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Des immigrés clandestins en Israël seront déplacés dans un pays d’Afrique

Terresainte.net
12 juin 2013
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Un pays de l’est de l’Afrique, qui n’a pas été nommé, a accepté d’ouvrir ses frontières aux migrants en provenance d’Érythrée qui se trouvent actuellement en situation irrégulière en Israël. En contrepartie, Israël offrira à ce pays africain une aide militaire. Cet accord entre les deux États aboutira au déplacement de 1500 à 2000 ressortissants érythréens.


(Jérusalem/l.c.) – Déportation, expulsion, accueil… les mots choisis varient pour décrire cette situation assez inédite qui verra bientôt le jour pour des immigrés clandestins d’Israël. Un pays de l’est de l’Afrique, qui n’a pas été nommé, a accepté d’ouvrir ses frontières aux migrants en provenance d’Érythrée qui se trouvent actuellement en Israël en situation irrégulière. En contrepartie, Israël offrira à ce pays africain une aide militaire mais aussi technologique et agricole, a indiqué le 5 juin le quotidien israélien Yédiot Aharonot. Cet accord entre les deux États aboutira au déplacement de 1500 à 2000 ressortissants érythréens. Le statut de réfugié politique que demande une grande partie des 40 000 réfugiés en provenance d’Érythrée ne leur est pas accordé. Le Patriarcat Latin qui réunissait le 4 juin, « toutes les personnes investies dans la pastorale de l’Église Catholique auprès des migrants » soulignait la grande préoccupation que représente « la menace imminente de la déportation des Érythréens demandeurs d’asile en Israël vers un pays d’Afrique à ce jour inconnu. »

Ce projet n’est qu’un signe du drame qui touche les immigrants en Israël, pour la plupart africains. Israël tente de convaincre les 62 000 immigrants illégaux qui sont entrés par le Sinaï égyptien de quitter le pays, souvent en vain. C’est pourquoi le gouvernement israélien prend des mesures de dissuasion pour enrayer les immigrations clandestines. La construction d’une clôture de sécurité le long de la frontière égyptienne a entraîné la quasi disparition des infiltrations illégales depuis 2013. « L’année dernière, il n’y a eu que deux immigrés clandestins contre 2 000 il y a un an. À présent, nous nous concentrons sur le départ de ces clandestins » a déclaré Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien.

Autre mesure dissuasive : la détention des clandestins. Aujourd’hui, environ un millier d’Érythréens sont en détention dans des camps dans des conditions de vie très précaires. Depuis 2012, 2 400 immigrants sont entassés dans le camp de Saharonim dans le désert du Néguev, à quelques kilomètres de la frontière égyptienne, pour une période maximale de 3 ans, sans avoir été jugés. Les conditions de vie déplorables (chaleur…) ont pour but de décourager les immigrants potentiels. Des enfants sont notamment détenus dans ce camp, une réalité qui a justifié le 5 juin une journée d’études à Tel-Aviv à laquelle participait le Père David Neuhaus, vicaire patriarcal latin.

La Cour suprême qui se prononcera dans les prochaines semaines sur ce projet de déportation risque de refuser son feu vert. Le 24 mai, à l’occasion de la session plénière du Conseil pontifical pour la  pastorale des migrants et des personnes en déplacement qui avait pour thème « la sollicitude pastorale de l’Église dans le contexte des migrations forcées », le pape François invitait à « que soient toujours protégées la dignité et la place centrale de chaque personne, dans le respect des droits fondamentaux [qui] ne sont pas reconnus à des millions d’hommes et de femmes sur chaque continent. » Il invitait aussi les communautés chrétiennes à être de vrais « lieux d’accueil, d’écoute, de communion. »

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