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Coca-Cola/Israël : je t’aime moi non plus

Terresainte.net
18 juin 2013
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Coca-Cola/Israël : je t’aime moi non plus

En Israël, comme dans le monde, la célèbre boisson à l’étiquette rouge est très consommée. Il s’en est fallu de peu. Coca aurait pu ne pas être casher. Mais dès que le doute survient, comme récemment avec du Coca fabriqué dans les Territoires palestiniens, c’est un vent de panique qui souffle.


(Jérusalem/c.d.) – Dans un communiqué, le Grand Rabinat d’Israël a récemment mis en garde ses fidèles: le Coca-Cola fabriqué en Palestine n’est peut-être pas casher.

La formule secrète du Coca, elle, est casher. C’est le rabbin Geffen, rabbin d’Atlanta dans les années 30, qui l’a dit. La firme d’Atlanta avait donné au rabbin orthodoxe, sous le sceau du secret, la composition du Coca, un des secrets les mieux gardés aux États-Unis. Sur ses recommandations, elle avait remplacé une graisse animale par une graisse végétale. Ce qui a rendu le Coca casher…

Sauf pour la fête de Pâque lorsqu’il est interdit de consommer des dérivés de graines. Le Coca présente alors un défaut car il contient du maïs. Pour cela, lors de la fête de la Pâque juive, Coca commercialise une version Casher-Pessah reconnaissable grâce à son bouchon.

Si, assurément, la formule secrète du Coca est casher, alors quel est le souci pour le Coca produit en Palestine, à côté de Ramallah ? Le porte-parole du Rabinat, Ziv Maor, a précisé : « Il n’y a aucun moyen de savoir si une usine qui n’est pas supervisée par le rabbinat utilise une machine qui produit uniquement du Coca-Cola ou si cette machine produit également d’autres boissons non cachères, comme le lait de chamelle. »

On ne sait pas si toutes les usines Coca dans le monde sont supervisées mais celle de Beitunia, à côté de Ramallah, produit des bouteilles vendues moins cher en Palestine. Le niveau de vie des Palestiniens étant plus bas que celui des Israéliens, les bouteilles imprimées en arabe et vendues en Palestine sont moins chères que celles qui sont imprimées en hébreu et vendues en Israël.

D’ailleurs, c’est un lot étiqueté en arabe et vendu en Israël qui a déclenché l’incident. « Nous avons récemment découvert la commercialisation d’un pack de Coca-Cola, dans lequel chaque bouteille porte un texte en arabe sans aucun certificat de cacherout. Ce produit est vendu à un prix réduit et créé la confusion parmi la population qui sait que la marque est réputée casher en Israël », a déclaré le rabbin Rafi Yochai du Grand Rabbinat d’Israël.

Malgré tout, Coca-Cola tire encore son épingle du jeu…

Comment vendre plus de bouteilles de Coca-Cola quand elles sont déjà disponibles dans tous les supermarchés, en Israël comme en Palestine ? La firme américaine a utilisé la technologie d’impression développée en Israël par une filiale de HP pour tenter de faire croître ses ventes.

En Israël, depuis début mai, on a le choix en magasin entre la bouteille de coca floquée « Moshé » (en hébreu), la bouteille « ami » et de nombreuses autres… 150 prénoms, surnoms ou autres titres tel que « ami » ou « épouse » donnent aux bouteilles de Coca un aspect (presque) singulier. Les prénoms les plus portés, avec une préférence pour les prénoms portés par les plus jeunes, ont été choisis.

Pour faire cette impression qui sort de l’ordinaire, et résoudre un véritable casse-tête logistique, la firme américaine a utilisé la technologie d’une filiale israélienne d’HP, HP Indigo. Des centaines de millions d’étiquettes de bouteilles ont ainsi été imprimées.

Lancée dans 32 pays, il a fallu imprimer pour chaque pays 150 sortes d’étiquettes différentes, soit presque 5 000 format d’étiquettes différents. En tout, des centaines de millions d’étiquettes sont sorties des presses d’HP Indigo.

Cette opération marketing de grande envergure est destinée à l’Europe dont Israël fait partie dans l’organisation géographique de Coca-Cola. L’entreprise table sur 800 millions de bouteilles vendues dans 32 pays lors de cette campagne qui finira après l’été.