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Formule 1 à Jérusalem: «Roadshow pour la paix»

Terresainte.net
14 juin 2013
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Formule 1 à Jérusalem: «Roadshow pour la paix»
Dans le qaurtier de Mamillah aux abors de la Vieille Ville de Jérusalem, les badauds se sont pressés pour voir passer les bolides Photo © Yonatan Sindel/Flash90

Les 13 et 14 juin, Jérusalem s’est transformée en circuit de Formule 1 pour accueillir une course de voiture Ferrari et Marussia. Une course organisée par la municipalité de Jérusalem et nommée : « Roadshow pour la paix »… 


(Jérusalem/l.c.) – Jeudi 13 et vendredi 14 juin, certaines routes de Jérusalem étaient aussi désertes que le jour de Kippour. Pourtant, c’est presque rare, on ne trouvait aucune fête religieuse aux calendriers juif, musulman et chrétien… L’vènement qui a nécessité la fermeture de certaines routes  n’était ni religieux, ni politique: une partie de la ville s’était transformée en circuit de Formule 1 pour accueillir une course de voiture des écuries Ferrari et Marussia. Une course organisée par la municipalité de Jérusalem et nommée : « Roadshow pour la paix ».

Depuis le 14 juin, à 14h, le vrombissement des moteurs s’est tu. On l’entendait très nettement depuis l’intérieur de la Vieille Ville : long de 2,4 km, le circuit passait au pied de la porte de Jaffa. À en juger par le nombre de spectateurs, plusieurs dizaines de milliers, qui se sont rendus au show, l’évènement fut une réussite. On pouvait admirer de nombreux bolides au moteur ronflant conduits par sept pilotes internationaux, parmi lesquels le vainqueur du Grand Prix F1, Giancarlo Fisichella, et le Vénézuélien Rodolfo Gonzalez pour Marussia, mais aussi des démonstrations de Superbike et de moto acrobatique.

Mais pourquoi avoir donné à la course ce nom de « Roadshow pour la paix » ? Ce spectacle contribue-t-il à pacifier Jérusalem, « ville de la paix » en hébreu ? Une question qui mérite d’être posée, au vu des 600 agents de police déployés et de l’hélicoptère, familier des habitants de Jérusalem, qui survolait le circuit, le tout pour assurer la sécurité de la course. Il faut l’avouer, l’événement était avant tout promotionnel : Ferrari a ouvert sa première concession voici un an à Tel-Aviv… Fisichella espère qu’un tel événement permettra d’accroître la popularité du sport dans le pays :« des événements comme celui-ci sont essentiels pour mieux faire connaître notre discipline ».

Quant au nom de l’événement, le maire de Jérusalem, Nir Barkat, passionné de sport automobile, s’est expliqué : « le sport, de mon point de vue, rassemble les gens avec un message de paix et de coexistence » car « tout le monde aime les sports automobiles, vous voyez autour de la piste musulmans, chrétiens et juifs de tous les quartiers de Jérusalem qui sont venus voir un sport qu’ils aiment, pas la politique ». Bref l’événement contribue à la paix parce qu’il n’est pas politique. Raccourci ? Pas nécessairement : jeudi 13, on croisait de nombreux arabes venus en famille assister aux démonstrations se mêlant aux familles juives toutes aussi passionnées. Les agents de police essayaient tant bien que mal de déloger les spectateurs juifs et arabes des points de vue imprenables mais interdits qu’ils avaient trouvés. On comptait aussi beaucoup de touristes. Le show de vendredi réunissait en majorité des Juifs, le vendredi étant un jour de prière dans l’Islam.

Mais le Roadshow pour la paix a aussi provoqué des réactions plus hostiles. Le Fatah, par la voix de son responsable de la ville de Jérusalem qui s’exprimait sur les ondes de la radio Voix de la Palestine, a dénoncé cette démonstration. « Cela fait partie des tentatives de la municipalité israélienne pour faire croire que tout se passe bien à Jérusalem », comparant l’évènement au marathon Jérusalem que le Fatah boycotte tous les ans. En effet, Israël souhaite développer son tourisme, et l’image d’un pays sûr est indispensable. Quoiqu’il en soit, un évènement de cette ampleur mêlant Juifs et Arabes et se déroulant dans une ambiance détendue, c’est assez rare pour être souligné.