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Étudier est mon droit

Naman Tarcha
12 mars 2014
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Des enfants ayant troqué leurs cahiers, leurs crayons et leurs couleurs pour les bombes et le mortier : une génération entière qui portera à jamais les stigmates de la guerre sans fin qui fait rage en Syrie. D’après l’ONU, plus de trois millions d'enfants syriens sont aujourd’hui déscolarisés. Dans ce contexte tragique, une campagne a été mise en place : Étudier est mon droit.


Des enfants ayant troqué leurs cahiers, leurs crayons et leurs couleurs pour les bombes et le mortier : une génération entière qui portera à jamais les stigmates de la guerre sans fin qui fait rage en Syrie.

Les dégâts sont énormes. Les conséquences dramatiques sur leur croissance et leur psychisme sont incommensurables. D’après l’ONU, plus de trois millions d’enfants syriens sont déscolarisés : une véritable urgence qui ne peut plus attendre. Les solutions lointaines et les obstacles bureaucratiques ne sont plus acceptables, face au gouvernement syrien – unique point de référence des familles syriennes – qui, sous le poids d’un embargo total, se retrouve soumis à de lourdes peines. Cette situation tragique a poussé les autorités et les associations de la société civile à lancer – par différentes voies, dont la télévision – la campagne Étudier est mon droit.

L’avenir du pays est en chaque enfant. Lancée il y a deux ans, cette campagne nationale est une initiative du Conseil national pour le développement. Elle est soutenue par le Ministère de l’éducation en collaboration avec les associations et les organisations syriennes à but non lucratif. L’initiative comprend un grand nombre de jeunes volontaires et de bénévoles qui travaillent avec les familles sur plusieurs fronts : assistance concrète, en particulier aux personnes déportées, et soutien aux enfants qui reprennent leurs études pour retourner à l’école. Des cours de rattrapage scolaire ont été mis en place, et les parents bénéficient de soutien, d’aide et de conseils lorsque cela est nécessaire. Pour surmonter ce traumatisme, il est essentiel de renforcer la volonté des enfants face à la réalité, après avoir quitté les bancs de l’école et perdu leurs petits camarades de classe, disparus ou déportés.

En Syrie, l’enseignement a toujours été efficace, et l’école obligatoire et gratuite. 97% des enfants y étaient inscrits, afin de garantir une véritable égalité des chances à chacun. Aujourd’hui, de nombreuses familles  ont été détruites par la perte des biens, du logement et de l’emploi, par la dévaluation de la monnaie et le coût élevé de la vie. Voilà pourquoi un simple petit geste peut apporter une grande aide : un crayon, un sac à dos, des couleurs… quelques bricoles aptes à encourager les enfants et leur redonner le sourire.

Dans cette guerre absurde, certaines écoles ont même été prises pour cible par des terroristes, en particulier dans les zones chrétiennes, ce qui oblige des familles entières à fuir. Cependant, les familles préfèrent envoyer leurs enfants à l’école plutôt que les laisser jouer dans la rue ou les garder cloîtrés à la maison.

Pour de nombreux enfants syriens, l’école est également devenue leur maison : de nombreuses institutions ont été convertis en dortoirs et en abris pour ceux qui ont tout perdu. Mais à travers tout le pays, les bâtiments scolaires ont subi des dommages structurels énormes, ou sont dorénavant occupés par des rebelles qui les ont transformés en bases opérationnelles. Il faudra beaucoup d’années et d’argent pour les récupérer et les restaurer.

Mais avant même de penser au soin des bâtiments, nous devons prendre soin des personnes : c’est pourquoi cette campagne se poursuit, jusqu’à ce qu’elle ait atteint les objectifs qu’elle s’est fixés, parce qu’étudier est un droit sacré pour tous les enfants, afin de retrouver la normalité de la vie quotidienne, en dépit des dangers et des difficultés. Dans un pays dévasté par la guerre, il faut repartir à zéro. C’est de ce constat qu’est née cette campagne : l’instruction et l’éducation sont les uniques moyens de reconstruire un avenir pour le pays.

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