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Le gouvernement américain épingle l’Égypte pour la détérioration de la liberté religieuse

Edward Pentin
29 mai 2013
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Le gouvernement américain épingle l’Égypte pour la détérioration de la liberté religieuse
Le secrétaire Kerry lors de la publication du Rapport International sur la Liberté Religieuse à Washington, le 20 mai 2013. (Photo: US Government)

Le gouvernement américain a pointé du doigt l'aggravation de la situation de la liberté religieuse et l'antisémitisme croissant en Égypte dans son dernier Rapport International sur la Liberté Religieuse. Suivant ce rapport, Isarël a pris des mesures positives pour promouvoir la liberté religieuse tandis que le Hamas à Gaza continue de restreindre ces mêmes liberté dans la bande côtière.


(Rome) – Le gouvernement américain a pointé du doigt l’aggravation de la situation de la liberté religieuse et l’antisémitisme croissant en Égypte dans son dernier Rapport International sur la Liberté Religieuse. Il a en outre déclaré que la plupart des pays du Moyen-Orient n’ont pas changé leur approche de la liberté religieuse.

Le Rapport International sur la Liberté Religieuse a également relevé que les dirigeants d’Israël ont pris des mesures positives pour promouvoir la liberté religieuse, tandis que les autorités du Hamas à Gaza continuent à restreindre la liberté de religion dans la bande de Gaza.

Publié par le Département d’État américain le 20 mai, le rapport explique que le l’attention du gouvernement égyptien envers la liberté religieuse «est resté faible au cours de l’année» et que certaines dispositions de la nouvelle constitution offrent moins de protection que la précédente. En outre, il montre que la nouvelle Constitution reconnaît que les principes de la charia (loi islamique) sont «les principales sources de la législation».

Le rapport dénonce les propos antisémites tenus par des fonctionnaires du gouvernement, des leaders religieux et par des médias en Égypte, en Iran et au Venezuela qui sont source de « grande inquiétude ». Parfois, ces déclarations «ont conduit à des actes de profanation et de violence», continue le rapport.

«En Égypte, le sentiment antisémite est largement répandu parmi les médias, il inclut parfois une négation de l’Holocauste ou sa glorification» explique le rapport, ajoutant que le 19 octobre, le président égyptien Mohammad Morsi avait dit «Amen» à la déclaration d’un imam : «Ô Allah … accorde-nous la victoire sur les infidèles. Ô Allah, détruis les Juifs et leurs partisans» pendant les prières télévisées à Mansour. Il s’agit d’une prière commune dans les mosquées égyptiennes et qui fait suite à une litanie d’autres prières.

En Iran, le gouvernement «vilipende régulièrement le judaïsme», déclare le rapport. Le président Mahmoud Ahmadinejad continue de remettre en question l’existence et l’ampleur de l’Holocauste. Selon le rapport, il a déclaré qu’«un horrible clan sioniste» avait gouverné le monde pendant environ 400 ans, tandis que le vice-président Mohammad-Reza Rahimi blâmait publiquement les «sionistes» pour la diffusion de drogues illégales dans le monde entier.

Le rapport souligne l’augmentation des persécutions religieuses, notamment en Égypte, où le gouvernement a «généralement échoué à prévenir, enquêter ou poursuivre les crimes contre les membres de minorités religieuses, dont les chrétiens coptes.» Le manque de justice «a favorisé un climat d’impunité», dit-il.

En Israël, le rapport a noté quelques cas de «maltraitance sociale et de discrimination fondés sur l’appartenance religieuse, la croyance ou la pratique», mais a souligné que les dirigeants de la société «avaient pris des mesures positives pour promouvoir la liberté religieuse».

Le rapport a soulevé des questions comme «l’allongement de la liste des groupes religieux officiellement reconnus, les enquêtes sur les actes de violence à motivation religieuse contre des groupes religieux minoritaires, et l’importance d’une réponse publique aux actes de vandalisme des lieux de culte.»

Les lois et les politiques de l’Autorité palestinienne et d’Israël protègent la liberté religieuse, et dans la pratique, les deux gouvernements «ont généralement respecté ces droits», selon le rapport qui note toutefois «une tendance négative pour le respect de ce droit».  Il dénonce des abus comme «l’arrestation ou la détention des musulmans à Gaza qui ne conforment pas leur vision de l’Islam à l’interprétation stricte du Hamas ou la diffusion d’un programme appelant à tuer des Juifs.» 

Bien que les tensions restent vives entre juifs et musulmans dans les territoires occupés, «les chrétiens et les musulmans ont joui généralement de bonnes relations tout au long de cette année», indique le rapport. Comme en Israël, l’ambassade des États-Unis «soutient activement les efforts du Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte (CRIHL) pour dénoncer les actes de violence, l’intolérance religieuse et le vandalisme des lieux saints.»

Le rapport explique qu’en Syrie le gouvernement «a continué son travail de repérage et de surveillance des membres de groupes confessionnels considérés comme une «menace», y compris les membres de la majorité sunnite du pays.»

Au Bahreïn, bien que les tensions restent vives entre chiites et sunnites, le gouvernement de Bahreïn a «salué le transfert du vicariat catholique de l’Arabie du Nord du Koweït à Bahreïn et a donné un terrain pour son complexe».

L’Arabie saoudite et l’Iran continuent d’être répertoriés comme des «pays particulièrement préoccupants», le premier depuis 2004 et le second depuis1999.

Le rapport de 2012 comprend près de deux cents rapports personnalisés sur des pays et territoires donnés, chacun d’entre eux détaillant les lois, les politiques et les pratiques des gouvernements en ce qui concerne la liberté religieuse. Certains des documents sont des études des cas d’intolérance religieuse, de haine et d’oppression, tandis que d’autres décrivent des cas exemplaires de liberté religieuse, de respect social et de dialogue interreligieux.