémore plusieurs des plus grands moments vécus par les apôtres aux premiers temps du christianisme. Ce sanctuaire - petit mais soigné - fut le théâtre du lavement des pieds la scène de la réunion des disciples après l'Ascension de Jésus ressuscité et de la descente de l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Par conséquent, il est particulièrement important pendant le temps pascal qui succède à la Semaine Sainte.


(Jérusalem) – En visitant le Cénacle, on se remémore plusieurs des plus grands moments vécus par les apôtres aux premiers temps du christianisme. Ce sanctuaire – petit mais soigné – fut le théâtre du lavement des pieds la scène de la réunion des disciples après l’Ascension de Jésus ressuscité et de la descente de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Par conséquent, il est particulièrement important pendant le temps pascal qui succède à la Semaine Sainte. Important, il l’est aussi pour son rôle historique puisqu’il a accueilli l’Ordre franciscain jusqu’à ce qu’il en soit expulsé au temps de l’Empire ottoman. Les frères transférèrent alors leur couvent au monastère de Saint-Sauveur.

La gestion et l’entretien – et aussi pendant un an la supervision de la restauration – sont assurés par un natif de la région de Salamanque en Espagne, Enrique Bermejo. Le Frère Enrique est arrivé à Jérusalem comme étudiant en théologie en 1975. Depuis, mis à part un séjour à Rome pour ses études de liturgie, il réside dans la ville sainte.

Frère Enrique peut compter sur l’aide des frères Serafin Gomez (espagnol), Michael Brown (des Etats-Unis) et Antonio Rogek (polonais), toujours disponibles pour rencontrer un groupe de pèlerins, pour guider une visite ou pour célébrer l’Eucharistie. Les demandes se font auprès du Christian Information Center qui est à la porte de Jaffa et qui centralise les demandes.

La vie au Cénacle est calme. Les visites ne sont pas aussi nombreuses qu’au Saint-Sépulcre ou à Gethsémani. Les quatre frères célèbrent la messe du matin à 7 heures. Ils sont aidés par deux sœurs en provenance du Mexique et du Zimbabwe. A partir de là, ils rencontrent les groupes avec lesquels ils ont rendez-vous et les personnes – touristes ou pèlerins – qui viennent découvrir le lieu. Et même si à l’heure actuelle, en raison de la restauration du sanctuaire, le jardin est un peu sans dessus dessous, dès que tout sera réglé et que les portes seront ouvertes, son affluence pourrait être multipliée. Comme il est proche de l’endroit où aurait été enterré le roi David et de l‘imposante Basilique de la Dormition, il pourrait attirer l’attention de nombreux visiteurs juifs et protestants qui viennent à cette zone extra-muros qui est accessible par la porte de Sion.

L’ouverture d’une nouvelle chapelle après la restauration permettra d’avoir deux espaces pour l’Eucharistie et la prière. Il y aura la chapelle actuelle, plus sombre à cause des épais murs de pierre et la nouvelle chapelle plus lumineuse. « Elle nous permettra de mieux servir les pèlerins qui peuvent avoir des problèmes de mobilité», explique le frère Enrique.

Depuis le toit, on a une vue imprenable à 360 degrés. De là, on voit convenablement la tombe à côté de David»; près d’elle un minaret qui signe l’alternance du contrôle politique de la ville sainte au fil de l’histoire. En raison de sa taille, il est éclipsé par l’énorme volume cylindrique de la Basilique de la Dormition. De là, Frère Enrique montre un petit cimetière où sont enterrés les frères franciscains. Peut-être pas assez bien connu, c’est dans cette rue qui longe la vieille ville qu’est enterré l’homme d’affaires allemand Oskar Schindler que Steven Spielberg a mis en scène dans son film La liste de Schindler.

Pendant notre visite du sanctuaire nous sommes filmés par un système de vidéosurveillance moderne. «Nous avons dû installer des caméras après avoir été victimes de divers graffiti offensants», dit le frère Enrique avant de dire au revoir avec chaleur pour assister à l’office du soir. L’emplacement, à côté de la tombe de David, de lieux chrétiens et musulmans ne semble pas du goût de certains extrémistes juifs qui ont vandalisé il y a quelques mois les céramiques de Saladin qui tapissaient les murs de la vieille mosquée et peint des inscriptions -comme cela est arrivé au monastère de Latroun – incitant à la violence contre les chrétiens.

Le frère Enrique rappelle, que comme Jean-Paul II et Benoît XVI sont passé par la Chambre Haute lors de son pèlerinage en Terre Sainte. Il espère que le nouveau pape François le fera prochainement.