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Amman : « Le Pape sera avec nous lors de la fête nationale de Jordanie »

Carlo Giorgi
7 mai 2014
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Amman : « Le Pape sera avec nous lors de la fête nationale de Jordanie »
Le père Rifat Bader.

« Ce sera la quatrième visite d’un pape en Jordanie en tout juste cinquante ans : c’est une bénédiction pour notre pays ». Le père Rifat Bader, président de la Commission pour les relations avec les médias, constituée à l'occasion de la visite du pape François en Jordanie, nous raconte les détails des évènements qui se dérouleront dans moins de vingt jours.


(Amman) – « Ce sera la quatrième visite d’un pape en Jordanie en tout juste cinquante ans : c’est une bénédiction pour notre pays ». Le père Rifat Bader, prêtre du Patriarcat latin de Jérusalem, est le président de la Commission des relations avec les médias, commission constituée à l’occasion de la visite du pape François en Jordanie. Un voyage qui aura lieu dans moins de trois semaines, le 24 mai : il s’agira de la première étape des trois jours de pèlerinage papal en Terre Sainte.

Le 30 avril dernier, Mgr Guido Marini, maître des célébrations liturgiques pontificales, s’est rendu à Amman pour vérifier la bonne organisation de l’événement, qui est d’ores et déjà définie dans les moindres détails. Le père Bader a exposé les différentes étapes et les particularités de la visite de François en Jordanie, pays à majorité musulmane, où les chrétiens ne représentent que 2,8% de la population.

« Ceux qui travaillent à l’organisation du voyage du pape ne sont pas tous chrétiens ou catholiques – confie le prêtre – par exemple, plusieurs hauts fonctionnaires qui travaillent avec nous sont musulmans. En 2009, lors de sa visite, le Pape Benoît XVI a salué les dirigeants musulmans au cours d’une rencontre interreligieuse. Cette fois, cependant, nous n’avons pas prévu de telles rencontres. Nous avons choisi de mettre l’accent sur ​​le service aux autres, que nous pouvons réaliser ensemble, chrétiens et musulmans. De plus, parmi les volontaires et les malades que le pape rencontrera sur le site du Baptême, nombreux seront les musulmans. Nous voulons faire passer ce message : l’amour peut briser les frontières. C’est peut-être plus efficace que de parler de dialogue dans une mosquée, une église ou dans une chambre d’hôtel cinq étoiles… ».

Le pape François arrivera à Amman dans la matinée du 24 mai. De l’aéroport, il se rendra au Palais Royal pour rencontrer le roi Abdallah II ainsi que les autorités religieuses et civiles. Il célèbrera la messe dans le plus grand stade de football de la capitale. Enfin, dans l’après-midi, il sera attendu sur les rives du Jourdain, répétant ainsi un geste déjà réalisé par le pape Paul VI, il y a tout juste cinquante ans.

« C’est la troisième messe que nous organiserons dans le stade, après celles de Jean-Paul II et de Benoît XVI – dit le père Rifat -. Malgré les précédents, il n’est jamais facile, dans le monde arabe, d’obtenir l’octroi d’un stade pour la messe d’un pape… cette mise à disposition est le signe de l’ouverture du gouvernement jordanien ». Comme fond pour l’autel sur lequel le pape célébrera la messe, une grande tente a été choisie ; symbole de la tradition jordanienne, mais aussi signe d’une véritable volonté de coexistence pacifique pour tous les peuples du Moyen-Orient et de toutes les religions ». Au cours de la messe, les premières communions d’au moins 1 400 enfants vont être célébrées – poursuit notre interlocuteur – . C’est l’année préparatoire du Synode des évêques sur la famille et la première communion est une fête pour toute la famille. Les parents se tiendront près de leurs enfants. Nous tenons à montrer de cette manière que l’éducation chrétienne n’est pas seulement la tâche de l’école ou de l’Église, mais, en particulier, celle du père ».

La rencontre de l’après-midi, à Béthanie, au-delà du Jourdain, à l’église du baptême de Jésus, sera marquée par deux temps forts. « Le premier aura lieu à l’extérieur de l’église où le pape s’arrêtera sur le bord de la rivière, priant en silence pendant quelques instants, dit le père Rifat. « Nous sommes toujours en attente de la moindre des paroles du Pape, mais pendant ce voyage, il y aura aussi des temps de silence : signe des paroles non prononcées, que le pape maintient en son cœur ». « Le deuxième temps fort se tiendra dans l’église, où le pape rencontrera au moins 400 malades, des réfugiés de Syrie et d’Irak, et des bénévoles. Chrétiens et musulmans. Le lendemain, le 25 mai, jour de la fête nationale en Jordanie, le Pape restera encore pour quelques heures avec nous avant de se rendre à Bethléem. Avoir le pape auprès de nous nous dans un moment pareil, c’est un bon signe, car nous avons besoin de prières. Nous allons prier pour que Dieu sauve la Jordanie, ses citoyens ainsi que les réfugiés qui fuient la guerre ».

Le pèlerinage du pape François, n’excédant pas trois jours, connaîtra sans doute un rythme très soutenu. « Le pape arrivera directement à Bethléem en hélicoptère, depuis Amman – ajoute Bader – . Rejoindre les Territoires Palestiniens en hélicoptère signifie être reçu directement par le président palestinien avec tous les honneurs d’Etat à l’héliport, par une cérémonie similaire à celle des Jordaniens à l’aéroport d’Amman et des Israéliens à l’aéroport de Tel Aviv. Un geste diplomatique qui sonne comme une invitation pour la communauté internationale à prêter attention à la situation de la Palestine. C’est la troisième fois qu’un chef d’État étranger est reçu en Palestine « directement par le ciel » : le premier fut le roi de Jordanie. Le second, l’émir du Qatar (le Cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani, qui atteint la bande de Gaza depuis l’Egypte dans un hélicoptère en Octobre 2012). Aujourd’hui, c’est au tour du pape François ».