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Le Hamas veut adopter une nouvelle loi sur l’éducation Gaza

Julio de la Guardia
28 mai 2013
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Plusieurs ONG palestiniennes indépendantes estiment que le processus de reconstruction des infrastructures de la bande Gaza, 6 mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, entraîne une islamisation de la société. Elles dénoncent l'intention du gouvernemente en place dans la bande de Gaza d'adopter une nouvelle loi sur l'éducation entraînant une séparation stricte des sexes dans les écoles.


(Jérusalem) – Plusieurs ONG palestiniennes indépendantes estiment que le processus de reconstruction des infrastructures de la bande Gaza, 6 mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, entraîne une islamisation de la société. « Après la première guerre de 2009, le Hamas a essayé de créer une série de lois et de règlements, mais devant l’opposition assez importante de la société civile, les dirigeants du parti ont dû renoncer à une partie d’entre elles» explique la militante Zeinab Al Ghunaimi dans son bureau. Mais après la guerre de novembre dernier, connue sous le nom «Opération Pilier de Défense» – le gouvernement de Gaza au pouvoir se trouvait de facto dans une telle position de force que « nous nous sommes retrouvés devant une transformation du cadre juridique devant laquelle nous sommes impuissants», explique Zeinab, directrice du Centre de Recherche et Conseil Juridique pour les Femmes.

Nouvelle Loi sur l’éducation

L’une des initiatives dont l’importance institutionnelle est des plus importantes est la nouvelle Loi sur l’Éducation. Si elle entrait en vigueur telle quelle, en septembre prochain, elle obligerait les écoles privées à faire d’importants travaux, puisqu’elle impose une stricte séparation entre garçons et filles.

Telle qu’est rédigée la nouvelle loi, les écoles privées – pas seulement les quatre écoles chrétiennes de Gaza, mais également l’École Internationale Américaine ou les écoles Nour Al-Maaref et Al-Wahda – devraient appliquer une stricte séparation des sexes. Ainsi, les enfants auraient cours dans des classes séparées, devront jouer dans des cours différentes et n’avoir aucun contact pendant la journée.

Bien que les écoles privées ne scolarisent que 7% des enfants de la bande de Gaza, contre 53% dans des écoles de l’UNRWA ou 40% dans des écoles du ministère de l’Éducation,  «c’est une question de principe», explique Mkhaimar Abu Sada. En outre, selon ce politologue de l’Université Al Azahar, du point de vue procédural, «l’adoption de cette loi est inconstitutionnelle.» En effet, la loi a été adoptée sans quorum suffisant au sein du Conseil législatif palestinien (CLP), sachant qu’il faut tenir compte du fait qu’aujourd’hui, quelques 40 membres du Hamas en Cisjordanie sont détenus dans les prisons israéliennes. «Et constitutionnellement, les députés emprisonnés ne peuvent pas déléguer leur vote à leurs pairs de Gaza», assure Abu Sada. Une situation sui generis du point de politique et juridique, qui a abouti à la violente prise de pouvoir du Hamas et au schisme entre la Cisjordanie et Gaza en juin 2007.

Esthétique de l’islamisation

Un autre problème, selon les rapports des activistes indépendants, est la censure des normes esthétiques occidentales. «C’est une campagne promue par le Ministère de la Culture pour islamiser les coutumes et les façons de s’habiller de la jeunesse», déclare Mustafa Ibrahim, de la Commission Indépendante des Droits de l’Homme. Il y a plusieurs cas de jeunes qui ont été arrêtés par la police et à qui on a rasé la tête car ils avaient des cheveux longs ou portés en crête.

Des jeunes expliquent aussi que la police les a arrêtés et donné un avertissement parce qu’ils portaient des jeans taille basse qui laissaient voir leur sous-vêtements. Bien que le porte-parole du gouvernement, Taher al-Nunu, affirme qu’ils ont mis fin à cette campagne, les ONG assurent qu’il n’en est rien et que le Hamas a l’intention d’islamiser la bande de Gaza pour tout ce qui relatif à l’esthétique et à l’habillement. Si ce n’est pas d’une manière aussi radicale que les talibans en Afghanistan, cette politique ressemble à celle des monarchies du Golfe, qui en fin de compte, paient la facture de reconstruction de Gaza.