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En Égypte, un Noël paisible pour les coptes, sous le signe du remerciement

Terrasanta.net
8 janvier 2014
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En Égypte, un Noël paisible pour les coptes, sous le signe du remerciement
Le président égyptien « par intérim » Adly Mansour avec le pape copte Tawadros II à l'occasion de Noël. (Photo Watani )

Le 7 janvier, les coptes égyptiens ont célébré le Noël orthodoxe sous le «signe du remerciement ». Remerciement religieux à Dieu, mais aussi remerciement laïc, à la nouvelle direction politique du pays, pour avoir écarté du pouvoir les Frères musulmans et leur fondamentalisme dangereux.


(Milan / c.g.) – Le 7 janvier, les coptes égyptiens ont célébré le Noël orthodoxe sous le «signe du remerciement ». Remerciement religieux à Dieu, mais aussi remerciement laïc, à la nouvelle direction politique du pays, pour avoir écarté du pouvoir les Frères musulmans et leur fondamentalisme dangereux. 

Le pape de l’Eglise copte orthodoxe, Tawadros II, a présidé la veillée de Noël à la cathédrale copte Saint-Marc au Caire. Lorsque dans l’église remplie de fidèles  le patriarche a scandé le nom du chef de l’armée, Khalil Abdul Fatah Al-Sisi, pour le remercier publiquement de ses voeux de Noël, toute la cathédrale a résonné d’une longue salve d’applaudissements.

«L’an dernier à Noël – dit Monica, une chrétienne de 24 ans interviewée à l’occasion de la veillée de Noël par le journal Al Ahram – nous avions peur. Nous avions peur parce que le président Mohamed Morsi détournait la démocratie en dictature, ne servant que les intérêts de son parti». Il aurait sans doute continué sans le coup d’État militaire mis en œuvre par le général Sisi. Une seconde vague d’applaudissements retentit dans la cathédrale pour saluer la présidence d’Adly Mansour, qui a choisi de faire une visite de courtoisie mardi au pape Tawadros : il est le premier président égyptien à faire un tel geste depuis Nasser, dans les années 60. Une troisième salve a été adressée au grand imam de la mosquée Al -Azhar, Ahmed El-Tayeb, et au président de l’Assemblée constituante, Amr Moussa, deux précieux alliés des coptes, qui ont participé à la rédaction de la nouvelle constitution égyptienne, intégrant des principes qui pourraient enfin assurer la coexistence et limiter la discrimination religieuse (texte qui sera soumis à un référendum populaire à la fin du mois de janvier).

La communauté copte, exacerbée par les positions fondamentalistes du président Morsi, avait appuyé, en juin 2013, la déclaration du général Sisi. Pour ce motif, les coptes ont été violemment réprimandés par les militants des Frères musulmans, au cours du mois d’août : plus de 50 églises ont été prises pour cible et brûlées par des manifestants islamistes. Le 20 octobre, une embuscade sanglante a eu lieu au cours d’un mariage, dans une église du quartier d’al-Warraq, au Caire, faisant 4 morts et 20 blessés. Les forces de sécurité et le ministère de l’Intérieur craignaient que les violences ne se poursuivent à Noël. Pour cette raison, selon l’agence Reuters, des mesures spéciales de sécurité ont été mises en place dans toutes les églises du pays : présence d’officiers de police, barrières pour empêcher tout stationnement sur le périmètre des édifices religieux.

En Égypte, l’attitude des fondamentalistes contre les chrétiens ne s’améliore pas : selon le journal Egypte Independent, avant Noël, Yasser Borhamy, chef salafiste égyptien, a déclaré que féliciter les coptes pour leur jour de fête est haram, et donc contraire à la loi islamique, car cela impliquerait l’acceptation de la validité des fêtes chrétiennes.

Un autre groupe religieux, les Frères sans violence (un groupe dissident des Frères musulmans), a déclaré qu’il présenterait toutefois ses meilleurs vœux aux Coptes pour Noël, assurant également qu’il ferait tout pour protéger les églises contre tout acte de violence.